Hadès (Trilogie Hadès #1) [VF]

Spécial rentrée

Spéciale rentrée

La première fois qu'Hadès avait rencontré Perséphone était ce qu'on appelait la rencontre la plus clichée de l'univers.

Il avait été forcé à voyager sur la surface, là où il n'avait pas mit les pieds depuis trois cent cinquante huit ans. Tout cela à cause de Dionysos qui traversait une de ses phases répréhensibles et agaçantes ; une phase qui consistait en ce que Dionysos empêchait odieusement chaque mort qu'il pouvait, de passer, purement et simplement pour rendre Hadès aussi furieux que possible. Avec beaucoup de frustration, il était parvenu entièrement à ses fins, et donc, bien que le dieu des Enfers détestait l'idée, il avait dû, avec réticence, monter à la surface de la terre pour rappeler à l'enquiquinant dieu blond, l'importance des morts qui établissaient l'harmonie de l'univers.

Mais pour dire, il n'était pas de bonne humeur quand il était tombé sur elle par pure coïncidence ; ce qui était probablement reflété dans ses actions.

Quand il l'aperçut, il ne pouvait s'empêcher de s'arrêter pour la regarder, sa respiration se coupa dans sa gorge quand il l'admira avec enchantement.

Elle était la personne la plus exquisément ravissante qu'il n'avait jamais vu de son existence entière. Ses cheveux blond vénitien tombaient sur son dos dans de délicates vagues, brillant comme de l'or filé sous la douce lumière dorée de l'après-midi. Elle ne le regardait pas, accroupi dans un champ d'herbe jaune, ramassant quelque chose, mais même dans cette position il pouvait dire que son corps était gracile et hâlé. Elle se retourna, son attention concentrée sur les jacinthes dans ses mains, quand elle lui fait face, il remarqua que ses cheveux clairs étaient ornés de douces fleurs roses, ils étaient épinglés en arrière, de sorte que ses délicats traits soient exposés. Ses lèvres rose pêche possédaient un sourire naturel qui faisait danser son visage, puis ses yeux, aussi grand et vert que les profondeurs d'une rivière, pétillant avec allégresse.

Ses cils clignèrent et croisèrent les siens, il semblait que son monde entier s'arrêtait de tourner.

Un sentiment monta en lui comme des marées de vagues, une sensation inhabituelle et inattendue qui l'avait presque fait tomber. Ses yeux étaient aussi gros que des soucoupes, et un faible soupire glissa de ses lèvres puis elle fit tomber son bouquet par surprise. Sans retirer ses yeux des siens, il se pencha et les attrapa avant qu'ils ne percutent le sol, retenant les tiges des jacinthes mauves aussi gentiment qu'il pouvait.

—Attention, dit-il tendrement et tenait doucement les fleurs, un silence de paix s'y accompagnait. Tu ne voudrais pas les taler.

Elle scruta les plantes, ses yeux se levèrent lentement pour croiser les siens. Il ne manqua pas la méfiance cacher derrière son regard. Elle s'avança, sa robe crème bruissa légèrement contre la pelouse, et prit avec prudence les fleurs de sa paume, comme si elle était apeurée que la petite action de le toucher, la mettrait dans un péril.

—Merci.

Il inclina sa tête, en signe de reconnaissance.

—Pour qui les collectes-tu ?

—Ma mère, déclara-t-elle en agrippant les jacinthes contre sa poitrine et elle l'analysa, ses gros yeux pleins de trouble. Pourquoi êtes-vous ici ?

—Tu sais qui je suis, nota-t-il.

—Je vous connais, dit-elle. Vous êtes Hadès des Enfers.

—Oui.

Habituellement, il n'aurait pas adhérer à cette accusation ; c'était beaucoup mieux et, par conséquent, moins catastrophique si les mortelles ne reconnaissaient pas la vraie forme de leurs dieux. Mais encore une fois, il savait au moment où il l'avait vu qu'elle n'était pas humaine, donc il n'y avait pas de problème à révéler sa vraie identité. Il était tout de même curieux, sur l'individu qui lui avait dit qu'il était. Pour la plupart, il n'était qu'un mythe urbain ; une menace, si vous le souhaitez, que les autres dieux ordonnaient de rester hors du chemin. Peu importe la période pendant laquelle il venait ; la menace que le diable vienne et puisse te causer du tort n'avait jamais perdue de son effet.