67. Les souvenirs de Remus, partie 2/3

238 34 16
                                    




       

-Attrapez-le et ramenez-le !

L'ordre donné fut immédiatement exécuté. Heureusement pour Remus, son instinct l'avait poussé à se cacher derrière la commode. Les hommes passèrent à côté de lui, sans le voir. Pendant que les sorciers cherchaient, Arnold continua de parler :

-Tu sais, quand tu ne t'es pas présenté le mardi matin, j'ai eu peur pour toi. J'avais contacté les aurors et nous nous sommes rendus dans ta maison. Là, c'était un vrai carnage. Je me suis alors rappelé pourquoi les loup-garou n'étaient que des monstres assoiffés de sang, qu'ils faillaient les exterminer. Comment as-tu pu faire ça à ta femme, à ma sœur ! Tu l'as égorgé, éventré ! Tu n'es qu'une abominable bête !

-Monsieur, l'enfant est nulle part. Ses affaires semblent avoir disparu

-Où est-il ? S'écria Arnold

-Je ne sais pas, il c'est probablement enfui, pleura le père

-Si tu ne sais rien, tu n'as plus aucune utilité. Avada Kedavra !

Avec horreur, Remus vit le trait vert quitter la baguette du sorcier pour toucher le torse de son frère, qui tomba au sol. Ses yeux étaient grands ouverts. La panique submergea l'enfant, le figeant totalement. Arnold se tourna vers ses hommes, un sourire satisfait aux lèvres :

-Très bien. Aujourd'hui, nous avons accompli une bonne action, nous avons purger notre pays d'au moins une de ses maudites créatures. Mais nous pouvons faire encore mieux, en rattrapant le fils de cette chose. Il ne doit pas être bien loin, vous avez carte blanche

-Monsieur, je pense qu'il c'est enfui, la fenêtre de sa chambre est ouverte

-Très bien, allez faire un tour du voisinage. Refaites un tour de la maison et ensuite, brûler-la

Les sorciers acquiescèrent et quittèrent la pièce. Arnold, lui, resta un instant, regardant l'homme à terre, celui qui avait été son meilleur ami, celui qui avait épousé sa sœur et qui l'avait tué. Il s'accroupit à ses côtés, caressant doucement son visage et murmura :

-Pourquoi ? Pourquoi ? Ne me considérais-tu pas comme ton meilleur ami ? Je comprends mieux maintenant pourquoi tu fuyais mon regard, pourquoi tu m'évitais, avec cette couleur, je l'aurais compris, pas vrai ? Comme toi, tu as compris que tu étais un loup-garou !

Il passa sa main sur les courbes du mort, avant d'enfoncer ses doigts dans ses orbites, perçant les yeux à la couleur indéfinissable, faisant couler du long de son visage. D'une voix remplie de rancœur, il promit :

-Tu étais comme mon frère et tu m'as trahi. Si tu étais venu me voir, j'aurais fait en sorte que tu ne souffres pas et j'aurais élevé ton fils comme si c'était le mien. Il aurait eu une vie, un avenir, il aurait pu devenir un grand sorcier, comme toi et moi. Et s'il n'avait pas eu de magie, il aurait été dans les meilleures écoles moldues. Cependant, rien de tout cela n'arrivera. Il sera toujours seul, il n'aura aucun ami, il n'aura pas de meute, il n'aura pas de famille, tout ça, par ta faute.

A partir de maintenant, je vais le traquer, encore et encore, toute sa vie, jusqu'à le tuer. Je ne le laisserai pas salir le nom de ma sœur, ni le mien. Je te le jure, je le retrouverais, même si je ne connais pas son nom ou son visage, je le retrouverais. Et quand il se tiendra devant moi, je le reconnaitrais, je le sais. Alors, je vengerais ma famille

L'homme se redressa et quitta la pièce, faisant voler autour de lui sa robe de sorcier. Remus, toujours caché derrière la commode, avait les yeux rivés dans ceux désormais vide de son père. Les orbites pleines de sang laissaient encore le liquide rouge, presque noir, couler le long des joues, comme des larmes.

Pendant longtemps, l'enfant resta dans la même position, sans oser bouger. Il avait peur que l'homme l'attende, pour le tuer lui aussi. Le jour baissa s'en qu'il ne s'en rende compte, la lumière, diminuant, au-delà des fenêtres.

Petit à petit, un crépitement le réveilla, accompagné d'une odeur de brûlée. Il sentit la chaleur augmenter et ne put retenir un petit cri en voyant les flammes commencer à lécher les murs du salon.

Remus commença à paniquer, déchirer entre deux options. La première, se cacher dans la maison et risquer de brûler vif, la seconde, sortir et risquer de se faire attraper. Dans les deux cas, la mort le suivait.

Posant sa main contre le meuble, l'enfant ne put retenir un gémissement quand il se brûla. Il ne pouvait pas rester dans cette maison, c'était une certitude. Se levant, il chercha des yeux une sortie. Le couloir était déjà envahi par la fumée et la pièce commençait déjà à se remplir. Sans attendre, il ouvrit la fenêtre et sauta, atterrissant sur la terre. Se relevant immédiatement, il chercha des yeux des ennemis, qu'il trouvait devant lui.

Se dressait là, un sourire goguenard aux lèvres, la baguette pointée devant lui, Arnold Drainante, le chasseur de loup-garou, l'ancien meilleur ami et camarade de son père, et aussi son oncle. Le sorcier ricana et fit :

-Tu as les yeux de ton père ! Avada Kedavra !

Remus s'était jeté au sol, évitant de justesse le sortilège impardonnable. Il bondit ensuite sur le côté, cherchant à sortir de la ligne de mire. Courant le plus vite possible, il entendait derrière lui les incantations, voyait passer certains traits de magie, tandis qu'il courrait pour survivre.

Alors qu'il tournait dans une ruelle, un bras l'attrapa et le cola au mur. Un tissu le recouvrit alors et une voix enfantine lui murmura :

-Ne bouge plus !

Obéissant, le loup-garou fit se qu'on lui demandait et vit, incrédule, Arnold passer devant lui, sans le voir. L'homme jura et continua sa route, le pourchassant. Remus se tourna vers la silhouette qui l'avait aidé. Avec la faible luminosité, il put simplement distinguer ses cheveux foncés et sa paire de lunette ronde. Je jeune garçon reprit :

-Ok, ils ont l'air d'avoir disparu, suis-moi, on va aller dans un endroit sécurisé

Remus hésita et lança un regard à l'allée. Si le jeune ne l'avait pas aidé, il serait mort à l'heure même. De plus, son instinct lui soufflait de faire confiance à cet étrange enfant. Il décida donc, pour cette fois-ci, d'accompagner l'autre enfant. Il le quitterait dès le lendemain, pour ne pas lui attirer de problèmes.


****************************

Prochain chapitre, la rencontre avec les maraudeurs !

Comment ils se sont rencontrés, pas comment ils sont devenu amis, je précise !

Pour information, je rappelle que Remus est le dernier à entrer dans la bande, parmi les garçons !

Les maraudeurs à Poudlard, 1ère année [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant