Chapitre 2

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Je souris, puis je dépose une nouvelle fois mes lèvres sur les siennes. Mes mains glissent dans son dos pour ensuite atteindre ses hanches. Je sens son sourire contre mes lèvres. Quelqu'un frappe à la porte et l'ouvre sans attendre notre réponse. Sarka saute littéralement à l'autre bout du lit, rouge de gêne. Je souris, gêné moi aussi, puis je regarde l'intrus. Jessica se tient devant la porte. Elle passe une main dans ses cheveux, embarrassée.

- Euh...Groen s'est réveillé. , dit-elle avant de disparaître dans l'escalier.

Sarka se lève d'un bond et se précipite derrière Jessica. Je pousse le plateau un peu plus loin sur le lit, puis je me lève à mon tour. Ma vue s'obscurcit, je dois m'accrocher au cadre de porte pour ne pas tomber. Une atroce douleur s'empare de ma poitrine. Je tombe à genoux, le souffle coupé. Je porte mes mains sur ma poitrine puis j'essaie de respirer, en vain. Je commence à paniquer, j'étouffe. Un mince filet d'air parvient finalement à mes poumons. Je tousse puis j'inspire une grande bouffée d'air. Ma respiration est sifflante, mais au moins, je respire. Ma poitrine se soulève rapidement, je tremble comme une feuille. J'essaie difficilement de me relever, mais je perds l'équilibre une autre fois. Une main s'attrape mon bras et m'empêche de me fracasser le nez sur le sol. Je lève la tête, une mèche de cheveux couverte de sueur devant les yeux. Un jeune homme aux cheveux bruns se tient devant moi. Il me sourit, puis m'aide à me remettre debout. Ses yeux bruns me scrutent.

- Qu'est-ce qui s'est passé? , me dit-il.

- Je...Je me suis levé et c'est comme si quelqu'un avait planté un couteau dans ma poitrine, dis-je en pointant l'endroit qui me fait encore un peu mal. Je n'arrivais plus à respirer, j'étouffais...

- Là, ça va mieux? , me dit-il inquiet.

- Ouais, ouais...Merci de m'avoir retenu.

- C'est rien. Au passage, je m'appelle Maxime. Viens, on va aller voir ton frère.

Il passe un des mes bras sur ses épaules et m'aide à descendre l'escalier. Je l'observe du coin de l'oeil, tout en me concentrant pour ne pas tomber. Il a l'air un peu plus vieux que moi, peut-être un an ou deux de différence. Ses cheveux sont décoiffés, on dirait qu'il vient de se réveiller.

Arrivés en bas des marches, Maxime me demande si je suis capable de marcher par moi-même. Je hoche la tête, puis je m'avance vers la sortie. Je chancelle un peu, on dirait quelqu'un qui a trop bu. Maxime rit derrière moi, puis je ris à mon tour, nerveusement. J'ouvre la porte, la lumière du jour m'aveugle. Un fin tapis de neige recouvre le sol.

- Dis, Maxime, j'ai dormis combien de temps? , dis-je en tournant la tête vers lui.

- Je ne sais pas, je pense, 2 jours? , dit-il en haussant les épaules.

Deux jours? Pauvre Sarka, elle était toute seule pendant deux jours. Je la vois un peu plus loin, devant une maison, en train de parler à un homme. Je me dirige vers elle avec difficulté, puis je passe un bras sur ses épaules. Je la sers contre moi, puis l'homme se dégage de la porte pour nous laisser passer. Maxime nous suit, puis croise Jessica dans le couloir. Ils s'arrêtent tous les deux. Je n'entends que des brides de conversation. Je détourne la tête et continue à marcher. Ma vue se brouille quelques fois, mais je ne tombe pas. Sarka ouvre finalement une porte, puis me laisse passer.

Groen est assis dans le lit, une jambe dans le plâtre. Il remarque que je viens d'entrer dans la chambre, puis sourit. Je souris à mon tour en m'essayant à côté de lui. J'ai la tête qui tourne, la douleur qui est ancrée dans ma poitrine a augmenté. J'essaie de faire en sorte que rien ne laisse paraître mon état. Je ferme les yeux quelques instants et quand je les ouvre, ce n'est plus mon frère qui se tient à côté de moi, mais mon père.

- Content du petit cadeau que je t'ai laissé?, dit-il en ricanant.

Je me lève d'un bond, mon pied bute sur la patte du lit. Je tombe par terre et je continue à reculer, jusqu'à être acculé dans le mur. Mon père continue de s'esclaffer, son ricanement se transformant en un affreux rire. Ma vue s'obscurcit une autre fois, une vive douleur s'empare de ma poitrine. Encore une fois, j'ai l'impression de me noyer. Je lève des yeux paniqués vers mon père, mais ce que je vois est Groen, le regard inquiet. Le ricanement de mon père continue à me marteler l'esprit. Les mains tremblantes, j'essaies de me boucher les oreilles. Rien à faire, son rire continue à me hanter. Mon coeur se débat dans ma poitrine, j'ai l'impression qu'il veut en sortir. Les yeux fermés, je secoue la tête, je veux que tout ça cesse.

Des mains se posent sur ma poitrine, atténuant immédiatement la douleur. Le rire du fantôme de mon père disparaît enfin de mon esprit. J'ouvre les yeux et des yeux verts me regardent avec insistance. J'entends une voix au loin me dire de me calmer, de respirer. Des larmes coulent de mes yeux sans que je puisse les arrêter. Les bras de Sarka s'enroulent autour de mon cou, me serrant contre elle. Je m'agrippe à elle comme à une bouée de sauvetage, puis j'éclate en sanglots.

Blue (Suite)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant