CHAPITRE 18

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EVAN :




La route jusqu'à Midtown me fait faire un détour pour aller à la NYU, mais Kloss, mon patron, a tenu à me voir avant le commencement des cours. C'est donc dans ses bureaux que je me rends.

L'accord que nous avions passé ensemble stipulait que je n'aurais pas à me déplacer jusqu'ici lorsqu'il s'agirait du travail, en dehors des réunions importantes. Or, Sebastian m'a contacté à plusieurs reprises pour un tas de connerie qu'il aurait pu m'envoyer par mail.

Cette fois-ci n'est qu'un autre point que je rajoute à sa liste.

Les mains dans les poches de mon pantalon, je grimpe dans l'ascenseur et indique mon étage. Une musique à la con, sort des hauts-parleurs et des miroirs dorés couvrent les quatre quart des murs. Sans parler des faux diamants qui y sont incrustés. Je parie que Kloss y est pour quelque chose.

Lorsque mon étage sonne enfin et déclenche l'ouverture des portes,plusieurs regards se braquent automatiquement sur moi. Et ça, même quand je me mets à traverser la pièce. A mon habitude, je les dévisage, ce qui a le valoir d'en intimider quelques-uns, mais, jene m'en préoccupe pas plus. Je ne suis là que par contrat et intérêt.

Bientôt,tout cela ne sera plus que cendre et souvenir.

Je pousse la grande porte du bureau de Kloss, sans attendre que son assistante ait signalé mon arrivée, et m'avance. C'est une grande pièce lumineuse, composé d'un bureau, d'archives, d'une bibliothèque et d'un ordinateur. Il n'y a pas vraiment de décoration, si ce n'est que les choses essentielles. Mais pour être réaliste, Kloss n'est pas souvent dans son bureau. Avec la réputation qu'il a, et les nombreux locaux qu'il possède dans plusieurs domaines différents, Sébastian est presque un homme inaccessible. Rares sont les moments où j'ai pu m'entretenir avec lui ici. Certainement trois fois ?

Sébastian Kloss ne m'a pas encore remarqué. Il est en train de parler au téléphone, et me tourne le dos. Je prends nonchalamment place sur l'une des chaises posées devant son bureau et l'observe en me passant une main dans les cheveux. Mes yeux sont directement attirés par une figurine posée sur la table. C'est une poupée le représentant, avec une médaille, et pour couronner le tout, sa tête posée sur un ressort bouge lorsqu'on la touche.

C'est bon pour l'ego tout ça...

Lorsqu'il me remarque enfin, il clôture sa conversation téléphonique et se tourne vers moi. Je soupire pour me redresser.

- Evan, dit-il.

- Mr Kloss, réponds-je avec la même intonation en acceptant sa poignée de main.

- Ravie de te voir parmi nous, ici. Installes-toi, je t'en prie.

Comme si ce n'était pas déjà fait...

Sa ligne se remet à clignoter, mais il ne prend pas la peine de répondre et renvoie l'appel vers son assistante.

- Il paraît que vous avez à me parler...

- En effet, oui, souffle-t-il. Je pars pour Milan dans deux jours pour l'ouverture d'un nouveau bureau de « Kloss Industry », et je ne serai pas de retour avant la semaine prochaine.

- D'accord, c'est sympa de l'annoncer. Donc, je prends une pause, c'est ça ?

- Prendre une pause ? Rit-il presque.

Sébastian se lève et rajuste la manchette de sa chemise. Tout comme moi, sa carrure est aussi imposante que la mienne. Contrairement à sa fille,il est brun, aux yeux foncés. J'ai envie de dire que Syd tient toute sa beauté de sa mère.

Kiss Me Never - Tome 2 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant