Chapitre 2 - New-York

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La sortie de l'avion se fit sans encombre, j'ai pu récupérer mes bagages et je me dirige lentement vers la sortie. Après ces 8 heures de vol et les 6 heures de décalage horaire je n'ai qu'une envie, me doucher et dormir.

Je sors dehors et plisse les yeux face à la luminosité, c'est vrai qu'ici il est tout juste 16 heures alors qu'en France il doit déjà être 21 heures. Une légère brise vient dégager mes longs cheveux bruns de ma nuque et m'arrache un frisson. Il fait encore frais pour un mois d'Avril.

Je ne perds pas de temps et prends un taxi. Nous quittons l'aéroport tandis que j'indique au chauffeur l'adresse de l'hôtel que j'ai réservé avant mon départ. L'hôtel que j'ai choisi se situe dans le quartier d'Harlem, quartier où je souhaiterai trouver un appartement, ça sera plus facile pour faire mes prospections d'être à proximité.

Après 40 minutes de route qui me semblèrent interminables, le taxi s'arrête enfin devant l'hôtel. Je suis épuisée. Le chauffeur m'aide gentiment à amener mes bagages à l'accueil. Je le remercie avant de lui régler sa course et de lui laisser un généreux pourboire.

Une fois les formalités réglées à l'accueil, je me dirige enfin vers ma chambre. Je passe la carte magnétique dans la serrure et ouvre la porte qui s'ouvre sur un petit salon au design épuré. Une baie vitrée donne vue sur la rue et je peux voir au loin une petite partie de Central Park. Ce coin me plait déjà, proche du parc et pas très loin de Midtown, le quartier des affaires, où je compte bien essayer de trouver un job.

Je tire mes bagages dans la chambre et sors mon nécessaire de toilette ainsi qu'un pyjama pour aller prendre ma douche. L'eau brûlante détend un à un mes muscles endoloris, être restée assise aussi longtemps me vaut quelques courbatures. Je sors et enfile mon short et mon t-shirt de nuit. Je regarde l'heure, 18h15. Parfait j'ai le temps de ranger mes affaires avant de commander de quoi manger au room service.

La soirée se déroula tranquillement dans le calme, je n'avais pas rallumé mon téléphone pour ne pas être importunée. D'ailleurs, demain je change de numéro, quitte à tout recommencer à zéro autant faire ça bien. J'éteins la télé et jette les emballages de mon dîner que j'ai commandé plus tôt avant de m'écrouler de fatigue sur le lit.

Ma première semaine à New-York est passée à une vitesse impressionnante. J'ai visité plusieurs appartements mais aucun jusqu'à lors ne m'a vraiment tapé dans l'œil, trop sombres, mal agencés, ou mal situés. J'ai rendez-vous pour une dernière visite. Je dois voir un deux pièces de 53m² sur lequel j'ai bon espoir, situé sur Madison Avenue, vue sur Central Park, près d'une station de métro. L'emplacement est idéal.

Cela fait maintenant 10 bonnes minutes que j'attends l'agent immobilier devant l'immeuble. Je triture nerveusement mes doigts en l'attendant. Bordel je déteste les gens qui ne sont pas ponctuels !

Soudain une voix m'interpelle :

- Mademoiselle Duval ?

Je me retourne et aperçois un homme d'une quarantaine d'année aux cheveux grisonnants, en costume, tenant un attaché case. L'agent immobilier je suppose.

- Oui ?

- Bonjour. Je suis Carl Matters de l'agence immobilière. Veuillez excuser mon retard.

Il me tends sa main que je serre et me décroche un sourire ultra bright, sûr de lui.

- Enchantée. Je ne vous attendais plus. Répondis-je sèchement.

L'homme nullement déstabilisé par ma réflexion m'invite à le suivre pour commencer la visite.

L'appartement est situé au troisième étage. La pièce à vivre est spacieuse et lumineuse, la vue donne sur Central Park comme décrit dans l'annonce de l'agence. La cuisine est ouverte sur le salon et semble fonctionnelle. La chambre est de taille moyenne et comporte un dressing assez imposant, ça me plait ! La salle de bain est correcte, pas trop petite, avec une baignoire. Rien à redire. De retour dans la pièce principale j'admire la vue. J'imagine comment aménager et décorer cet appartement, je pourrais bien me plaire ici.

L'agent immobilier me tire de mes rêveries :

- Mademoiselle. Ce bien vous plait-il ?

- Oui, je pense vraiment que c'est celui-là qu'il me faut. Je le prends.

- Bien. Cependant le prix est un peu plus élevé que les autres appartements que l'agence vous a fait visiter. Pensez-vous que votre banque pourra augmenter votre budget ? Demanda-t-il avec un sourire narquois.

Non mais je rêve, pour qui il se prend celui-là à me juger comme ça. C'est pas parce que je ne suis pas habillée avec les dernières marques à la mode que je ne peux pas me payer un appart ! Vraiment, avec son costume hors de prix, ses manières de bourge et ses préjugés à la con, j'ai envie de lui en mettre une. Calme-toi, nouvelle vie, nouveau départ, on évite de se mettre tout le monde à dos !

Je prends une profonde inspiration pour ne pas exploser et lui réponds :

- Si vous accordiez un minimum d'intérêt au dossier que j'ai laissé en agence vous sauriez que je n'emprunte pas. J'achète comptant, Monsieur. Répondis-je en tentant, tant bien que mal, de contenir ma rage.

Il me regarde d'abord surpris, puis m'adresse un sourire charmeur.

- Je n'étais pas au courant Mademoiselle. Puis-je vous inviter à dîner pour me faire pardonner ?

Ben voyons ... C'est bien ma veine, d'abord il me juge, maintenant il me drague alors qu'on doit bien avoir plus de 15 ans d'écart. Je suis vraiment mal tombée.

- Pouvons-nous nous contenter de régler les formalités pour l'achat de cet appartement s'il vous plait ? Sans vouloir vous vexer, je ne suis clairement pas intéressée.

- Pardonnez ma maladresse Mademoiselle, je ne voulais pas vous offenser. Suivez-moi, nous allons remplir les documents pour que je puisse vous donner les clés.

La fin du rendez-vous se finit sans accrocs. Me voilà donc propriétaire de mon nouveau chez moi. Bon c'est vide, mais je m'y sens déjà bien. Je vais enfin pouvoir débuter ma nouvelle vie. Seconde étape, un emploi. New-York tiens-toi bien, j'arrive !

Au-delà des préjugés - Is It Love ? Ryan CarterOù les histoires vivent. Découvrez maintenant