Ce monde || Hunter x Hunter ||

XI

   Depuis que je suis jeune, on m'a demandé de servir les autres et d'être accueillant avec autrui. Comme une sorte de serviteur, entre autre. Mes patients étaient toujours des enfants de mon âge puisque c'était tellement moins stressant qu'avec des adultes !

   Timide, introverti, lâche. Trois mots qui me définissaient très bien à l'époque. Souvent quand je faisais une bêtise, je fuyais et confiais la responsabilité à ma plus jeune sœur qui ne comprenait pas grand chose, mais surtout...

   Était incapable de s'occuper d'elle-même. Pour se nourrir, se laver, les besoins les plus primordiaux... Il fallait l'aider. Je me sens assez mal, peut-être aurais-je dû arrêter de me comporter si méchamment avec elle ?

   Dans tous les cas, seule et délaissée par nos parents, sœurette a finit par s'instruire elle-même, et faire tout ce qu'elle n'arrivait pas à faire avant. J'étais heureux ! Soigner des patients était aussi mon travail, mais bon sang, à quel point ça rétrécissait mes heures quand je n'avais plus à m'en occuper ?

   A un jeune âge, j'ai travaillé comme mon père adoré. Médecin, ma vocation, mais le destin a fini par me retomber dessus au moment où je m'y attendais le moins. C'était terrifiant !

   Mon prénom sonnait avec... Je n'en n'ai que de vague souvenir mais ça allait avec Kai. Ah, je n'ai pas le début, c'est assez déroutant.

   Oublier mon prénom, simplement parce que l'on m'appelait avec un surnom assez déplaisant au départ. Servant. Ou Serviteur, selon les personnes plus ou moins hautaines.

   Mais, étonnamment, j'ai fini par m'y habituer et l'apprécier.

   Petit à petit, avec les années, tout s'est compliqué. Que ce soit le feu de notre hôpital, la mort de ma mère et la courte disparition de ma petite sœur, que j'ai retrouvé quelques semaines après. Papa ? Aucune idée, porté disparu.

   Sœurette a développé des troubles assez violents, que ce soit son étrange dédoublement de la personnalité et les hallucinations qui se produisaient dans sa petite tête, jusqu'à sa dépression qui n'a pas pu être soigné avant ses quatorze ans. Quatorze années d'existence douloureuses, et moi vingt-deux à l'époque.

   Tout commence à se brouiller dans ma tête. Kai... Je commence moi aussi à être entraîné dans leurs petits jeux malsains, jusqu'à moi-même en perdre ma santé mentale. Mais je m'en fiche, tant que je surveille celle que j'adore, qu'importe la souffrance qu'elle me fera ressentir !

    Kai...

    Kai...

   Ça sonne si familier, encore un peu !

   Finalement, le dos appuyé contre la plaque d'égout, j'observe silencieusement le ciel partiellement recouverts de nuages grisâtres. Le jeu est sur le point de se terminer, et je n'aurai pas pu sauver ma sœur.

   Je crois avoir trouvé. C'était ma dernière chance.

    Hakai.

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