Chapitre 1.

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Elya

C'est le jour de la rentrée et Papa est inquiet, comme chaque année. Pourtant, j'entre en terminale, alors il serait temps qu'il décompresse un peu. Qu'est-ce qu'il se passera l'année prochaine quand j'entrerai à la fac ? Je n'ose même pas l'imaginer. Heureusement que les jumelles sont là pour accaparer son attention, même si ce ne sera pas suffisant pour lui.

Je descends les escaliers et rejoins la cuisine où mes parents prennent le petit-déjeuner avec mes sœurs qui entrent toutes les deux à la grande école : le CP. Papa ne va pas tarder à faire une crise d'angoisse.

- T'es sûre que tu ne veux pas que je te dépose ? me demande mon père pour la énième fois depuis hier.

- Ça ne me dérange pas de prendre le bus, ne t'inquiète pas, réponds-je en embrassant sa joue.

- T'es bien comme ta mère, marmonne-t-il en soupirant, faisant ainsi rire la concernée. Elle ne voulait jamais que je l'emmène au lycée quand on s'est rencontré.

Je m'approche d'elle pour déposer un baiser à son tour et fait de même pour mes sœurs, leur intimant d'être sage et de ne pas trop bavarder en classe.

- C'est toi qui donne des conseils à propos de ça ? ricane mon père.

- Toi aussi t'étais toujours punie Lili ? me questionne Tina.

- Oui, rigolé-je. Et c'est pas du tout amusant d'être punie alors j'ai vite compris que c'était mieux de rester sage. Bon, je me dépêche, je vais rater le bus. Je vous aime, à ce soir !

J'entends vaguement mon père grommeller je ne sais quoi avant de se reprendre pour ordonner à Juliette de cesser de danser sur sa chaise et de se tenir correctement. Je me dépêche de rejoindre l'arrêt de bus et une fois installée dedans, je pousse un long soupir. Mon père n'est pas le seul à angoisser aujourd'hui.

J'ai toujours adoré l'école, que ce soit la maternelle, la primaire, le collège ou même le lycée. J'ai toujours eu hâte d'être le jour de rentrée pour revoir mes amis, mais tout est différent cette année. Parce que cette année, je n'ai pratiquement plus d'amis, et ce depuis plusieurs mois. Depuis février exactement.

Depuis le lendemain du jour où j'ai avoué à ma meilleure amie que j'étais amoureuse d'elle. Je lui ai dissimulé le fait que j'avais des sentiments pour elle pendant pratiquement un an mais j'ai voulu tout lui dire. Je ne souhaitais plus garder le secret plus longtemps, j'avais besoin de lui révéler ce que je ressentais malgré mes craintes qu'elle me repousse.

J'étais quasiment certaine que mes sentiments amoureux n'étaient pas partagés mais l'infime espoir que je me trompe m'a poussé à lui parler. Je n'aurais définitivement pas dû.

En plus de refuser mes sentiments, elle m'a rit au nez, avant de m'insulter et de m'accuser d'avoir profité d'elle pendant un an. Nous nous connaissons depuis le CP mais je n'ai pris conscience de mes sentiments que récemment. Depuis des années, nous passons certains week-ends chez l'une ou chez l'autre, nous dormons ensemble dans le même lit et c'est exactement ça que Nina m'a reproché.

Selon elle, j'aurais profité de son ignorance pour la regarder de façon obscène ou la serrer un peu trop fort dans mes bras comme une pathétique fille en manque. Ce sont ses mots, pas les miens. Elle a même ajouté que je la dégoûtais au plus haut point et qu'elle ne voulait plus jamais avoir affaire à moi, me demandant de ne plus lui adresser la parole, de ne plus la toucher, de l'approcher ou même de la regarder.

Ce jour-là, ma meilleure amie m'a réduite en miettes. Elle m'a littéralement écrasée et j'ai pleuré pendant des jours et des nuits entières. Et comme si ce n'était pas suffisant, elle a raconté notre conversation à toute notre bande d'amis, ajoutant des éléments supplémentaires pour me discréditer face à eux. Je suis donc désormais la fille totalement folle, éperdument amoureuse de son ancienne meilleure amie et qui a tenté de l'embrasser contre sa volonté.

Ne m'abandonne pas (EN PAUSE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant