Les maraudeurs à Poudlard, 1ère année [Terminée]

66. Les souvenirs de Remus, partie 1/3

       

Remus était haletant, s'éloignant en trébuchant du miroir et de son reflet. Il se rattrapa à la commode derrière lui, manquant de renverser tout ce qu'il y avait dessus. Le souffle erratique, il chancela jusqu'au canapé, tombant plus qu'il ne s'assit.

Il tremblait, parcouru par des frissons incontrôlables. Des images passaient devant ses yeux, souvenirs qu'il avait cru avoir enfoui au plus profond de lui.

Il aperçut son père, son sourire triste aux lèvres, passant sa main dans ses cheveux trop longs et mal entretenu. Il le voyait baisser les yeux, se soumettre à lui pour ne pas croiser son regard, croiser son échec et sa honte. Il entendit ses propres cris, d'abord de haine, puis d'incompréhension et enfin d'horreur. Il sentit la peur et l'excitation.

Alors que ses souvenirs le submergeaient, quelque chose le calma, doucement, lentement mais surement. Après un temps incertain, une minute ou une heure, il ne savait pas, Remus finit par ouvrir les yeux. Son regard s'accrocha à celui émeraude de Lily. La jeune fille ne disait rien, se servant uniquement de sa présence et de ses pouvoirs glacières pour l'apaiser.

Elle lui caressait doucement le front, comme s'il était un petit enfant malade, veillé par sa mère. Et si habituellement, le loup-garou aurait repoussé le geste, il décida de se laisser faire, pour une fois. Lily ne le comprenait peut-être pas, mais elle resterait. Ironiquement, sa colère était égale à sa patience. Elle pourrait attendre une vie entière pour quelque chose, sans poser de question et ceci, Remus l'en remerciait grandement.

Quand ils étaient enfants, il lui avait raconté à mots couverts ce qu'il avait vécu et Lily l'avait simplement écouté, oreille discrète. Cela lui avait fait un bien fou. Surtout que son attitude n'avait pas changer par la suite. Elle resterait, tel un roc immuable.

La jeune fille lui tendit une tasse, tiède. Immédiatement, le loup-garou reconnu l'odeur, de la camomille. Aucune magie, juste de l'apaisement. Il la remercia d'un signe de tête, buvant doucement. Ensuite, Lily l'aida à se lever et à retourner dans sa chambre. Il se recoucha, apaisé et s'endormit quand Lily ferma la porte derrière elle, en partant.

Lorsque Remus se réveilla, il avait la langue pâteuse, sèche. Il frissonna. Allongé sur le béton glacial, nu. Il se redressa, malgré les courbatures et la douleur qui le transperçait. Non loin de lui, il distinguait une silhouette. Remus détourna les yeux en grognant et se leva, se dirigeant vers la trappe. Sans se soucier du bruit qu'il causait, le jeune garçon attrapa un morceau de bois qui trainait au sol et tapa contre le plafond. Au troisième essai, une lourde échelle de bois percuta le sol. Remus lâcha le morceau de bois et grimpa jusqu'à la trappe, qu'il entreprit de déverrouiller.

Ne prenant pas garde à la poussière ou aux détritus qui jonchaient le sol, l'enfant se dirigea vers la cuisine, minuscule. Là, il grimpa sur le plan de travail et ouvrit un des tiroirs, attrapant la première boite de conserve qu'il pouvait. Des tomates séchées. Haussant les épaules, Remus s'assit sur le meuble et prit un couteau qui trainait, ouvrant la boite. Utilisant l'ustensile, il commença à manger.

Tandis qu'il finissait son repas, il entendit des pas lourds venir dans sa direction. Sans lever la tête pour saluer la personne qui entrait, le jeune garçon gronda :

-Il n'y a plus rien à manger et je paris qu'il n'y a rien pour se soigner

-Remus... Ce n'est pas si simple...

-Tu pourrais trouver un travail, au lieu de rester ici à rien faire !

-Personne ne veut de moi...

-Alors allons chez les moldus ! Eux s'en fiche ! S'exclama Remus, énervé

Son père ne répondit rien, se contentant de baisser la tête. Furieux, l'enfant bondit de sa place, oubliant la douleur qui perçait ses muscles et se rendit dans sa chambre, pour s'habiller. Il ouvrit la fenêtre, pour aérer et attrapa les vêtements qui trainaient au sol. Enfilant un pantalon, un sweat, une paire de chaussure, il se figea quand un bruit sourd retenti dans la maison. Rapidement mais silencieusement, il se rendit dans le salon, restant dans l'ombre d'une vieille commode toutefois, pour ne pas se faire attraper.

Au centre de la pièce, au sol, son père gémissait doucement. Autour de lui, six sorciers, armés de leur baguette. L'un d'entre eux attrapa monsieur Lupin et le força à boire une solution transparente, avant de lâcher brusquement le père de famille, qui tomba au sol. Après quelques instants, l'un des sorciers s'approcha de la silhouette et lui fit :

-Alors, tu me reconnais ?

-Tu... tu es... Arnold Drainante

-C'est exact mon petit loup ! Et tu sais quel est mon métier ?

-Tu es chasseur de loup-garou, souffla le père de Remus

-Parfait, je n'ai pas besoin de faire toute la comédie pour t'expliquer, n'est-ce pas ? Après tout, tu travaillais pour moi avant, avant de devenir ce monstre !

-S'il... s'il te plait ?

-Tu oses me supplier ? Je t'avais pourtant dit de ne pas te frotter à Greyback, ricana Arnold

-Il...

-Voyons, je ne suis pas là pour ça ! Maintenant, le veritaserum a dû faire effet. Commençons, es-tu un loup-garou ?

-Oui, répondit le père de Remus

-Parfait, maintenant, racontes-moi comment tu as tué ta femme et dévoré ton fils

-Je... Un mois avant la naissance de notre fils, j'ai été mordu par Fenrir Greyback, au cours d'une mission. Je ne l'ai dit à personne, j'avais trop honte. J'avais décidé de me cacher les nuits de pleine lune... Mais, au moment de partir, ma femme a eu des contractions. Je devais rester avec elle... Je me suis transformé dans la chambre à coucher, pendant qu'elle donnait la vie à notre fils... Je l'ai tué, je lui ai arraché sa gorge... Le lendemain matin, en redevenant moi-même, j'ai attrapé le bébé qui pleurait et je me suis enfui...

-Le bébé ? L'enfant est en vie ?

-Oui...

-Est-il lui aussi un monstre ? Demanda Arnold

-Oui, c'est un loup-garou

-Tu l'as mordu lui aussi ?

-Non ! Je, il est né ainsi, je crois, je sais plus !

-Où se trouve-t-il ?

-Dans sa chambre probablement...

-Attrapez-le et ramenez-le !

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Et voilà ! Alors, heureux de connaitre enfin le passé de Remus ? N'était-il pas mignon ?

Je déteste Arnold, pas vous ? Bon, il apparaitra encore dans les chapitre suivants, mais ensuite, disparition pendant 6 tomes !

A la prochaine !