Prisonnière

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Un chant de lune au désespoir
Un craquement de branche
Puis la nuit pour l'esprit de Céleste

Mal. Sa tête lui faisait mal. Trop endolorie pour bouger.
Ses paupières ne répondaient pas. Un bandeau ! Elle avait un bandeau sur les yeux.

Tentative de mouvement. Maladroite. Éclair de douleur. Fulgurance. Céleste ne put s'empêcher de crier. Mais son cri fut amorti par un bâillon douloureusement noué dans sa nuque.
"tiens-toi tranquille, la môme, si tu ne veux pas repartir aussi sec !" lui répondit une voix rocailleuse.
Repartir ? Si seulement ! Mais il ne fallait pas rêver. La voix ne lui faisait pas une soudaine proposition polie.
Un vertige ! Oh non ! L'esprit de Céleste se brouillait, elle le sentait. Son visage était plongé dans la toile.

Il lui sembla tout à coup que ladite toile devenait oppressante. ELLE N'AVAIT PLUS D'AIR! Panique.
ELLE N'ARRIVAIT PLUS À RESPIRER.
Céleste se vit tout à coup mourir dans un sac. Elle le sentit. Elle se débattit et poussa un hurlement. Mais le sac épais, doublé d'un bâillon implacable ne rendit qu'un piètre gémissement de petite fille.
Soudain Céleste sentit tout son corps basculer sur le côté. Le sol disparaissait sous elle, il se retirait !
Et ce fut la chute.

Elle le sentit bien avant que son corps ne heurte violemment une âpre résistance. Elle le sentit bien avant, ne serait-ce qu'au vide autour d'elle.
Puis ce fut l'indicible douleur dans les côtes, les jambes et les bras liés.
Des larmes coulèrent, peut-être.

Puis la nuit...

Céleste d'OpalescenceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant