Au-delà des préjugés - Is It Love ? Ryan Carter

Chapitre 9 - L'invitation

Les jours s'écoulèrent tranquillement depuis la prise de mes nouvelles fonctions. J'ai fait la rencontre, à mon grand regret, de Cassidy Sparke notre chère DRH, une garce entièrement refaite qui visiblement ne me porte pas dans son cœur. Si, jusqu'à présent, je ne l'avais pas croisée, c'était parce qu'elle était en congés et, honnêtement, j'aurais préféré qu'elle y reste. Apparemment, elle est désagréable avec toute la gente féminine. Elle accorde une attention toute particulière à me casser les pieds, surtout lorsque je vais rejoindre Matt en pause. Je soupçonne le montant de mon nouveau salaire, affiché sur l'avenant que j'ai signé, d'y être pour quelque chose ... Mes journées sont rythmées par les divers dossiers que me confie Ryan et les interviews pour les journaux économiques locaux. J'apprécie beaucoup ce que je fais et, à ma grande surprise, je ne suis pas autant sollicitée que je ne l'aurais pensé. Je finis toujours aux alentours de 18 heures, j'ai n'ai pas encore eu besoin de faire d'heures supplémentaires, j'ai le temps de faire mon footing le matin à Central Park, et j'ai assez de temps le midi pour prendre de bonnes pauses déjeuner avec Lisa, Matt et Colin. Ce dernier, bien que toujours aussi froid à mon égard, s'est un peu plus ouvert à moi. Il m'a appris, qu'en dehors de son poste de développeur à Carter Corp, il est chanteur et guitariste dans un groupe de métal : les Nightmareden. D'ailleurs, il nous a invité à venir le voir, samedi prochain, au bar dans lequel il se produit la plupart du temps : le Lounge à Time Square. Je me demande à quoi il peut bien ressembler dans son élément.

Mon regard se perd sur mon bureau et tombe sur la carte de visite de Daryl, sobre et épurée, avec simplement écrit Daryl Ortega suivi de son numéro de téléphone. Je ne l'ai pas revu depuis ma sortie au Starlite et je n'ai pas pris la peine de l'appeler. Je n'aime pas les hommes trop sûrs d'eux. Cependant, cet homme m'intrigue. La première fois que je l'ai vu à Central Park, j'ai cru voir quelque chose de louche et, je me demande bien comment il peut se payer une Lamborghini Aventador. Certainement pas avec un héritage familial, Matt m'a raconté que leurs parents sont décédés alors qu'ils n'avaient que 8 ans, leur grand-mère les a élevés dans l'un des pires ghettos du Bronx, et à part elle, ils n'ont plus aucune famille. Je repense à ce fameux soir où il m'a mise en garde, peut-être qu'il a voulu m'avertir que son frère trempe dans des affaires illégales ? Je compte bien profiter du concert pour essayer de lui tirer les vers du nez et de faire la lumière sur tout ça. Je me tourne vers la baie vitrée de mon bureau et regarde les passants, plongée dans mes pensées. C'est la dernière semaine d'Août, les touristes ont commencé à déserter les rues mais la ville n'a rien perdu de son effervescence habituelle. Soudain, je suis tirée de mes réflexions par la sonnerie de mon poste téléphonique. J'affiche une grimace en voyant le nom de l'appelant : le grand manitou ne se repose jamais...

- Oui ?

- Venez me voir dans mon bureau.

Je lève les yeux au ciel, comme d'habitude Ryan Carter veut et exige, apparemment pas besoin d'y mettre les formes quand on est le Golden Boy de la Grosse Pomme ! Je me lève en soupirant et me dirige vers son bureau. Je frappe et entre sans attendre d'y être invitée.

- Vous vouliez me voir ? Dis-je agacée.

- Le gala de charité pour lequel vous avez revisité le menu se tient ce soir au Guggenheim Museum. Cela me ferait plaisir que vous veniez.

Il me tend un carton d'invitation que je prends. Je le regarde, surprise. C'est aimable de sa part, je ne m'y attendais pas. J'observe l'invitation et hausse les sourcils d'étonnement quand je vois qu'elle est à mon nom. Au verso, je vois le déroulement prévu de la soirée et note qu'une vente aux enchère au profit de l'association City Harvest, l'équivalent des Restos du Cœur en France, est prévue. Ceci dit, les soirées mondaines de ce genre, c'est loin d'être mon truc, pas du tout en fait.