Chapitre 4

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J'entends encore Sonia crier et je passe par une période de réflexion terrible. En effet, je me demande si je dois-je l'aider à être délivrée ? Où dois-je la laisser ainsi jusqu'à ce que le pire arrive ? Est-ce que je dois respecter le serment que j'ai prêté ou il vaut mieux pour moi protéger mes intérêts, vu qu'avec la naissance de cet enfant, c'est mon foyer et ma tranquillité qui sont menacés ? Oh mon Dieu, que dois-je faire ?

Je lutte pour maîtriser un sentiment de colère mêlé d'impuissance. Cette douleur me transperce le cœur. Je le ressens au plus profond de moi.

Je suis dans une véritable confusion ; j'ai envie d'achever cette poufiasse ; mais en même temps, je ne suis pas méchante ; la méchanceté, c'est la faiblesse des imbéciles qui se croient forts ; mais le problème est que si je l'aide, j'aide ainsi une femme à devenir ma coépouse et à avoir une place dans la vie de mon mari. Je ne vais quand même pas prendre mes propres mains pour m'attirer mon malheur ! Comme elle a déjà fait un premier faux pas avec un homme, elle s'arrangera cette fois-ci pour rester dans la vie de mon mari.

Je savais que la colère est mauvaise conseillère et nuisible. Je pense à nouveau au jour où j'ai prêté serment. Je réfléchis puis je décide de ne pas la laisser mourir quoi que ce n'est pas l'envie qui me manque ; toutefois, je ne me sens pas en état de faire cet accouchement.

Je décide d'appeler ma collègue la plus proche, Safiétou. Quoi qu'il fasse nuit, il faut qu'elle m'aide car je ne peux vraiment plus toucher cette idiote de Sonia. Je ne m'en sens pas capable. Je compose le numéro de Safiétou que je lance mais l'appel va directement sur le répondeur ; j'essaie à nouveau et c'est pareil.

J'essaie d'appeler ma collègue Juliette qui m'a passé le témoin ; cela sonne mais elle ne décroche pas ; elle l'a certainement mis sous silencieux pour dormir.

Que dois-je faire ? Appeler le gynécologue ? Mais il me dira qu'il n'y a pas nécessité de césarienne ; et je ne vais quand même pas expliquer au Médecin que je ne veux pas accoucher ma potentielle future coépouse. Je n'aime pas exposer ma vie privée à n'importe qui. Le Médecin n'est pas mon ami mais un supérieur hiérarchique et je n'ai pas à lui raconter mes déboires.

Le temps passait et Sonia criait de douleur ; ses cris m'énervent davantage et augmentent ma fureur ; je m'avance vers elle avec une grande colère. Je pense que j'ai changé d'avis et que je vais plutôt lui régler son compte ; ainsi, elle saura que regarder le mari d'autrui peut conduire à sa propre perte. Je le ferai sans trace ; l'amie de Sonia dehors m'a dit qu'elle a juste vu Stanley une fois ; et elle ne sait pas que je suis la femme de ce Stanley ; donc je ne cours aucun risque. Toutes les cartes sont en main pour que je me venge. Je continue d'avancer vers Sonia avec rage. C'est ici que va se terminer le parcours de cette voleuse de mari.

Quand je fus à son niveau, je lui demande d'aller s'installer sur la table d'accouchement. Elle avait de la peine à se lever ; elle réclame mon aide :

- Aide-moi, Sage-femme, je n'arrive pas à me lever.

- T'aider ! Tu es vraiment malade. C'est mon frère qui t'a mise enceinte ? lève-toi et vas-y vite ; si tu ne peux pas, reste-là et accouche l'enfant toi-même.

Je la regarde faire de pénibles efforts pour quitter le lit ; elle marchait difficilement ; je sentais qu'elle souffrait et qu'elle était au summum de la douleur. Mais pour elle, je n'avais pas de pitié ; ne me jugez pas ; comprenez- moi ; aider la maîtresse de mon mari à faire naître le bébé illégitime et tout cela je viens de le découvrir ! Il faut avoir vraiment du cœur pour ne pas faire une crise cardiaque ; c'est aujourd'hui que j'ai compris que j'étais forte mentalement. C'est vrai que tout ce qui ne tue pas rend plus fort.

Un si lourd secret...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant