Chapitre 8 - Implosion (Partie 1)

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Maison de Jordan.

Samaëlle partie, mon esprit se focalise à nouveau sur mon obsession : trouver ce que me cache Angie. Je dois, je veux savoir. Quelles qu'en soient les conséquences ! Une sueur froide recouvre mon corps à la simple évocation de possibles conséquences. Je suis tentée un instant de renoncer. Pourquoi remuer le passé ? Si Angie préfère l'oublier, elle doit avoir ses raisons... Non, pas question. L'information est le nerf de la guerre, je dois savoir ! Cela nous a séparées. Pour éviter de recommencer, je dois savoir.

Oui, mais comment ? Je ne peux pas entrer dans la tête d'Angie, son amie refuse de me parler et je n'ai pas d'amis. Poser la question à Samaëlle qui me paraît être la personne la plus proche ou, en tout cas, la moins éloignée de moi, ne me semble pas pertinent : je ne peux être sûre qu'elle me dira la vérité, encore moins qu'elle la connaisse ! Relancer l'amie d'Angie me paraît tout aussi voué à l'échec et une perte de temps. Reste Angie. Mais elle est au moins aussi têtue que moi ! Vouloir la convaincre, c'est aller droit dans un mur. C'est comme si... comme si sa vie en dépendait !

OK. Donc Angie directement, c'est pas possible. Mais... il doit bien y avoir des traces quelque part de ce secret si bien gardé, non ? Des lettres ? Des photos ? Des coupures de journaux ? L'espoir est maigre mais je dois essayer. Le problème, c'est que si elle a des documents compromettants, forcément, elle ne les a pas laissé traîner. Et le seul endroit hors de ma portée, c'est sa chambre. Wow... Je suis sérieusement en train de penser à fouiller sa chambre ? Je dois me décider vite, elle est partie depuis près d'une heure maintenant. La fin justifie les moyens, paraît-il ! Je lui ai demandé plusieurs fois de m'en parler, elle a refusé. Ce secret, c'est la raison de notre rupture et c'est elle qui a rompu. Je peux donc en déduire que ce vilain secret est le mien. À mesure que j'avance dans mon raisonnement, je me sens oppressée. Un étau serre ma poitrine, j'ai presque du mal à respirer. La tentation est forte de lâcher prise, fermer les yeux et oublier. Je sais. Oui, je sais d'avance que je ne vais pas aimer ce que je vais découvrir. D'ailleurs, c'est peut-être le nœud de blocage de ma mémoire...

C'est la peur au ventre que je me rends dans sa chambre. J'ai l'impression de violer son intimité et je me dégoûte un peu de faire ça. Mais, il est hors de question de renoncer maintenant. Je dois, je veux savoir ! C'est la condition pour poursuivre une relation honnête avec Angie. Je respire un grand coup et je franchis la porte. Tout est impeccablement rangé, rien ne traîne. Où peut-elle cacher son secret ?

Après un quart d'heure de recherche intensive, dans les placards, dans le bureau, je suis toujours bredouille. Absolument rien d'intéressant : que des fringues, des dossiers de préparation pour l'école, de la documentation... Rien qui me concerne ! J'aurai essayé. Cela ne me console pas, je suis toujours au même point avec en plus, une fouille sur la conscience. Par acquit de conscience, je jette un œil dans la salle de bain attenante. Rien ne dépasse, sauf... un magnifique soutien-gorge noir en dentelle posé sur le sèche serviette. Mes doigts s'attardent sur la dentelle. Je souris en revoyant quelques images d'Angie en sous-vêtements : ma mémoire récente fonctionne très bien elle. Il est sec, je vais donc le ranger. Si Angie s'en rend compte, je ne lui cacherai pas que j'ai fouillé sa chambre. Elle doit comprendre que cela m'est vital.

En attendant, de retour dans la chambre, je me demande où elle peut bien ranger son linge intime. Je ne l'ai pas trouvé dans les placards, reste la commode. J'ouvre deux tiroirs avant de trouver le bon. Une montagne de dentelles attire irrésistiblement mon regard et mes mains. Suis-je fétichiste ? Mon sourire se fige quand je sens une matière dure totalement inattendue. Je retire un gros dossier en carton épais et sanglé. Je le retourne dans tous les sens : aucune indication ! Comment savoir si cela me concerne ? Inutile de tergiverser : je suis allée trop loin pour renoncer maintenant. Mon rythme cardiaque s'affole et mes mains tremblent malgré moi. J'ai encore le choix. Une partie de moi me pousse à renoncer et replacer bien sagement ce maudit dossier. Peut-être qu'il ne me concerne pas ?

La roue du destin - Coma !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant