Murmures

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PDV Elysée

Depuis mon dernier souffle, mes souvenirs de ma vie humaine étaient ancrées dans mon esprit. Je me souvenais de chaque détail de mon enfance, si je le désirais je pouvais revoir certains passages de ma vie, juste en en fermant les yeux. Je pensais qu'après la mort, j'aurais sombré dans un néant sans fin, j'avais eu tort. J'allais et venais comme bon me semblait vers cette lumière blanche si accueillante et vers le monde des vivants tout en étant un fantôme...

J'avais découvert des êtres dont je ne soupçonnais même pas l'existence dans l'au-delà, des bons comme des mauvais. C'était comme sur la Terre, le bon et le mauvais co-existaient, c'était pareil dans le monde invisible.

J'avais l'impression d'être restée longtemps bercée dans cette lumière paisible sauf que je n'étais pas vraiment en paix. Ma mort n'avait rien de naturel, elle avait été forcée. Et en me souvenant de la dernière soirée, celle du bal, je n'arrivais plus à quitter le monde des vivants. J'étais condamnée à errer.

Jusqu'à ce jour où j'aperçus cette même lueur éblouissante chez une humaine. Cette fille avait un bout du paradis en elle, et je compris qu'elle pouvait me voir lorsque je m'assis près d'elle dans la salle de classe. J'avais le privilège d'être télépathe, je savais sa vie, ses émotions si je le souhaitais. Elle devait m'aider à rétablir la vérité. Elle avait le don de communiquer avec notre monde, et je savais qu'elle me soutiendrait.

Elle n'était plus très loin maintenant de percer le mystère, je voyais mon frère et elle se rapprocher de plus en plus et même si ça m'avait agacée au début, maintenant j'étais enchantée à l'idée que mon frère soit heureux. J'avais perçu sa souffrance, sa tristesse depuis ma disparition, je pensais que cette haine en lui ne partirait pas, qu'il se terrait progressivement dans une obscurité malfaisante mais cette fille illuminait son monde désormais et ça m'apaisait.

Je m'étais leurré durant ma courte vie, le véritable amour se trouvait dans la bonté d'une âme et non dans une attirance physique. Je l'avais compris en le croisant, en le sentant dans mon monde. Entre la vie et la mort, sa teneur n'était pas total, or je compris quand je le perçus ce soir-là. 

Chez Lily. 

Je surveillais de façon permanente mon frère et Cléore et je sentis cette énergie néfaste vrombir près d'eux, et lorsque j'apparus je le vis, en plein essor. Il m'avait senti car il s'était stoppé net mais je m'étais dérobée. Je n'avais plus de coeur mais mon âme frissonnait, comme un second souffle de la vie dans le monde de la mort.

Je compris que l'amour se cachait souvent chez des personnes qui nous entourent et qu'on aurait jamais pensé être avec un jour.

Il était cette personne. Et je l'avais repoussé. Je m'étais trompée et il était reparti dans le monde des vivants.  

* * * 

PDV Cléore 

Le groupe s'était séparé en deux. Jerry et Lily restaient en couple maintenant. Et Raphaël et moi continuions d'enquêter sur la mort de sa sœur. Il fait la remarque de l'éloignement du couple mais je lui dis que c'était pas une mauvaise chose car ils étaient devenus suspects eux aussi. La première fois quand j'avais parlé de cette histoire avec elle, celle-ci semblait certaine que la mort d'Elysée n'était pas un accident. Et elle avait raison, c'était pourquoi je me méfiais d'eux maintenant.

Malgré le côté dramatique de la situation je ne pouvais m'empêcher de ressentir des sentiments vraiment forts pour lui. C'était déroutant de ressentir de la crainte, de la peur et la seconde d'après de croiser son regard et de ressentir une certaine chaleur...