Ce monde || Hunter x Hunter ||

XX

« Pourquoi comme nom Lovely Number Sept ?

- Ça sonnait classe dans ma tête. Puis je suis née le sept juillet, et ce nombre et souvent associer au jackpot des machines à sous, comme celles des casinos où il faut en obtenir trois. Tu sais, Akiira, j'ai toujours trouvé ça ironique. Le chiffre sept signifierait la mort, alors pourquoi l'associer à la fortune ? C'est assez étrange, quand on y pense.

- Mais il n'a pas que cette signification. Au contraire on l'associe aussi au bonheur dans certaines religions, c'est une question de point de vue.

- On a pas demandé à ce que tu nous ramènes ta putain de science, esclave !

- D-Désolé. Néanmoins je trouve que ce nom est beaucoup mieux que celui de l'ancien propriétaire, Prostitute and Money...»

   Le serviteur aux cheveux bouclés baissa timidement sa tête lorsqu'il reçut un coup brutal dans l'abdomen. Il tendit avec hésitation plusieurs dossiers à l'autre jeune femme, appréhendant une réaction nocive, mais fut soulagé de n'avoir qu'un simple merci suivit d'un petit sourire.

« Akiira aboie mais ne mord pas, ignore-la simplement, Servant.»

   En réponse, celle-ci lui grogna dessus et jeta au visage du jeune homme un couteau et une pomme. Il prit vite l'idée et commença à l'éplucher sans demander son reste.

« J'espère que tes putains de mains sont propres.

- Toujours, maîtresse.»

   Dans un silence confortable avec comme arrière plan les serveurs qui prenaient les commandes de vieilles dames et l'odeur presque écœurante du café noir qui lui donnait un haut-le-cœur, Rin replaça avec un soupir ses lunettes rondes sur son nez, prête à entamer une nouvelle session de travail.

   Notamment les plaintes des membres de familles prestigieuses et convocations d'Hunters sur son potentiel lien avec certaines disparitions.

   Et comme d'habitude, elle barra son nom et celui du casino avant de déchirer en plusieurs morceaux la feuille.

« Briquet ? proposa le garçon. C'est plus efficace, il ne restera rien.

- Merci, fais attention à ne pas le montrer devant les vieilles dames là-bas, elles nous surveillent depuis un moment déjà.

- J'vais péter un scandale ? fit avec un sourire narquois la violette. Ces pétasses apprendront à ne pas lever les yeux de leur nez ridés pour regarder de travers les autres ! N'est-ce pas, hein, bande de mortes prématurées !?»

   Plusieurs sursautèrent au ton fort et dur, mais gardèrent leur calme, détournant les yeux comme si rien n'était. Qu'est-ce que je disais... Avait pensé la jeune femme en lâchant un rire forcé. L'autre femme leva ses yeux au plafond en marbre avant de retourner sur son dossier presque terminer.

« Maintenant que j'ai précisé à Netero que je connaissais le nen depuis un moment déjà, je dois préciser ma catégorie et ma capacité...

- C'est pas un peu anormal ? Il ne devrait pas avoir à demander ça.

- Aucune idée. Il y a une case encore incomplète sur ma carte, et d'après le vieux il faut que j'envoie un papier à l'administration pour la mettre à jour.

- Chaton, je connais un gars qui a aussi une carte, et il n'a pas ce critère sur la sienne. C'est définitivement louche.

- Bah en soit, il n'a rien à craindre. Pouvoir définir si quelqu'un ment n'est certainement pas quelque chose à craindre.

- Ton pouvoir va plus loin que ça, mon cœur, ne me fait pas le putain de coup de l'innocence !»

   Celle-ci lui fit un simple sourire avant de noter les derniers détails sur deux fiches partiellement recouvertes de gribouillis et d'une grosse tâche d'encre près de la case "Nom", suivie d'un géant émoticône mécontent où elle devait faire sa signature.

« Un poulpe, sérieusement ? J'te voyais plus dans le subtil !

- Je me demande comment il prendra ça. J'ai déjà faite ma signature avec mon petit poulpe pour ma carte Hunter, je te laisse regarder.»

   Ladite carte brillante de propreté était en aussi parfait état depuis le premier jour de son obtention, glissa sur le bois jusqu'à arrivé à son niveau. Akiira laissa échapper un rire amusé avant de prendre et une gomme de sa trousse et d'essayer d'au moins causer un petit dommage au niveau de la photo.

   Mais elle ne reçut qu'une règle lui frapper le bout des doigts et une petite coupure au pouce lorsque l'autre femme lui arracha l'objet précieux des mains.

___

   Une sensation de plénitude inquiétante avec à sa suite l'obscurité chevauchant une partie du peu de vision qu'il possédait. Ses mouvements ralentirent au fur et à mesure qu'il tentait de se rapprocher de la lumière qui picotait si fort ses yeux que des larmes s'en échappaient presque.

    Ce n'est pas naturel...

   Un rêve où l'on choisit l'intrigue jusqu'au fameux réveil peu convoité. Ce genre de sentiment absolument faux lorsque l'on pense que pendant l'état d'inconscience rien ne se passe. L'angoisse de la présence perverse d'une personne que l'on ne remarque pas au début qui nous suit jour et nuit, la peur de l'obscurité où peu se cacher son pire cauchemar...

   Enfin, il comprit qu'il s'égarait dans ses propres pensées et décida de ne plus réfléchir.

   Alors dans l'ultime effort et la terreur de se retrouver confronté à n'importe qui croisant sa route, le jeune garçon emboîta le pas pour suivre l'allure de celle qui aura toujours, sans jamais aucune hésitation, sa plus grande confiance.

   Pas malsaine ni impure. Propre. Toujours propre. Jamais sale.

   Une certaine partie égoïste de son être faible argumenta contre son esprit pour rester au chaud, en sécurité recroquevillé dans l'ombre des bâtiments. Pas de lumière, autrement il sera à découvert dans cette volée de personnes aléatoires et sales. Pas ça, surtout pas.

   Puis, comme une secousse, une sensation désagréable comme quand si on le réveillait brusquement avec un coup de coude pile au milieu de la tête, son corps tangua plusieurs fois avant de tomber sur le dos de la femme devant lui qui resta malgré tout droite et équilibrée.

« Kaishi...? »

   Ses joues rougirent légèrement suite à l'étreinte soudaine, mais réalisa rapidement sa situation. Encore la peur irrationnelle des gens, l'impression que son monde s'emporte dans un élan de ténèbres pour toujours lorsque son regard croisa celui de quelqu'un d'autre.

« Tu sais, reprit-elle en pressant une main contre sa nuque, je peux aller vérifier l'état de Jun'Ichiro toute seule si tu ne te sens pas capable de m'accompagner, Kaishi.

- C-C'est bon, je suis désolé...

- Tu es en sécurité, pas de crainte à avoir avec moi.»

   La prudence revint aussi rapidement avec les éclats de timidité qu'il avait espéré laisser dans l'ombre du porche de sa maison. Il ne devait pas abuser de sa gentillesse et patience, alors continua de toutes ses forces à ses cotés.

« Même si cet imbécile refuse que je surveille son état, je ne peux vraiment pas m'empêcher de m'inquiéter...

- T-Tout ira bien, Rinaya... Sa blessure n'est pas très profonde et il reprend très vite. Je... Je suis persuadé qu'il ira bien ! Je t'admire pour ton inquiétude, tu sais ?»

   Un faible rougissement réchauffa son visage alors qu'en réponse, elle marmonna divers mots tremblants, presque timide face aux compliments. Il fallait vraiment qu'il arrête de la mettre dans un piédestal... Mais elle ne réussit pas à l'en dissuader face à son regard si insouciant et innocent. Finalement, elle n'allait pas lui enlever ça.

    Alors, presque confuse et rougissante comme pas possible, murmura :

« M-Moi aussi je t'adore, Kaishi...»

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