Epilogue

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Cher Journal,

La vie n'est pas plus jolie à Paris. Plus rien n'a de sens. La Terre tourne mais je ne tourne plus avec elle depuis mon retour. Déjà 1 semaine...

Je squatte le canapé-lit du petit T1 bis de Sasha. Dans mon appartement, il y a trop de souvenir. Tout mon appartement transpire Jared. J'ai passé la première nuit de mon retour à pleurer, adossé à la porte d'entrée, dans le noir. La dernière fois que j'étais chez moi, j'avais besoin de toutes ces choses dans ma vision, pour me rappeler que la vie valait vraiment la peine d'être vécue. Et que même s'il n'était pas là, j'allais le retrouver bientôt. J'avais une boule à neige d'une des innombrables boutiques de Pigalle, qu'il m'avait acheté parce que je me moquais des gros beaufs qui en font la collection, juste avant d'aller dans un sex-shop. On avait tellement rigolé ce jour-là. Il y a aussi le cadre photo en bois avec un selfie où on s'embrasse devant la tour Eiffel. Sans parler de tout ce qui est Gucci dans les placards. Le verre Absolut dans lequel il buvait son jus d'orange fraîchement pressé le matin, et la poêle cramée parce qu'on avait oublié d'éteindre le feu avant d'aller faire l'amour dans la baignoire. On avait fait la grasse matinée cette fois-là, nos portables restés éteints toute la journée, il n'y avait que Lui et moi sur la surface de la planète. Et l'autocollant de 30 Seconds To Mars qu'il a collé en haut à droite de l'écran de ma télé. Comment est-ce que toutes ces choses pouvaient me faire autant de bien quand je les voyais, et me faire si mal maintenant quand je les imagine ?

Sasha va bientôt rentrer du travail, et moi, je serais encore en pyjama. Je n'aurais fait ni les courses, ni le ménage, mais elle ne dira rien. Je ne mange pas, je ne dors plus et je suis aphone. Comme à chaque fois que je suis malheureuse. Au final, je suis tellement pathétique.

Jared a pris mon cœur. Ou plutôt je le lui ai donné. Mais apparemment, ce n'était pas suffisant. Il l'a juste poignardé et piétiné, et je suis partie en le lui laissant, parce que je n'en aurais plus jamais besoin. Je n'ai aucune envie d'être heureuse sans Lui. Envie de rien. J'attends juste patiemment le jour j'arrêterais de respirer.

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