- Jamais, siffle Maxime. Jamais je ne me rejoindrai à toi, espèce de monstre.
Il tremble de colère, ses yeux lancent des éclairs. Il laisse son regard dans celui de mon père, j'en profite pour me rapprocher d'eux. Je m'avance derrière mon père doucement, je ne veux pas qu'il ait conscience de ma présence dans son dos. Je sens les regards de Sarka et Groen sur moi, je leur fait signe de ne rien faire. Maxime me voit s'approcher de lui, mais il ne laisse rien paraître.
- Allons allons, tu ne veux pas me rejoindre? Qu'est-ce qui te ferait plaisir, dis-moi? Je peux tout te donner, dit Athéo.
Il continue son long bavardage, me permettant de m'approcher encore un peu plus vers lui. Mes flammes s'allument sur mes mains, je dirige toutes les flammes qui parcourent mes veines vers elles. Je lève mes mains à la hauteur de la tête à mon père, je vais en finir une fois pour toute. Il ne pourra plus jamais nous torturer, il ne pourra plus jamais faire du mal à qui que ce soit. Une colère sourde prend naissance en moi lorsque je pense à tout le mal qu'il nous a fait. Il a bien failli nous tuer, Groen, Sarka et moi. Des dizaines d'hommes sont morts par sa faute, dont Danh, le frère aîné de Maxime. Il a enlevé Jessica, et il a brûlé le visage d'un bébé sans défense. Il est un être ignoble, il ne mérite pas de continuer à respirer.
Une main saisit ma gorge et me soulève dans les airs. Mes flammes s'éteignent d'un seul coup, mon père me sourit cruellement. Mes pieds battent l'air sous moi, j'essaie de me libérer de l'emprise d'Athéo. Mes mains s'accrochent à son bras désespérément. Mon père continue à me regarder, ses yeux brillent de folie.
- Tiens tiens, tu essaies encore de me tuer!
Son regard baisse sur mon torse nu, je frissonne lorsqu'il replonge son regard fou dans le mien. Je me débats toujours pour me libérer, il resserre sa prise. Un bruit rauque sort de ma gorge devenue un étau, je n'arrive plus à respirer.
- Athéo, lâche le!
Sarka hurle derrière moi, des étoiles dansent devant mes yeux. Je tourne difficilement la tête vers elle, des larmes baignent ses joues. Elle est à genoux sur le sol, de la boue tache ses cheveux roux. Groen la retient difficilement, elle se débat pour me rejoindre. Mon père éclate d'un long rire, puis retourne ma tête dans sa direction avec sa main libre.
- Dis-moi, tu n'as pas froid, en torse nu? Je suis sûr que oui. Laisse-moi te réchauffer...
Il murmure ces derniers mots, puis ses flammes noires dansent sur lui. Il plaque sa main sur mes côtes, directement sur mes ecchymoses. Je grogne de douleur, puis hurle lorsqu'il concentre ses flammes sur sa main. Ma vision devient de plus en plus sombre, la douleur est trop forte. Son autre main lâche mon cou et vient imiter sa jumelle sur mes côtes. Je hurle de plus belle, mes jambes flanchent. J'implore Maxime de m'aider du regard, ce dernier se recule derrière mon père et baisse la tête. Il m'a trahis, il nous a trahis. J'ai l'impression qu'un gouffre vient de s'ouvrir sous moi. Mon père me maintient debout, un sourire diabolique déforme son visage. La tête renversée vers l'arrière, plus aucun son ne sort de ma gorge. Je reste silencieux entre les mains d'un monstre. Mon corps est parcouru de soubresauts, pourtant, je ne ressens plus la douleur. Je me sens flotter. Athéo me lâche finalement et je tombe sur le dos, un horrible craquement se fait entendre. Venait-il de moi? Je n'en sais rien, je n'ai rien senti. Mon esprit est dans une sorte de brume, mes yeux sont fixés sur le ciel grisâtre. Ma vision se brouille quelques fois. Je sens le sol trember un peu sous moi, j'entends vaguement des pas se rapprocher de moi. Une mèche rousse atterri sur mon nez. Sarka soulève ma tête, puis la place sur ses genoux avant de me caresser les cheveux.
- Tu vas le payer Athéo! , hurle-t-elle.
Une goutte d'eau tombe sur ma joue, je remarque que Sarka pleure. J'ouvre la bouche pour lui dire que tout va bien, que je n'ai pas mal, que je suis...tout simplement léger, mais je ne parviens qu'à m'étouffer. Je réussis de peine et de misère à me tourner sur le côté, je crache un caillot de sang sombre. Je m'essuie les lèvres, recouvrant ma main de sang.
Soudainement, Sarka se lève d'un bond. Je m'appuie sur mon coude et me redresse légèrement, ma poitrine se soulève étrangement vite. Je tousse encore une fois et recrache du sang. Sarka a allumé ses flammes, elle est entourée d'une lumière rouge. Ses yeux verts brillent de colère. Groen se joint à elle, la même haine dans le regard.
- Maxime..., crache mon frère.
Ce dernier détourne le regard vers le sol avant de se tourner vers mon père. Maxime tient solidement sa hache entre ses mains, la faisant tourner de temps en temps. Il replante son regard dans celui de mon frère. Athéo, Sarka, Groen et Maxime s'affrontent du regard. Personne le baissera le regard, personne ne cédera à ces duels de regards.
Je me relève difficilement, me tenant les côtes. La brume et l'impression de légèreté me quittent peu à peu, la douleur, quant à elle, revient en force. Je grimace de douleur, Maxime le remarque. Il baisse enfin le regard, préférant regarder sa hache couverte de sang.
- Alors, ce petit cirque va encore durer longtemps? J'ai une invitée qui m'attend..., ricane mon père.
Groen grogne, Sarka sert les poings. Pour ma part, je ne fais que grimacer de douleur, retenant de peine et se misère mes gémissements de douleur. Athéo me remarque enfin et me sourit, ses dents jaunes semblent pourries. Ses lèvres sèchent craquent à plusieurs endroits.
- Toujours debout? Je le savais bien que tu étais comme moi et non comme ta mère! D'ailleurs, en parlant de mère. Cher Groen, veux-tu voir Jessica?
À ces mots, mon frère se fige. Il ne fait que serrer les poings et la colère, mais aussi la douleur, déforme son visage. Ses flammes vertes gagnent en intensité, dansant ardemment autour de lui dans une lueur émeraude.
- Où est-elle? , siffle mon aîné.
VOUS LISEZ
Blue (Suite)
ParanormalAprès la mort de son père, Blue se retrouve dans un village avec Sarka et Groen. De nouvelles rencontres, des amitiés, de l'amour, mais aussi des disputes sont au rendez-vous. surveillez vos proches, on ne sait jamais ce qui peut leur arriver.