Ce monde || Hunter x Hunter ||

IX

 "Le but de la quatrième épreuve est de chasser votre proie indiquée sur l'étiquette."

"Récupérer les badges."

"Votre cible indiquée sur votre étiquette vaut trois points."

"Une personne quelconque vaut un point."

"Votre badge vaut aussi trois points."

"Il faut six points pour réussir l'épreuve."

"Tous les coups sont permis."

   Des règles excessivement simples, mais qui pourtant pouvaient être prises sous le mauvais sens selon l'esprit tordu de la personne.

   Les concurrents, tour à tour, étaient envoyés sur l'île pour débuter la quatrième et avant-dernière épreuve. Un examen tellement long ! Aucun nouveau savoir à acquérir, juste un petit morceau de papier présentant une posture hiérarchique plus haute dans cette société qui régnait avec la loi du plus fort.

   Néanmoins, les privilèges offerts par cette carte n'étaient certainement pas à négliger. Comme, il faut bien commencer quelque part dans un objectif d'autant plus difficile à accomplir, après tout...

   Une nuit passée, et les hurlements qui traversaient l'immense forêt avec la même sensation que le marécage : Chaque petit bruissement résonnant au creux de l'oreille, la paranoïa ainsi présente dans l'esprit des plus peureux et moins fort psychologiquement.

«Si ennuyeux, n'est-ce pas ?

- Arrête de te sauver à chaque fois !

- Si puéril, gamin. Tu veux venger ton papa ? Hikara ? Futile ! D'ailleurs je me demande à quel moment tu as pu t'enfuir de la garde de Netero pour me poursuivre...

- Tout est de ta faute ! Tu l'as manipulé pour assouvir ton besoin de détruire tout ce qui te garde un minimum stable... N'est-ce pas terrifiant, la folie qui te ronge ?!

- Tellement mélodramatique, petit voyageur est vraiment, vraiment ennuyeux.»

   Le jeune garçon aux cheveux noirs mi-longs resserra ses dents, les yeux en amande déformés par ses épais sourcils froncés sous la rage intense qu'il ressentait. Sa peau mate et ses habits sombres et sales pouvaient aisément montrer son style de vie : Pauvre et nomade.

   Étonnamment, il ne ressemblait presque pas à sa grande sœur, Hikara, ses traits du visage beaucoup plus brutes et mal dessinés. La même chose pour son corps frêle et maigre, le semblant de muscles implorant d'être nourri.

   Son couteau de poche entre ses mains tremblantes, lui-même savait qu'il allait mourir. Ce n'était pas un idiot aussi courageux que ce dénommé Freecs ou celui aux cheveux blancs qui laissait une aura terrifiante derrière lui. Non, juste un enfant normal qui n'avait certainement pas eu de chance dans la vie.

« Tu me menaces ? Je ne pensais honnêtement pas que tu aurais même la bravoure de jeter ta vie aux orties si facilement, Ikanai.

- J-Je n'ai plus rien à perdre. Père est mort, sœur est morte, la maison est détruite ! Alors, même si je ne vous administre qu'un petit coup de couteau dans l'épaule, ce sera déjà...

- Ô pauvre personnage secondaire sans saveur, seulement utile à faire passer le temps du jeu plus long pour ainsi assouvir le fantasme du joueur... Nouveau petit soldat à déjà échoué à sa mission de conduire Protagoniste à la conclusion finale... Too bad.

- Le pronostique de papa était donc vrai... Mais cela n'explique pas tout le mal que vous avez causé, vous êtes pitoyable ! Vous êtes folle, Rinaya !»

   Sans plus de cérémonie et totalement lassée, la jeune femme lui tourna le dos et s'engouffra dans l'obscurité abondante de la forêt. Étonnant, qu'il ait réussi à la suivre jusqu'ici, mais cela n'avait plus d'utilité.

   Ses cris aiguës résonnèrent, accompagnés des craquements de ses os causés par certains monstres. Et, comme ils étaient arrivés, disparurent sans laisser de trace.

« Oui, terriblement dommage.»

   Finalement, après avoir perdu la bataille mais enfin gagné la guerre, détachement émotionnel s'appropria la victoire.

___

   Tous avaient retenu leur souffle, les yeux bruns de Léorio écarquillés alors qu'il passait nerveusement son regard de Hisoka à Rin qui venait juste d'arriver, tête penchée pour se reposer contre l'arbre et le dos appuyé contre le tronc. Kurapika, qui restait jusque-là silencieux, tenta de faire quelques pas en arrière.

« J'ai toujours eu la malchance de tomber dans des situations assez maladroites... pensa à voix haute l'aînée. Dommage que tu sois là, cas social, peut-être que l'occasion de m'approprier une conversation au clair de lune avec Blondie ne serait pas partie en fumée si tu aurais choisi une autre route.

- Je ne cherche que les badges manquants pour avoir mes six points, c'est effectivement une malchance de t'avoir recroisé aussi rapidement, très chère.

- Attendez ! s'exclama le blond. Hisoka, tout dépend des badges en question. A l'heure actuel, on possède quatre badges. Le mien, celui de ma cible, celui de Léorio et un dernier qui ne vaut qu'un point, pour nous en tout cas. Le numéro de Léorio et le quatre-cent-trois, était la cible du seize, Tompa. Quant à moi, ma cible était le numéro seize que j'ai récupéré sur Tompa. Deux candidats, ne pouvant pas avoir la même cible, tu ne cherches donc pas le 16 et le 403.

- Ton raisonnement tient la route, c'est exact, reprends.

- Il reste nos deux badges, si le seul badge qui ne vaut qu'un point pour nous te satisfait, on te le donnera sans discuter. En revanche, pas question que tu repartes avec le mien. Et évidement, je ne te donnerai pas les deux autres non-plus. Si tu veux tout de même régler ça par la force, c'est ton choix. Mais, jusqu'à notre dernier souffle, nous nous battrons ! »

   Et, pour appuyer sur le dernier point cité, les deux adolescents sortirent leurs armes : Un avec un couteau de poche et l'autre des nunchakus en bois.

   En réponse le sociopathe ricana pendant plusieurs minutes, l'air rêveur alors qu'il semblait peser le pour et le contre, jusqu'à finalement accepter la proposition de Kurapika.

   L'échange fait, les trois décampèrent rapidement du fou au regard malicieux. L'aura qu'il laissait entrevoir était terrifiante, alors Rin les accompagna. Après tout, peut-être pourraient-ils servir de bouclier en cas de sale coup de la part du magicien ?

« Blondie, quand toute à l'heure tu parlais d'un Tompa...

- Un bâtard qui retourne sa veste, expliqua Léorio. Y'a pas grand chose à dire sur ce gars mise à part que c'est une vraie ordure qui a tout tenté pour nous faire échouer.

- Je vois. Qu'allez-vous faire maintenant ? Personnellement, j'ai déjà amassé mes points nécessaires pour arriver à la dernière épreuve. Je m'ennuie alors peut-être que vous pourrez me distraire un peu.

- On va partir à la recherche de ma cible, une dénommée Ponzu... HÉ ! ON EST PAS TES BOUCHES-TROUS ! »

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