Hadès (Trilogie Hadès #1) [VF]

Chapitre dix-sept

Chapitre dix-sept

Quand je sors de ma salle de bain j'ai mes cheveux détachés et j'ai mon fidèle pyjama pingouin, celui que j'ai refusé que Zola le jette, malgré ses plusieurs tentatives de le voler quand elle pensait que je ne la regardais pas. J'ai une sorte de sentimentalité accrue attachée à ce pyjama, il représente tous les changements depuis que je suis venue ici, il y a quelques mois.

Hadès lève son regard quand je ferme la porte en silence, un sourire au coin est présent sur ses lèvres, très embrassables. Un sourire se tire par inadvertance sur les miennes ; ça ne fait même pas une heure que j'ai garanti que je resterai aux enfers avec lui et je vois déjà des changements en lui - il sourit plus, et semble plus confortable autour de moi. C'est très rafraîchissant et perturbant.

—Je suis surpris que tu l'ais encore, commente-t-il, se soulevant par les coudes de sa position allongée sur mon lit. J'étais assuré que Zola l'aurait jeté derrière ton dos.

—Elle a essayé, ai-je haussé des épaules, souriant avec insolence. Je l'ai très bien caché d'elle.

Il ricane doucement, avant de tomber dans le silence, son visage se lisse. Je fronce des sourcils, tournant ma tête légèrement sur le côté pour mieux l'observer. Des frissons traversent ma colonne vertébrale quand je vois à quel point il est fermé.

—Hey, dis-je doucement, lui donnant une chiquenaude sur le front et il lève ses yeux vers moi, son expression est inchangé. Qu'est-ce qui va pas ? Je commençais à m'habituer au Hadès heureux.

—Je tente de trouver par où commencer, me dit-il lentement.

Mon cœur sombre à la vue de son tourment.

—Hadès, si tu n'es pas prêt-

—Non, me coupe-t-il soupirant. Je t'ai juré de te dire la vérité et je le ferai ; il y a tellement de choses que tu as besoin de comprendre et surtout dans l'ordre pour bien saisir.

—D'accord, réponds-je avec douceur, posant ma main sur la sienne. Commence par le début dans ce cas.

—Très bien.

Je sais qu'il pense probablement que je ne l'ai pas remarqué, mais ses doigts s'entrelacent légèrement avec les miens. Ce geste me fait sourire.

—Tu connais le mythe initiale de Perséphone, comment elle est venue vivre ici. J'admets aujourd'hui que je ne suis pas fière de mes actions ; j'étais une personne très différente en ces temps, et j'ai changé considérablement depuis. Je mentirais si je disais que ce n'est pas dû à ton influence et aussi à celle de Perséphone. Beaucoup ne se rende compte pas, ce que fait des centaines d'années de solitude à l'état d'esprit, et passer toutes ces années ici à transporter les âmes à leur après-vie ne m'a pas aidé.

—Continue, l'encouragé-je quand il hésite pendant plusieurs secondes, le poussant à me regarder.

—Evie, es-tu certaine que tu veux entendre cela ? me demande-t-il, ayant l'air incertain. Il y a une partie de l'histoire que je ne suis pas sûr que tu aimerais entendre-

—Tu l'aimais, haussé-je des épaules et le choc traverse ses traits à mes mots. Hadès je ne suis pas aveugle ou stupide, c'est aussi évident que ton nez sur ton visage, tu l'aimais. Je peux pas changer ça ; je peux pas espérer changer ça.

—Je l'aimais, c'est vrai. C'est un fait que beaucoup avait faux dans leur histoire de mon "enlèvement". Pendant de nombreuses années, c'était un amour non réciproque ; je l'avais enlevé de tout ce qu'elle aimait, tout ce qui lui était chère ; et j'ai suspecté qu'elle ne me le pardonnerait jamais pour ça. J'étais un homme vide au point de l'enlever, je n'avais pas complètement compris l'importance de l'amour dans la vie d'une personne, je ne savais pas comment ça dictait les sentiments et les actions. Au début, je l'avais prise car elle était la plus belle personne que j'avais eu le plaisir de rencontrer et la façon dont je me sentais était aussi étrange qu'imprévisible. Peu importe, quand j'ai apprit à la connaître, j'ai fait l'expérience de la magnifique personne qu'elle était, aussi bien qu'en apparence qu'en personnalité, je l'ai aimé tellement que ça me faisait peur.