Blue (Suite)

Chapitre 3

Maxime et Jessica arrivèrent en panique. Alertés par mes hurlements, ils sont arrivés le plus rapidement possible. Maxime s'accroupit à mes côtés, son regard passant de Sarka à moi à plusieurs reprises. Je lève les yeux vers mon frère, le bandage sur sa blessure par balle est maintenant taché de sang. Jessica est en train de le changer, s'assurant en même temps que la plaie ne s'est pas infectée. Groen lui explique que je lui ai accroché pendant que j'hallucinais. Je me sens perdu, j'ai l'impression de devenir fou. Vais-je vivre ces hallucinations toute ma vie? Mon père va-t-il me hanter pour le restant de mon existence...? Une main sert mon épaule, interrompant mes sombres pensées. Je tourne la tête vers Maxime, une lueur d'inquiétude brille dans ses yeux.

- Viens, on va aller prendre l'air. , me dit-il en me tendant la main.

Je m'agrippe à lui, puis je me relève en chancelant. Sarka pose ses mains sur mon dos pour m'empêcher de tomber. Une fois stable sur mes pieds, elle se place devant moi. Elle se met sur la pointe des pieds et m'embrasse sur le front. Je la sers contre moi, puis je sors de la pièce, suivant Maxime.

Il me tend un manteau et je l'enfile. Après avoir mis le sien, il ouvre la porte. Nous sortons à l'extérieur, puis Maxime s'arrête et se tourne vers moi.

- Je vais te faire visiter le village, on en profitera pour faire connaissance.

J'acquiesce, puis nous nous mettons en route. Après quelques instants de silence, Maxime se tourne vers moi une nouvelle fois.

- Parles-moi un peu de toi, me dit-il.

- Euh...Groen est mon frère, enfin, mon demi-frère. Je n'avais aucune idée qu'il existait avant ma..., dis-je avant de m'arrêter.

Je ne peux pas lui parler de ma fuite tout de suite. Et s'il était avec eux? Maxime me regarde, me questionnant du regard. Je dois trouver quoi dire, et vite.

- Avant que je viennes ici. J'étais dans un orphelinat avant, et on m'a dit qu'il y avait quelqu'un de ma famille ici, alors j'ai fais le chemin jusqu'ici..., dis-je en déballant mon mensonge.

- Oh...Et Sarka?, me demande-t-il.

- Elle, c'est la fille que j'aime, dis-je en souriant. On s'est rencontré à l'orphelinat aussi, et elle m'a suivi. Elle ne voulait pas rester seule là-bas. Et comme par hasard, Groen et elle se connaissent aussi. Les parents de mon frère ont adopté une petite fille et cette fille, c'était Sarka.

- Vous avez des drôles de noms, pas étonnant que vous soyez tous de la même famille!, dit Maxime en riant. Et tes parents? Tu t'en souviens?

- Je connais seulement le nom de mon père., dis-je, un peu plus froidement. Il s'appelait Athéo. Je n'ai aucun souvenir de ma mère, ce monstre l'a tué.

- Désolé...Je n'aurais pas dû en parler..., dit- il en se frottant le derrière de la tête d'une main, mal à l'aise, en continuant de marcher à mes côtés.

- Non, c'est rien, ça fait partie de ma vie...À ton tour. , dis-je, pour changer de sujet.

- Mon père est ébéniste, mais dans ses temps libres, il forge. Il aime tout ce qui est en rapport avec les vikings, il a déjà fait des casques et des épées. Et il m'a fait une hache, tu sais, le genre avec une lame qui ressemble à un L courbé, un long manche en bois et des gravures sur la lame? Bien, c'est à peu près ça qu'il m'a fait. , dit-il en souriant.

- Mais quel genre de père donne une hache viking à son fils?, dis-je en riant. Et ta mère, elle fait quoi?

- Elle tient le magasin où mon père vend les meubles qu'il fabrique. Et, elle est tout aussi maniaque des vikings que mon père, sinon plus!, dit-il en riant. Ils ont nommé mon frère Danh, avec un H à la fin, et c'est l'abréviation de danh du, qui veut dire Honneur en vietnamien, je crois. Il a toujours été un grand frère protecteur pour moi, même s'il ne le démontrait pas. Il passait son temps à m'agacer, mais il a toujours été là pour moi...

- Ah bon, je vais pouvoir le rencontrer un jour? , dis-je.

- N...Non, il est...Décédé il y a moins d'une semaine..Je l'ai vu, il était devant moi, je lui avais dis que c'était une mauvaise idée d'y aller... , dit-il en regardant ses pieds, secouant la tête.

-Désolé pour ton frère..., lui dis-je, mal à l'aise à mon tour.

- Je lui avais dis, je lui avais dis de ne pas y aller...

- D'aller où? , je lui demande, craignant sa réaction.

- D'aller avec cet Athéo, ton père. Je savais que c'était dangereux. Il n'était pas net, ton père. J'ai suivi mon frère, et c'est là que je l'ai vu mourir, absorbé par une espèce de boule de flammes blanches. , dit-il en plantant son regard dans le mien.

Mon sang se fige, mon cœur se serre. Ce...Ce serait moi qui a tué son frère...?