Chapitre un

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Chapitre un : corrigé et réécris

Je n'ai jamais eu peur de la mort.

Elle m'a toujours entouré comme une étreinte sombre, me dérobant ceux qui me sont trop proches... Elle m'a prise mes parents quand j'avais dix ans, les tuant dans un accident de voiture qui a failli me retirer la vie aussi. Elle m'a prise un de mes meilleurs amis quand j'avais neuf ans, sous le prétexte du cancer. Puis, seulement un an après, elle m'a prise ma cousine la plus proche, en la poussant au suicide. La mort est futée, tordue comme une vipère et pour une raison indéterminée, semble sordidement obsédée par ma vie.

Donc, je ne suis donc pas inconnue au sentiment du cœur déchiré, de la douleur tordant les boyaux, de la compagnie de la mort. Elle me tient la main. Malgré cela, je n'ai pas peur du moment où l'heure viendra pour la mort de venir me prendre aussi. J'aime me convaincre que je dois faire face à mes peurs et que je ne dois pas les laisser me vaincre, je ne veux pas finir aveugle de soumission. Je ne dois pas la laisser transformer la personne que je suis. Bien que je m'autorise à rêvasser à la vie après elle, car je refuse de croire que nous arrêtons d'exister après la décomposition de nos corps. Je serai heureuse, je serai avec les personnes que j'aime et la douleur de la vie ne m'attrapera pas.

Petite, je ne pensais pas que mes rêveries deviendraient réelles beaucoup plus rapidement que je l'aurais voulu.

———

—Evie !

Je souffle d'irritation en faisant mon chemin à travers la masse de corps rassemblée à l'entrée. J'ai seulement deux minutes afin de me rendre à mon prochain cours, et on dirait que personne n'a envie de se dépêcher pour quitter celui de mathématiques. Vous y croyez ?

—Oi ! Autumn !

Je me tourne au son de mon nom de famille, mes yeux sont déjà rétrécis pour gronder la personne qui a utilisé mon patronyme. Le fautif est devant l'autre porte, son sourire atteint ses oreilles.

—Oh c'est étrange, maintenant tu m'entends.

—Spencer ! soufflais-je d'indignation en glissant une mèche de cheveux derrière mon oreille. Tu fais quoi ici ? J'ai cours ! T'es pas supposé être en stage ?

—Fini plus tôt, mon meilleur ami hausse ses épaules émaciées. Par contre, quelques filles dans ton amphi ne faisaient pas trop attention à la leçon, j'étais même tenté de la faire à la place du professeur. Je me demande bien pourquoi elles faisaient ça.

—Tu peux être un peu moins hautain ? roulais-je des yeux.

—Comment leur en vouloir quand leurs yeux sont bénies d'un si beau corps que le mien ? aborde-t-il un large sourire et ses yeux bleus scintillent.

—Un beau corps qui, apparemment, est accompagné d'un cerveau inutile qui me met en retard en cours, grogné-je.

—Non, non Evie attends ! attrape-t-il ma main quand je commence à m'éloigner. Tu peux pas sécher pour moi ? Tu connais tout ce qu'ils t'enseignent dans cette maudite classe d'Histoire de la Grèce antique, alors pourquoi t'ennuyer à y aller ?

—Um, parce que j'aime bien ? C'est une chose à ne pas oublier Spencer, soupirais-je en levant le bout de mon nez hautainement.

—Cependant t'apprécies ma compagnie plus que ton obsession loufoque, me sourit-il grandement en montrant ses dents blanches.

Tout chez mon meilleur ami est parfait, que ce soit ses cheveux d'or ou sa carrure athlétique et il le sait. C'est le plus grand séducteur que je connaisse, il passe la majorité de son temps à se saoûler à des fêtes, gâchant son éducation. Je lui ai dit ce qu'en j'en pense, mais je suspecte que mes paroles entrent d'une oreille et en sortent de l'autre.

Hadès (Trilogie Hadès #1) [VF]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant