Murmures

*46*

PDV Raphaël

Je ne trouvais plus le sommeil.
Le soleil allait bientôt se lever, dans une heure environ.
Je soupirais de bien être en sentant Cléore dormir près de moi. Elle était si mignonne : son visage était apaisée et sa respiration calme et régulière.
Je me relis à penser au phénomène d'hier soir.
Tout avait commencé quand elle s'était brusquement levée, en fixant un point invisible au loin. Des bruits de coups comme dans un film d'horreur s'en étaient suivis et la façon dont elle avait hurlé nous avait laissé bouche bée.
Puis avant de dormir les coups dans mon meuble, sauf que ça s'était déjà produit et elle n'était pas là.
Cléore n'était pas à l'origine de ces choses étranges, de toute façon comment le pourrait-elle ?

J'avais éprouvé ce besoin de la rassurer, de la protéger. Puis je me souvins de cette phrase qu'elle avait lâchée plus tôt hier soir : " juste du charme à l'état brut."

Elle me trouvait séduisant et j'en jubilais intérieurement. Mais le mieux dans tout ça c'était qu'elle commençait à me faire confiance.
Et qu'elle allait me confier son grand secret.

Toutefois un truc m'intriguait. Elle avait posé une question sur mon père et je me demandais la raison. Du moins ce n'était que la de curiosité sans doute..

Elle se tourna sur le dos dans son sommeil et ses sourcils se froncèrent, à croire qu'elle rêvait.

Fascinée, je l'observais attentivement.

- Laissez-moi tranquille...

Encore cette fameuse phrase. Mais à qui s'adressait-elle ?

Elle se réveilla soudainement et courus vers la salle de bain.
Surpris, je la suivis mais n'entendis rien.
Je sursautais alors que la porte s'ouvrit et elle me regarda timidement.
J'entrai à mon tour et la rejoignis quelques minutes plus tard.

- Ça va ? lui demandai-je, tandis qu'elle replia ses genoux contre son menton, fuyant mon examen.

- Oui, j'ai juste fait un cauchemar. Et toi ?

- Bien oui, dis-je en m'asseyant près d'elle.

Nos yeux se croisèrent et je ressentis ce sentiment familier de vertige délicieux en me plongeant dans ses yeux dorés.

- Je vais rentrer chez moi avant que ta mère se réveille, ce serait mieux.

Elle se leva sans attendre ma réponse et pris ses affaires. Je l'arrêtais avant qu'elle ne sorte, un peu blessé de la voir s'en alle aussi rapidement.

- Je t'accompagne.

J'aurais aimé qu'elle restât encore mais ma mère risquait de poser trop de questions surtout car on était pas ensemble elle et moi.
On se mit en route et je perçus une certaine détermination chez elle.

- Raphaël.

Entendre mon prénom de sa bouche était exaltant.

- Tu te souviens, reprit-elle, hésitante, je t'avais dit que je t'aurais confié un secret... Un secret qui me concerne... Et dont une seule en connaît l'existence en ce jour. Même pas mes parents le savent...

- Qui est la personne qui sait ?

- Une grande amie, sourit-elle, faiblement.

- Pourquoi le sait-elle et pas les autres ?

- Parce qu'elle partage le même secret que moi...

Son assurance avait disparu laissant place à un doute qui se reflétait sur son visage.

- Je ne sais pas si c'est une bonne idée finalement, reprit-elle d'une petite voix.

Une déception amère surgit en moi à l'entente de ces mots.
Je ne pus m'empêcher de répliquer :