~* 17*~

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PDV Cléore 

"J'étais seule. Un tourbillon de tristesse et de peur m'envahissait entièrement. Je sentis une détresse prendre possession de toute mon être. Personne ne pouvait m'aider... Je ne supportais plus cette vie mais au fond de moi, une lueur d'espoir jaillissait encore. Je refusais de me confronter à cette personne. Je devais la fuir pour la survie de mon âme..."

La cour du lycée se tenait subitement devant moi. Je courrais, en proie au désespoir. On me traquait. L'humiliation. L'amour. Je courrais toujours jusqu'à ce que j'atterrisse dans les toilettes du couloir principal. La peur pulsait dans mes veines et en me regardant dans le miroir, je poussais un cri d'horreur...

Son visage était le mien. Regard argent, cheveux bruns, la mine triste...

Je me réveillai en sursaut. Au pied de mon lit, se tenait l'esprit de la fille morte du lycée. Je faillis lâcher un cri de surprise. 

- Ce n'est que le commencement... murmura-t-elle, d'un ton glaçant.

- Qui es-tu ? balbutiai-je.

- Tu le sauras bien assez tôt Cléore...

Sur ce, elle se volatilisa, me laissant seule, moi et ma peur. J'empoignai de ma main mon pentacle, m'exhortant au courage. Était-ce son propre désespoir que j'avais ressenti dans mon cauchemar ?

J'avais terriblement soif. Je descendis me chercher un verre d'eau dans la cuisine, me sentant toujours épiée. Tout avait l'air calme... Je remontai les escaliers et me stoppai net. Une énergie négative me donna la chair de poule. L'ombre. 

Elle rentra dans ma propre chambre et je déglutis bruyamment. En m'approchant lentement de la porte, je priai pour qu'elle ne fut plus là. Je lorgnai discrètement l'intérieur de ma chambre mais ne la vis point. Je soufflai de soulagement quand un frisson de terreur me secoua l'échine. Elle était derrière moi. 

J'étouffai un cri et fermai rapidement la porte de l'intérieur. Je sautai dans mon lit et me cachai sous mes couvertures, le coeur battant à tout rompre. 

J'avais peur et personne ne pouvait me rassurer. Je savais que Grand-père veillait sur moi. Pourtant son esprit ne pouvait pas être dans ce monde tout le temps... Cela demandait beaucoup d'énergie...

Je pris mon téléphone et relus ma conversation avec Raphaël pour me calmer. Il avait aimé le câlin... Il ne semblait plus me détester. J'étais heureuse de pouvoir lui parler, d'avoir un lien avec lui. J'aimerais tellement être dans ses bras maintenant... Parce que je m'étais senti si bien et protégée...

Le meilleur câlin, ce serait toujours le sien. Et j'étais l'un d'eux aussi pour lui. 

Plus j'y pensais, plus j'en avais envie. Comme une drogue, comme si j'étais en manque...

Je soufflai un bon coup, et sortis ma tête de la couverture. J'étais plus tranquille, je devais me rendormir maintenant. Je déposai mon téléphone sur  la table de chevet, puis m'assoupis en repensant à ce fameux câlin.

* * * 

Les jours passèrent. 

Raphaël et moi n'avions pas encore échangé de message depuis la dernière fois. On se souriait souvent par contre au lycée. On avait commencé à échanger quelques mots du genre "salut", "bon appétit", "comment était ton cours" etc. sans avoir réellement de vrais échanges on va dire...

En fait, il y avait comme une sorte de timidité entre nous que je n'arrivais pas encore à expliquer.

Etre près de lui et entendre sa voix m'enchantaient.

MurmuresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant