XIX

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   Ce n'était un secret pour personne que le casino Lovely Number Sept, un nom ridicule soit dit en passant, avait en son sein des affaires peu nettes et qui passaient probablement par le trafic d'organes à celui d'esclaves.

   Esclave ? En restait-il même encore à cette époque ? Voilà pourquoi peu de gens y pensaient comme théorie valable. Et ceux avec le plus de bravoure s'y engageant la journée en ressortait soulagés et transpirants à grosses gouttes.

   C'est alors, après avoir acquis de la renommée mondiale en quelques semaines, certains Hunters s'y intéressèrent et décidèrent d'enquêter en plusieurs groupe de professionnels.

« Voilà la menace et toutes les théories qui tournent depuis quelques temps.

- Ooh ! Mais est-ce vrai ? Est-ce que tu fais vraiment du trafic ?

- Qui sait ? Ahah... En tout cas, beaucoup d'hommes bien informés sur les choses en général passent ici et alors je ne me dérange pas d'écouter certains ragots, veux-tu une information précise, petit Gon ?

- As-tu des nouvelles sur Ging ? le coupa Kirua. Ou même sur certains articles des ventes aux enchères ?

- Cet homme est un cas... Malheureusement, puisqu'il n'est certainement pas célèbre pour faire courir des choses sur lui ou être présent dans les conférences, je n'ai rien à son sujet. Quel article, précisément ?

- Le jeu...

- Voulez-vous à boire, d'abord ?»

   Une veine tapa brusquement sur la tête de Kirua, s'asseyant avec une moue, mais marmonna l'une des boissons les plus fortes du menu. Sans facturation, hein ? Avait-il tenté, avant de recevoir le majeur levé de son aînée.

   Le garçon qui n'avait presque pas ouvert la bouche s'étira de tout son long, reposant tranquillement sa tête contre la paume de sa main. Finalement, un détail intercepta son esprit paresseux, tentant de se rapprocher d'elle le plus possible, les yeux plissés.

« Rin... Il y a du sang sur ton col.»

   Un silence maladroit reprit, pressant ses doigts pile sur ladite tâche, qu'elle essaya d'essuyer avec le pouce et l'index. Les deux garçons restèrent silencieux, l'albinos ne lâchant plus du regard son autre main qui terminait de mettre les glaçons dans les verres.

« Oublions ce qui vient de se passer à l'instant, 'kay ?

- Ouais, accepta avec difficulté celui aux mirettes miels. Du coup, nous cherchons où, pour combien et par qui sera vendu le jeu Greed Island.

- Un jeu vidéo ? demanda-t-elle avec surprise. Encore, pour Kirua j'imagine que c'est plausible, mais pour toi...

- Qu'est-ce que ça veut dire, ça ?!

- Ging serait l'un des développeurs de ce jeu, reprit l'autre garçon. Et je suis sûr qu'il y a des indices sur lui qui pourraient au moins m'indiquer son emplacement, ou d'autres détails sur son apparence actuelle.»

   Un sourire fier étira les lèvres de la jeune femme lorsqu'elle fit claquer son chiffon sur le comptoir, les deux garçons sursautant au bruit soudain et fort. Tous les verres sans aucune imperfection et propres rangés dans l'étagère derrière elle.

   Ça fait plus de deux heures que j'y suis... Avec un doux soupir, elle s'assit sur un petit tabouret de sorte à être à la même hauteur de Gon et Kirua.

   Greed Island... Ce fameux jeu vidéo tant recherché par la plupart des personnalités les plus riches du monde. Une main soutenant son menton dans une moue ennuyée, elle cita plusieurs informations primordiales mais laissa finalement le mystère sur un seul point.

« Surprenant que tu en saches autant, coupa en haussant un sourcil le blanc. Est-ce que tu ne nous cacherais pas quelque chose, toi ? Ou même pire... Est-ce que tu es entrain de mentir, Rin ?

- Je ne vois pas pourquoi tu sautes sur de telles hypothèses, mon chaton.

- Même moi, en tant qu'assassin, je n'ai pas obtenu autant d'informations avec une telle précision. J'approuve l'idée que certains hommes parlent beaucoup une fois bourrés, mais cela parait beaucoup trop... Précis.»

   Un long sifflement sortit de ses lèvres, le rictus mauvais étirant les étirant dans une grimace maladroite. Déjà percée à jour...? Suite aux regards curieux mais envahissants, elle soupira et pressa sa tête entre ses mains.

« Bien vu, reprit-elle, je n'ai pas qu'entendu des rumeurs sur ce jeu. J'y ai joué.

- Quoi ?!

- J'ai vécu plusieurs années dans un hôpital, et par hasard, l'un de mes docteurs qui s'était emparé accidentellement d'un exemplaire et de la bague ne connaissait pas sa valeur à ce moment-là. J'ai appris le nen très jeune, à quelques années près de ton âge, petit Gon.

- Comment peut-on posséder un objet aussi recherché sans en connaître la valeur ?! Était-il stupide ou quelque chose du genre ?

- Laisse-moi continuer, putain ! C'est alors qu'il a décidé d'en faire don à l'hôpital. Deux semaines, peut-être quatre où j'ai tenté de comprendre le sens et comment l'allumer, jusqu'à accidentellement l'activer sans même comprendre comme j'ai fait. Je vais vous épargner les détails, mais en gros j'ai pu survivre et y échapper au moment où on allait m'exécuter.

- Est-ce que ton hôpital l'a gardé ? demanda le brun. Et puis, un détail me tracasse... Est-ce que tu es malades, Rin ?

- Ce n'est pas important, petit pain à la cannelle.

- Tu es définitivement folle !

- Pour en revenir au sujet, j'avais eu beaucoup de chance puisqu'au moment où j'ai réussi à partir, un membre du personnel qui s'occupait de notre section a reconnu le jeu. Et le directeur l'a vendu. J'explique même pas la crise de l'homme qui a fait le don ! Genre, il venait de laisser des milliards lui passer sous le nez !»

   Essoufflée après avoir beaucoup plus parler que d'habitude, la jeune femme pressa plusieurs médicaments dans sa main avant de laisser tomber sous forme de poudre dans de l'eau fraîche. Mal à la tête... Surtout avec le raffut autour, des danseuses aux joueurs qui ne l'aidaient pas.

   Maladroitement, elle dosa le surplus d'informations offerts aux jeunes garçons presque douloureusement trop curieux. Certainement pas dans ses habitudes de dévoiler sa vie, surtout une partie qu'elle aurait préféré oublier, mais dernièrement Rin ressentait le besoin de se graver dans la mémoire d'au moins une personne.

   Sa mort n'allait pas tarder, et étonnamment elle souhaitait vraiment être entendue et aimée... Seule la première partie était réalisable, cela dit.

« Bon, souffla Kirua en terminant avec une grosse gorgée sa boisson. Léorio doit probablement nous attendre pour les bras de fer, nous devons y aller.

- Déjà ? Et moi qui me noyait dans la chaleur incroyable de notre conversation !

- Nous pourrons parler plus tard ! s'exclama joyeusement l'autre. Moi et Kirua allons rester encore un moment à York Shin, alors les occasions de nous recroiser ne seront pas nulles. Même Léorio voulait te revoir avec le temps, alors pourquoi pas organiser une rencontre ?

- Vraiment ? Comme, vraiment de vraiment ? Après tout, nous ne nous sommes parler que peu tu sais... Ma présence fera tâche, je n'ai pas la complicité que vous partagez.

- Tu mon amie, Rin ! A moi, Kurapika, Léorio et même Kirua ! rétorqua-t-il, faisant légèrement rougir les joues de l'autre. Je ne vois vraiment pas le problème.

- Toi aussi, Kirua ?

- Bah ! C'est pas comme ci tu étais détestable. Mais ne t'imagines pas de mauvaises choses !»

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