Chapitre 30

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: UN SI LOURD SECRET : 30

AUTEUR DJIFA BLESSINGS

Ah ! La vie et ses surprises ! Rosalie, la coupable ? Qui l’eut cru ? Soudain, un bruit au sol attire l’attention : C’est Stanley qui s’est écroulé. Je le comprends : trop d’émotions pour son cœur en ce jour ; il est venu en vainqueur, sachant qu’il allait me mettre en prison,  mais c’est lui qui est maintenant au banc des accusés ; tout son passé est dévoilé ;  Il aura appris à ses dépens que rien ni personne ne saurait défier impunément Dieu. Son humiliation s’est dépeinte avec un H majuscule car défier Dieu est une insolence. Il avait dit que même si Dieu était mon Avocat, je n’aurai pas gain de cause. Voilà, ce même Dieu a exposé tout son passé sur plateau. Qui est l’être humain pour oser se moquer de son Créateur ? Je me souviens de Tancredo Neves, président élu du Brésil en 1985, qui disait pendant la campagne présidentielle, que s'il obtient cinq cent mille voix de son parti, pas même Dieu ne pourrait lui retirer  la présidence. Bien sûr, il a obtenu les votes, il a été élu, mais il est tombé malade un jour avant son investiture, puis il est mort.  De même, après la construction du  célèbre bateau Titanic, un journaliste a demandé à Thomas Andrews, architecte constructeur du Titanic,  comment était-il sûr que le Titanic serait sans danger ? Avec un ton ironique, il a répondu : « Pas même Dieu ne peut le couler » ; eh bien !Andrews fera partie des mille cinq cent victimes du naufrage du Titanic le 15 avril 1912.  En effet, il est écrit dans les saintes écritures : « Ne vous y trompez pas : on ne se moque pas de Dieu. Ce qu'un homme aura semé, il le moissonnera aussi ».

En me dénonçant, Stanley n’aurait jamais imaginé qu’il creuserait sa propre tombe. Tel est pris qui croyait prendre.

Quant à Rosalie, j’avoue que je suis complètement sidérée ; elle si calme ! Safiétou la traitait même de bête. A peine on l’entend parler ; je savais qu’elle n’avait pas d’enfants mais j’ignorais que son mari l’avait quitté ; comme elle parle peu, je ne connais pas grand-chose sur elle ; c’est Adèle qui est son amie. Comment une personne si calme peut avoir le courage de tuer ? C’est surprenant voire même effrayant. Un proverbe africain dit que "l'eau calme est toujours profonde", ceci permet de qualifier le tempérament dangereux des personnes d'apparence calmes.  Comme on le dit en Côte d’Ivoire, « C’est l’homme on connait pas, on appelle Hé » pour dire que les apparences peuvent être trompeuses. Je me demande si Rosalie m’aurait fait du mal si elle savait que j’étais la femme de Stanley ! Mais j’ose croire que non ; elle a été simplement furieuse de voir Sonia tout comme je l’ai été quand j’ai su que Stanley est le père de son bébé. La colère nous conduit parfois à des réactions disproportionnées, voire violentes. Agir dans colère, c’est embarquer dans une tempête. Rosalie se serait contrôlée qu’on ne serait pas ici aujourd’hui ; mais j’avoue que ce n’est pas facile car moi-même, j’ai eu des envies pas très saines envers Sonia. J’ai dû faire un effort monstre pour l’accoucher.

Concernant Sonia, elle est vraiment malchanceuse ; après avoir arraché le mari de Rosalie, elle fait un enfant pour son violeur, responsable de sa stérilité provoquée. Je ne sais pas  comment ça se passe dans le séjour des morts mais si là-bas, c’est possible de réfléchir, elle serait en train de se mordre les doigts et de regretter amèrement cette vie qu’elle a menée sur terre. Elle aurait payé de sa vie l’amour pour les hommes d’autrui. Je ne voudrais pas décourager le penchant de certaines femmes pour le flirt avec les hommes mariés mais en toute choses, réfléchissons avant d’agir.

Je pensais à tout ceci silencieusement. J’étais dans la salle mais fortement plongée dans mes pensées ; je n’avais même pas remarqué que des gens s’activaient autour de Stanley ; je dresse la tête de là où je suis et je constate que c’est l’équipe de médecins dans la salle qui était auprès de lui : le directeur de l’hôpital et trois autres médecins de notre hôpital présents dans la salle. Stanley est chanceux d’être secouru ; ils essaient de le réanimer. Je ne reste pas indifférente à tout cela  et je prie silencieusement dans mon cœur pour que rien de mal ne lui arrive ; après tout, n’est-ce pas le père de mes enfants ? Même si c’est clair dans ma tête que  je n’aurai plus rien à voir avec lui, il reste le père de mes filles qui voudront sûrement le voir par moments.

Un si lourd secret...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant