Jours 18 : Shotâ je te hais des fois.

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Je me réveille avec beaucoup de mal. Je regarde l'heure. Sept heures quarante trois. Je vais être en retard encore moi...enfin, quitte à l'être, autant prendre mon temps. 

Donc je me prépare, je mange un bout, tout ça en prenant autant de temps qu'un samedi matin. Huit heures et demi. J'arrive au lycée. Je prend encore dix minutes le temps d'arriver dans la salle. 

Le prof prend un malin plaisir à m'envoyer en permanence vu mon retard. J'ai vu Shotâ rire au fond de la salle et je lui ai donc montrer mon plus grand doigt. Il me l'a rendu avec grand plaisir. 

J'attend donc gentiment la fin du cours assise sur ma chaise. La sonnerie retentit alors que j'allais m'endormir. Quelques minutes plus tard, je vois mon voisin de cours venir s'asseoir à coté de moi. 

"Y a-t-il un jour où tu ne seras pas en retard ?" Me taquine-t-il.

"Je ne pense pas non..."  Répondis-je d'un air indifférent. 

Il rit et me donne une tape sur l'épaule. 

"Bon fait en sorte d'être la quand même, j'aime pas me retrouver avec une nana collante à coté de moi !" Enchaîna-t-il.

"Oui oui, Mister Beau Gosse." Lui dis-je innocemment.

"Appelle-moi encore comme ça et t'es morte." Tiquait-il.

Je riais et il me donnait une nouvelle tape sur l'épaule. On finit par aller en cours à la deuxième sonnerie. Mathématique, quel plaisir. Je déteste cette matière et pourtant j'y suis très douée, notez la contradiction. 

Les trois heures de math passent tant bien que mal, j'ai aidé Shotâ à comprendre les exercices donc c'est passé un peu plus vite que d'habitude.

Le midi, on va se poser sur le toit comme à notre habitude avec nos sandwichs. On s'installe, on mange, on discute...

Puis mon téléphone se met à vibrer dans ma poche. Je l'attrape et décroche en voyant son nom apparaître sur mon écran.

"Akito !" 

"Contente d'entendre ma voix, Petite ?" Commença-t-il.

Je soupire et dis : "Je vais raccrocher."

"Ah non non ! J'ai rien dis !" Paniqua-t-il.

En réalité il n'a pas vraiment tord. Sa voix contre mon oreille m'a immédiatement donné le sourire. 

"C'est plutôt moi qui suit content d'entendre la tienne..." Reprit-il plus doucement.

Mon cœur a louper un battement. 

"Raconte pas de bêtises..." Continuais-je.

"C'est pas des bêtises !" Affirma-t-il. 

Je sens mes joues chauffer un peu plus que la minute d'avant. Heureusement qu'il n'est pas en face de moi. 

J'entends soudain le clic d'un appareil photo. Je relève la tête vers Shotâ qui venait de me prendre en photo.

"Oups, y avais pas le silencieux." Me dit-il de son sourire innocent.

"Alors toi..." Soupirais-je avant de me mettre à le poursuivre en quête de son portable. Akito avait l'air confus à l'autre bout du fil, normal. 

Sans réussir à le rattraper, c'est lui qui arrive à choper mon téléphone. Il le met sur haut parleur et se met à parler à Akito.

"Tu sais que ta chérie a fait une tête incroyable quand tu lui as dis je sais pas trop quoi ?" Commença-t-il en m'évitant.

"Shotâââ ! Aller arrête ! Rend-moi mon téléphone !" Râlais-je en essayant de le récupérer.

Il rit et continu : "Je t'ai envoyé la photo t'ira voir !"

"QUOI ?" Hurlais-je plus fort que prévu. J'entend Akito rire très distinctement. 

"Elle était trop chou !" Insista Shotâ en riant de plus belle.

Après quelques instants à les entendre rire tout les deux, mon voisin me rend mon portable et j'enlève le haut-parleur. Il venait de voir la photo aussi.

"T'es mignoonnes !" Me taquina-t-il.

"Te moque pas." Dis-je un peu froidement.

"Mais je te trouve sincèrement adorable moi sur cette photo ! Content de te faire de l'effet ~" Continua-t-il.

"Tu me fais rien du tout. Je finis à quinze heure. Au revoir." Finis-je en raccrochant.

J'avoue j'ai peut-être un peu exagérée ma réaction, mais quand ça concerne mes sentiments, je n'aime vraiment pas qu'on en parle. Je suis déjà assez perdue comme ça sans qu'ils ne viennent rajouter leurs grains de sel. 

Je me chamaille un moment avec Shotâ, puis ça se finit sur une bataille de chatouille au sol. Je n'en pouvais plus tant je riais. Et dire que c'était une méthode de torture à une époque, je comprend pourquoi. Mourir de rire, ça existait vraiment. 

On reste un moment au sol à discuter, puis on se décide d'aller finir nos sandwichs désormais froid qu'on avait laissé au sol quand j'ai répondu à Akito. 

Il était tant de retourner en cours et comme tout les jours maintenant, je passais l'après-midi à regarder Shotâ dessiner. C'est vraiment passionnant. Faudra qu'on parle de ses talents un de ces jours. Il ne s'étale pas trop sur le sujet.

Je sors du lycée, pressée de retrouver ma tête de tomate. Mon dessinateur m'a suivit et on avance donc d'un même mouvement vers le monsieur qui m'attendait.

Il a le regard perdu dans son téléphone. Je le vois se gratter l'arrière du crâne et faire tomber sa tête en arrière en soupirant.

Il se rend finalement compte qu'on avance vers lui et il nous sourit. 

"Salut vous deux !" Commença-t-il.

On le salue et Shotâ s'empresse de partir en voyant l'heure. Je ne sais pas ce qu'il a de si urgent à faire encore après les cours, je lui demanderais à l'occasion. Je me retrouve donc seule avec Akito. Fatiguée de la vue du lycée, j'attrape sa main et pars avec lui.

"On va où ?" Me demanda-t-il.

"Je ne sais pas...Tu veux aller où ?" Le questionnais-je à mon tour.

Il resserre sa main sur la mienne en souriant.

"Dans ma p'tite cabane." Murmura le garçon en ne quittant pas son sourire.

On marche un moment, main dans la main, jusqu'à arriver dans son antre. Il allume les lumières et on s'installe contre le mur au fond.

Sans une parole, on restait là, à seulement fixer ces petites lumières qui nous éclairaient. 

Je tourne la tête vers lui, il a un beau profil...

Je secoue la tête pour me remettre les idées en place. 

On reste un moment comme ça. Je n'ai même pas eue le temps de voir les minutes passer que je m'étais déjà endormie.





31 jours pour m'empêcher de me tuer.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant