CHAPITRE 37

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LIV' :



C'est toujours dur de devoir dire au revoir à un proche. Dur d'être confronté à la réalité et d'accepter que cette personne ne fera plus partie de ce monde. Je l'ai appris en perdant ma mère. Et aujourd'hui, Mme O'burn a rejoint le ciel.

Assise sur le long banc, auprès de ma famille, je profite de ces derniers instants pendant que le prête énonce quelques prières. La photo postée sur le cercueil fermé de mon ancienne voisine représente un cliché d'elle. Je la contemple, car je sais que c'est la dernière fois que je la verrai.

Plus loin devant moi, se trouve Violette, la nièce de Mr O'burn, assise, tête baissée. Elle a laissé tomber ses mèches mauves pour sa couleur d'origine. Châtain. Elle n'est pas plus mal, comme ça. En la rencontrant à nouveau hier, nous avons parlé quelques minutes. Elle m'a avoué qu'après mon départ pour New-York, elle s'est occupée de Mme O'burn et lui rendait plus souvent visite. Son état s'était apparemment empiré, jusqu'au point où parfois, ma vieille voisine en devenait incontrôlable. Mais Violette s'est accrochée, même si elle n'avait jamais été proche de sa tante. Avant de la voir partir, à la suite d'un arrêt cardiaque.

Violette m'a dit qu'elle avait essayé de la réanimer, mais rien n'y faisait, Mme O'burn s'en était déjà allée. Le plus dur pour elle a été de s'occuper des funérailles. Puis, quand tout ça sera fini, elle s'occupera de la partie administrative. Elle n'a pas la main sur tout, et perdra certainement tous les biens de sa vieille tante. Mais, une chose certaine, ces derniers mois lui ont ouverts les yeux et lui ont fait comprendre l'importance de la famille.

Dans quelque temps, tout ce qui appartenait à Mme O'burn sera réquisitionné et elle retombera dans l'oubli, comme si elle n'avait jamais existé.

La seule chose qu'il me reste d'elle, c'est cette photo que nous avons prise, lors du dernier barbecue de l'été, organisé par mon père, il y a six mois. Avant de la laisser rentrer chez elle, nous avions tenu à immortaliser ce moment, et tous ensemble, nous nous étions réunis autour de la vieille dame pour prendre une photo... Qui aurait cru que ce serait la dernière ?

Un chant catholique s'élève dans les airs. Je me lève du banc en même temps que mes proches et chante les quelques vers, en l'honneur de la vieille dame.



*



- Nous sommes tous réunis aujourd'hui, en l'honneur d'Elizabeth Marta Swan, épouse d'Alexander O'burn, afin de lui dire au revoir, une dernière fois...

La voix de Violette tremblote, alors qu'elle tente de lire tant bien que mal les quelques mots qu'elle a rédigés sur son papier. Le soleil est au rendez-vous, en début d'après-midi, et le cimetière désert. Violette affiche un malheureux sourire, seule face à nous tous.

- Elizabeth, fille de Devone Swan et Hortensia Marta Callaghan, était infirmière dans un camp militaire, quand elle était jeune. C'est là qu'elle a rencontré Alexander O'burn. Ils se sont mariés l'année d'après.

La jolie fille au style gothique marque un arrêt, puis reprend :

- Tout au long de sa vie, Elizabeth a fait serment de prendre soin de mon oncle, Alexander, et l'a comblé de bonheur. C'était une femme assez dure et très traditionnelle. Elle était connue pour sa force de caractère, mais c'était également une femme d'honneur. Bien qu'Alexander et elle, n'aient jamais eu la chance d'avoir un enfant, elle est restée à ses côtés, et lui a été fidèle jusqu'à la mort. Bizarrement, nous n'avons jamais été proches d'elle. Ma mère et ma grand-mère étant également des femmes de caractère, n'ont jamais réussis à trouver d'entente parfaite avec Elizabeth, dit-elle en s'autorisant à rire, alors que de fines larmes roulent sur ses joues, mais, pour être honnête, je crois qu'elles n'ont jamais pris le temps se connaître, toutes. Et je regrette d'avoir mis tant de temps à me rapprocher d'elle.

Kiss Me Never - Tome 2 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant