Chapitre 96

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Jeudi 6 juillet 2017

10h00

Ce matin, Jared est allé chercher des bons croissants français et on se prend un grand petit-déjeuner en tête à tête sur sa belle terrasse ensoleillée. On en profite pour parler, ça fait du bien de se retrouver au calme en amoureux, même si je sais qu'il fait ça pour s'excuser de ne pas être très disponible en ce moment...

Moi : Et aujourd'hui alors, tu es sur quoi ? L'album ? Le documentaire ? Le Camp Mars ?

Jared : Ce matin, je suis avec toi ! Le reste, pour l'instant, on s'en fiche !

Moi : J'aimerais reprendre ma tournée après la tienne... Tu crois que tu pourrais m'accompagner ?

Jared : Je crois que ça ne posera pas de soucis de passer quelques semaines en France quand le single sera sorti... Je t'accompagnerais avec plaisir !

Moi : Cool ! J'appellerais mon big boss alors tout à l'heure pour voir ça.

Jared : Tant qu'on est dans tes beaux projets, ça serait possible de m'accorder une interview pour mon documentaire ?

Moi : Tomo m'a dit que tu avais pensé à ça... Je veux bien, ça peut être sympa !

Jared : Et j'ai visionné quelques vidéos, on en a en français. Ça te dirait de nous les traduire ?

Moi : Bien sûr, pas de problème !

Jared : Mais plus tard, on a décalé la fin des envois. Quand on aura tout, je veux bien que tu nous aide à trier tout ça !

Moi : Ok, je regarderais ça quand tu voudras.

Jared : Je sais que tu t'ennuies un peu ici...

Moi : Non, t'inquiète pas pour moi. C'est vrai que le temps me paraît long quand t'es pas avec moi mais ça va.

Jared : Invite tes amis à la maison en attendant qu'on aille en France !

Moi : Ouais, pourquoi pas, ça me changerait sûrement les idées !

Après un immense sourire, Jared prend un air plus sérieux.

Jared : Il faut que je te parle de quelque chose.

Moi : Oui, dis-moi !

Jared : C'est à propos de Valery.

Moi : Ok, alors c'est pas la peine que tu me dises. Je veux rien savoir.

Jared : C'est important.

Moi : Ah. Alors je t'écoute, je crois que je n'ai pas vraiment le choix !

Jared : Après ta révélation à l'hôpital, je l'ai appelé. Pour lui dire que tu te rappelais de tout, et qu'après ce qu'elle avait fait, je ne voulais plus jamais la voir.

Moi : T'as eu raison ! Et donc ?

Jared : Elle a tout nié et j'ai raccroché.

Moi : Et donc ?

Jared : Elle m'a écrit un message après, elle m'a juré qu'elle avait rien fait. J'ai pas répondu et je n'ai jamais plus eu de nouvelles.

Moi : Viens-en aux faits. Pourquoi tu me dis tout ça ?

Jared : Alessandro m'a appelé hier. Il l'a vu, et lui aussi pense qu'elle n'y est pour rien.

Moi : Quand tu dis " lui aussi ", ça veut dire quoi au juste ?

Jared : Je doute vraiment qu'elle soit capable de faire une telle chose.

Moi : Alors tu crois que je te mens c'est ça ?

Jared : Non, bien sûr que non ! Je crois que tu as pu sentir des choses qui n'étaient pas réelles.

Moi : Alors je serais pas une menteuse mais une folle ?

Jared : Arrête, c'est pas ce que je dis. Mais je la connais depuis tellement longtemps... Je t'assure que c'est une belle personne. Tu sais, quand je lui ai dit que tu étais enceinte, elle était réellement contente pour nous. Et quand tu es tombée, elle était quelques marches derrière toi. Elle ne pouvait pas te pousser Mel.

Moi : Je me fiche complètement de tout ce qu'elle a pu te dire. Et pareil pour Alessandro. Cette conne est juste toxique pour nous deux. Admettons que je sois aveuglée par la haine, et qu'elle ne m'ait pas poussé. Elle était quand même là, et chaque fois qu'elle est dans les parages, il se passe des mauvaises choses. A un moment Jared, il va falloir faire un choix.

Jared : Mais quel choix ? Elle est mon amie, et tu es ma femme ! Je comprends tout à fait que tu ne la veuilles pas dans nos vies, c'était une erreur ce dîner, je ne te l'imposerais plus jamais, sans elle, tu serais pas montée te reposer. Je sais que tout ça c'est de ma faute. Mais elle mérite pas d'en souffrir aussi, si elle a rien fait. Et même toi, tu n'as plus l'air d'être très sûre... Je sais qu'au fond, tu ne veux pas de sa culpabilité.

Moi : Jared, c'est mort. Je me fiche complètement de ce qu'elle peut penser ou ressentir. Je veux juste plus la voir, ni même parler d'elle. Et je veux plus non plus que tu penses à elle, que tu la revois, que tu lui parles, et tout ça quoi.

Jared : Mel, j'aime pas quand tu fais ta gamine comme ça.

Moi : Je fais pas ma gamine. J'essaie juste de préserver notre couple. Elle nous porte malheur, t'as pas remarqué ? Mais bon, si ça t'embête, alors vas-y !

Jared : Non, c'est bon. Laisse tomber, oublie ce que j'ai dit. Je te pensais juste plus humaine.

Moi : Et moi, je te croyais moins con.

Je me lève brusquement et pars dans la chambre pour aller dans notre salle de bain. L'eau chaude me fera du bien pour essayer d'oublier cette conversation.

12h30

Je suis restée dans la baignoire pendant plus d'une heure. J'en suis sortie quand l'eau est devenue froide, mais je n'étais toujours pas calmée. Emmitouflée dans une serviette, je vais dans la chambre pour m'habiller. Sur le lit, Jared a déposé un mot. Mais je suis encore trop énervée après Lui pour le lire. Je déchire la feuille et balance les morceaux, avant de m'habiller et me maquiller légèrement.

Dans la cuisine, j'ouvre le frigo et n'y trouve rien de bien inspirant. Tant pis, je n'ai pas faim de toute façon.

Munie de mes lunettes de soleil et de mon mini-ordinateur, je me pose sur un transat devant la piscine et commence à envoyer des mails à tout le monde. D'abord à mes ami(e)s les plus proches, pour leur proposer un petit séjour à L.A. tous frais payés durant l'été. Ensuite à ma maison de disque, à Simon, à mes musiciens et à Chloé pour leur dire que je souhaite terminer la tournée. Je remarque que la table sur laquelle on a pris notre petit-déjeuner chaotique ce matin avec Jared est débarrassée. Je ne sais même pas où Il est et je m'en fiche.

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