Chapitre 12 : Vacances

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Vincent met leur valise (qui contient surtout des affaires de Line. En fait tout ce qu'il y a à lui là dedans ce sont ces quelques shorts et caleçons qu'elle lui a acheté chez H&M) dans le coffre, et ils partent. La voiture démarre tout juste lorsque Line demande :
- Au fait, j'attends toujours des excuses !
- Des excuses pour quoi ?!
- Pour ce que t'a crié à l'hôpital.
- Je m'excuse.
- Non.
- Comment ça non ?
- Tu ne t'excuse pas ! Tu présente tes excuses que j'accepte ou non.
- Je te présente mes excuses.
- Acceptés !
- Mais toi aussi tu m'en doit ! Des excuses. Pour ce mec que t'a charcuté !!!
- C'est pas à toi mais bien à lui que je les doit.
- N'empêche que pour l'instant c'est moi qui subit ! Et puis sérieusement pourquoi t'a défoncé ce pauvre type qui n'avais rien demandé à personne ?!?
- Il avait l'air à l'article de la mort... alors que cet abruti avait juste une putain d'appendicite !!!
- C'est pas sa faute si t'es malade...
- C'est pas la mienne non plus !
- C'était pas la question. Ce mec n'avait strictement rien à faire dans cette affaire et tu l'a saigné comme un porc c'est dégelasse c'est tout.
- T'a fait une erreur, j'ai fait une erreur. Un partout la balle au centre et on oublie ?
- On oublie.
- Cool. Tu sais quoi Vince ?
- Quoi ?
- J'ai envie de te faire l'amour.
- Ah non ça va pas recommencer ! Attends un peu on l'a déjà fait vingt fois cette semaine !! C'est beaucoup trop !
- Alors on fait quoi ?
- Bah je sais pas moi ! Mais autre chose ! Y'a pas que le cul dans la vie !
- Dans la mienne...
Il la coupe.
- Ta gueule.
Un blanc. Vincent reprend en tentant de se rattraper :
- On ira ... au restaurant ! Puis on dansera en boîte et quand on sera fatigué on dormira sur la plage, à la belle étoile !
- Avec les clodos.
- T'a un chic pour tout gâcher toi !
Elle retrouve son sourire et pouffe.
- J'avoue que je suis assez forte là dessus !

Un peu plus tard ils s'arrêtent à une aire d'autoroute où Line achète des sandwichs et quatre boîtes de vingt quartes préservatifs « j'ai une idée » , ce qui a un petit peu effrayé Vincent. Ils ne se protègent jamais quand ça les concernes tous les deux ce qui veut dire qu'il y'aura du monde sur la plage la nuit. Et puis vient le scandale des toilettes. Ce n'est pas nouveau, les toilettes d'aires d'autoroutes ressemblent à celles des prisons. Cependant cela fait trente deux ans que Line ne comprend pas pourquoi et qu'elle se cherche un martyr, qu'elle a trouvé aujourd'hui. Le responsable de l'aire était présent et elle en a profité. Elle lui a montré pour commencer « à quel point c'est dégelasse » et qu'on en arrive « au niveau de tu  manges par terre tu chopes la gale ». Puis elle a enchaîné sur des menaces « La prochaine que je repasse si c'est aussi crad' je vous repeint les murs avec ma merde » Et pour finir (en beauté) elle lui a plongé la tête dans un toilette.

Encore une fois en fuite après une colère non contrôlée, ils reprennent la route vers les plages du sud. Le voyage est long mais ils ne voient pas le temps passer. Pour une fois le sexe n'est pas la priorité, ils discutent, se disent qu'ils s'aiment et prévoient ce qu'ils vont faire. Quand soudain Line s'exclame :
- MERDE ! Mon porte-feuille !
- Tu l'a pas oublié !?
- Je crois que si ! Il est pas sur moi et il ne peut pas être dans la valise vu que je l'ai utilisé tout à l'heure... donc il est à l'aire crado.
- Donc on n'a plus d'argent.
- C'est ça !
- Parce que clairement on ne va pas y retourner bien que le petit personnel soit très sympathique !
Elle rigole.
- Tout à fait !!!
- Non sérieux ... on fait comment ?
- On va voler !
- T'es pas sérieuse là !?
- Bien sûr que si ! Tu va voir c'est super excitant !!!
- Putain ...
- En attendant, téléphone à la banque pour bloquer ma carte s'il te plaît !

Après une longue heure d'attente pour contacter la banque, ils finissent par arriver à leurs fins et peu de temps après, ils arrivent près de Nice.

- Vince, tu peux regarder par où est la mer ?
- Deux fois à gauche deux fois à droite et on arrive au parking.
- Qui t'a dit qu'on allait au parking ! J'ai parler de mer moi ! De plage de sable blanc ! Pas de bitume dégelasse !!!
Elle arrête la voiture au milieu de la route. Arrache la carte des mains de Vincent et dit :

- Alors la mer bah ... ah bah c'est tout droit dans l'herbe !
Ils redémarrent, la voiture quitte la route et s'aventure dangereusement dans l'herbe entre les dunes. Ils roulent bien cinq minutes comme ça et tout à coup, une grosse dune, la voiture décolle, et atterri brutalement sur la plage dans un bruit sourd doublé d'un milliers de petits craquements venant de sous la voiture. Les airs-bags se gonflent pour les heurter violemment ce qui les fait éclater de rire.
- Et voilà la maison des vacances Vince !
A moins de dix mètres d'eux, les petits rouleaux de la mer Méditerranée viennent gentiment se briser sur du sable mouillé.

Jeunes et consOù les histoires vivent. Découvrez maintenant