Chapitre 97

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Jeudi 6 juillet 2017

20h00

Jared a passé sa journée en studio, et moi, à bronzer en compagnie de moi-même. C'est vrai que la vie est belle, mais que je m'ennuie. Mes amis ont majoritairement répondu présent pour venir passer quelques jours ici, ils viendront fin juillet, et Sasha sera là avec Léo, Manu et Fanny mi-août, pour le Camp Mars. Je suis tellement contente que je n'en veux même plus à Jared, il me tarde la fin de sa journée musicale pour le remercier de m'offrir cette vie-là, même s'il me manque autant que quand on habitait sur 2 continents différents...

Shannon arrive dans le salon et me voit.

Shannon : Il te reste des clopes ?

Moi : Ouais, vas-y, prends !

Je lui tends mon paquet et il en attrape une, je fais de même. Il sort, s'installe sur le transat qui m'a tenu compagnie toute la journée, et je fais de même en prenant place dans celui d'à côté. Il sort son briquet d'une de ses poches, et allume nos cigarettes en silence.

Moi : Il est où ton frère ?

Shannon : Je sais pas, il est parti faire une course.

Moi : Il ne t'a rien dit ?

Shannon : Non. Juste qu'il rentrait tard.

Je repense alors au mot laissé sur le lit plus tôt dans la journée. J'essaie d'appeler Jared mais il ne répond pas. J'écrase la cigarette à peine finie et monte dans la chambre.

Je récupère les morceaux de puzzles un à un, et commence la restitution. Il a simplement écrit « Je suis désolé, je t'aime » ce qui ne m'avance en rien. Mais j'ai un mauvais présentiment. J'essaie d'appeler Jared une bonne dizaine de fois mais toujours sans réponse.

Je rejoins Shannon dans le grand salon.

Shannon : Je vais me prendre une douche et je t'emmène dîner.

Moi : J'ai pas très faim.

Shannon : Tu me regarderas manger !

Il se met à rire et disparait dans le couloir.

21h00

Shannon m'a emmené au BOA Steackhouse. Malgré le cadre très sympa, moi, je ne fais que regarder l'écran de mon téléphone, en attendant désespérément un signe de Jared.

Shannon : Arrête de bader. Il va revenir ton chéri.

Moi : Il est avec l'autre salope russe pas vrai ?

Il hausse les épaules.

Moi : Il te dit tout, me fais pas croire que t'en sais rien.

Shannon : Il m'a rien dit. Sûrement parce qu'il savait que tu me poserais la question.

Moi : S'il voulait vraiment pas que je sache, c'est que ça va pas me plaire.

Shannon : Arrête de penser toujours au pire. Profite de la soirée. T'es là, à boire du bon vin, et à regarder manger le plus beau mec de la Terre.

Je me mets à rire. Shannon sait toujours détendre l'atmosphère quand elle est étouffante.

Shannon : Mais tu devrais apprendre à lui faire confiance.

Moi : Non, pas avec elle. Et j'ai du mal avec les cachoteries.

Shannon : Ça doit être compliqué de te faire des surprises alors...

Moi : J'aime pas les surprises de toute façon.

22h45

Shannon m'a déposé chez Jared, qui est enfin rentré. Je le rejoins dans le salon. Il est tranquillement assis sur son canapé, au téléphone. Je m'approche de Lui et Lui arrache le portable des mains, avant de le jeter par terre. Comme d'habitude, il reste très calme et se lève doucement pour me faire face.

Moi : T'étais où putain ?

Jared : Mel, calme-toi, tu es hystérique.

Moi : Dis-moi où tu étais ! Et je t'en supplie dis-moi que tu n'étais pas avec elle.

Jared : J'ai pas envie de te mentir.

Moi : J'y crois pas...

Jared : Mel, écoute, il fallait que j'éclaircisse les choses. J'avais besoin qu'elle me raconte.

Moi : Pourquoi ? Parce qu'elle a juré à Alessandro qu'elle n'y était pour rien ? Si Alessandro le dit, alors c'est que c'est vrai !

Jared : Ça n'a rien à voir. Je la connais Valery. Ok, elle a essayé de foutre la merde entre nous. Mais de là à te pousser dans les escaliers, faut arrêter de délirer. C'est pas une sociopathe. C'est pas son genre d'essayer de tuer les gens.

Moi : Je m'en fiche, je veux juste qu'elle reste loin de moi, et de nous. Pourquoi c'est trop te demander ?

Jared : Elle est malheureuse de penser qu'on puisse la croire capable de faire ce genre de chose. Elle ne mérite pas ça.

Moi : Et moi ? Je mérite tout ça peut-être ?

Jared : Non. On est déjà assez mal tous les deux. Ça sert à rien de faire souffrir d'autres personnes autour.

Moi : C'est très touchant comment tu es là pour elle à chaque fois. Et que tu ais autant de facilités à lui pardonner. Mais ça sera pas mon cas.

Jared : On n'a rien à lui pardonner. Tu es juste tombée dans les escaliers.

Moi : Attends là... T'es en train de me dire quoi au juste ? Que tout est de ma faute ?

Jared : Non, c'est pas ce que je dis. C'est de ma faute, c'est moi qui t'ai forcé la main pour ce stupide dîner, et c'est en essayant de le fuir que tu es tombée. Cette culpabilité est assez insupportable, j'ai pas envie que toi ou Valery puissiez ressentir la même chose.

Je réalise que pendant que je fais mes projets pour essayer de me remettre, Jared s'enfonce, même si ça ne se voit pas. Je devrais me calmer direct, et être là pour Lui, mais le fait qu'il soit malheureux ne Lui laisse pas le droit de me trahir.

Moi : Tu souffres toi aussi. Et c'est ce qui me fait le plus mal dans cette histoire. Mais c'est pas agréable non plus de voir que je ne sais pour quelle raison, tu as ce besoin permanent de voler au secours de cette connasse. Je crois que c'est bien la pire chose que tu ais fait contre moi.

Jared : Je n'ai rien fait contre toi Mélissa. On a vécu quelque chose de terrible. S'il te plait ne te braque pas contre moi. J'ai besoin de toi.

Moi : Parce que moi j'ai pas besoin de Toi peut-être ? Moi, j'ai besoin que tu ailles consoler cette idiote sans cerveau ? Tu sais quoi, j'ai plus envie de parler avec Toi. Prend ton téléphone et rappelle-là, apparemment, vous avez tellement de choses à vous dire !

Jared : Mel, tu es ridicule, l'affaire est close avec elle, je n'ai plus aucune raison d'être à nouveau en contact avec elle.

Moi : C'est ça. Quand tu la verras la prochaine fois, dis-lui bien que je suis désolée que tout ça m'arrive à moi, et non à elle.

Jared : Comment tu peux dire une chose pareille ?

Moi : Je sais pas, t'as qu'à demander à ta chère Valery, vu qu'apparemment, elle sait toujours tout mieux que moi.

Les yeux dans les yeux, je sens dans son regard qu'il est à bout. Mais je suis trop en colère pour le prendre dans mes bras, bien que j'en ai très envie. Je le laisse seul dans le salon, pour me réfugier dans notre chambre

Lost LoveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant