Chapitre 102

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Mercredi 26 juillet 2017

17h30

La vie reprend son cours à Los Angeles, Jared est sur tous ses projets en même temps, et aujourd'hui, je l'ai aidé pour « A Day In a Life Of America ». J'ai visionné beaucoup de vidéos en français, je ne m'y attendais pas qu'autant de francophones jouent le jeu. Il faut bien admettre que si Jared aime la France, elle ne le lui rend pas très bien.

Ces traductions nous auront permis aussi de faire plusieurs débats, politiques, culturels, monétaires... Et la différence de nos origines s'est plutôt bien fait ressentir : on ne voit définitivement pas le monde de la même façon.

Quoiqu'il en soit, pour bien terminer la journée, Jared a invité toute son équipe à boire un verre sur sa grande et belle terrasse. Il fait beau et chaud, c'est la fin d'après-midi parfaite par excellence.

Après une séance de rafraichissement dans la piscine, je sors de l'eau et vais m'allonger sur Jared. Il râle quelques secondes avant de me susurrer des mots doux à l'oreille. Tous les deux en maillot de bain, c'est très difficile de se contrôler tant il est sexy. Il me tarde qu'on aille se coucher, même si je me sens bien ici.

A côté du transat, son téléphone se met à sonner. Quand il l'attrape, il grimace, et me le met devant les yeux. Valery. Tiens donc. Je me lève brusquement en soufflant. Jared me suit au bord de la piscine, et me tend son téléphone.

Jared : Décroche.

Moi : J'ai pas envie de parler à cette grognasse.

Jared : Alors met les choses au clair avec elle. J'en peux plus de cette situation.

Moi : C'est à toi de régler ça.

Jared : Si ça ne tenait qu'à moi, cette situation ne poserait aucun soucis. J'arrive pas à te rassurer par rapport à elle, peut-être qu'en parlant avec, tu pourrais voir les choses d'une manière différente.

Le téléphone redevient silencieux.

Moi : Ah, trop tard. Dommage.

Jared : Rappelle-la.

Moi : Bon, ok. Si c'est ce que tu veux.

J'attrape le téléphone de Jared, et rappelle le dernier appel manqué. Quand j'entends Valery décrocher avec sa voix de pouf, je m'énerve violemment intérieurement.

Moi : Salut Valery, c'est Mélissa. Je t'appelle juste pour que tu saches que Jared est à côté de moi mais n'a aucune envie de te parler. Tu devrais même effacer son numéro. Voilà. Salut.

Sans même prendre la peine de raccrocher, je lâche le téléphone dans la piscine, sans détourner mon regard de celui de Jared. Il me fixe aussi, et j'essaie tant bien que mal d'analyser sa prochaine réaction, mais contrairement à ce que je pensais, il ne s'énerve pas.

Jared : Bon. Je vais commander un nouveau téléphone. Ça devient une habitude en ce moment de me les bousiller. Cette fois, je crois qu'il ne survivra pas.

Je le regarde rentrer par une des grandes baies vitrées du salon, un peu choquée par sa réaction. Je le rejoins donc, Il est assis sur son canapé, en train de tapoter sur sa tablette. Je m'installe à côté de Lui.

Moi : Pardon... Pour ton téléphone.

Jared : C'est pas grave. C'est qu'un téléphone.

Moi : Alors, tu m'en veux pas ?

Jared : Non.

Moi : Et pour Valery ?

Jared : Non plus.

Moi : Je veux vraiment plus qu'elle t'approche.

Jared : Je sais.

Moi : Tu veux pas en parler ?

Jared : Pour dire quoi ? Je connais ton point de vue. J'ai tout essayé pour te faire comprendre que c'est toi et pas elle, et malgré ça, tu n'as pas changé d'avis. Je pensais que tu finirais par grandir mais visiblement, c'est pas pour tout de suite.

Moi : Par grandir ? T'es sérieux ?

Jared : Dès que le sujet Valery est abordé, tu ne m'écoutes plus. T'as jamais cherché à savoir en quoi elle me faisait du bien.

Moi : Pas besoin de chercher...

Jared : Tu vois, c'est pas la peine de parler de ça avec toi... Tant pis. Tu as gagné.

Sans me laisser répondre, il se lève, sa tablette dans les mains, et retourne sur la terrasse, en me laissant là, toute seule. Même sans parler avec Jared, elle arrive à provoquer des disputes entre Lui et moi. Il m'en veut, je le sens. Je me lève brusquement et le rattrape au milieu de la terrasse, pour lui hurler dessus.

Moi : C'est facile pour toi, moi, mon passé entier est à des milliers de kilomètres. Tu sais très bien qu'aucun de mes exs qui me court toujours après prendra un avion pour venir frapper à la porte.

Jared : T'as pas compris. Le vrai problème, c'est pas Valery, c'est que tu me fais pas confiance.

Moi : Pas en ce qui la concerne, c'est clair.

Jared : Tu t'obstines à être jalouse d'une fille qui tuerait pour être à ta place.

Moi : Mais cette fille-là, elle est parfaite pour toi.

Jared : Elle n'est pas toi.

Moi : Non, elle est mieux. Tu vois, t'es là, à me dire que tu ne veux pas d'elle, mais t'es pas capable de me rassurer en fait. C'est que des mots, je voulais des actes. Ça me rend malade de te savoir en contact avec elle, les choses seraient probablement différentes si tu avais simplement arrêté de la voir quand je te l'ai demandé.

Jared : Ça n'a aucun sens. On est marié je te rappelle. Rien qu'à travers nos alliances, tu devrais t'en rappeler. On a failli avoir un enfant. C'est pas des actes ça ? Il te faut quoi de plus ?

Je me rends compte seulement à ce moment-là que les rires et les cris des personnes autour ont cessé. Ils semblent tous gênés, mais aucun ne détourne le regard du spectacle pathétique qu'on leur offre.

Jared : T'es jamais contente. Ça m'apprendra à tomber amoureux et à épouser une gamine capricieuse.

Moi : Ah carrément ! Apparemment, même sur le mariage, on voit pas les choses pareilles. Je crois qu'on s'est bien planté tous les deux.

Déterminée, je rentre dans la maison. En montant les escaliers qui me séparent de la chambre, je commande un taxi. Je m'empresse d'enrouler un maximum d'affaires dans la valise, à la vitesse de l'éclair. En 10 minutes, elle est bouclée. Je dépose mon alliance sur l'oreiller de Jared.

Je dévale les marches et court jusqu'à la porte d'entrée, mon taxi attend devant le portail. Je m'arrête et ferme les yeux en inspirant un grand coup. Je réalise que je suis en train de quitter Jared. Je franchis le grand portail et m'engouffre dans le véhicule, pendant que le chauffeur range ma valise dans le coffre.

Quand la voiture démarre, je me retourne, et voit Jared au milieu de la route, qui crie mon nom en courant derrière mon taxi. J'ouvre la vitre pour passer ma main à l'extérieur, en prenant soin de lever mon majeur dans sa direction.

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