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J'avais fini par rentrer chez moi, assez mitigée sur ce que je pensais. D'un côté j'avais enfin reçu certaines réponses à mes questions et d'un autre je m'étais retrouvée avec cinquante autres.

C'est ton Loup.

Ça veut dire quoi ça ? Mon Loup (notez bien la majuscule que j'avais senti dans la voix de Leo quand il m'avait balancé ça). C'est quoi encore cette bêtise. Entre ma future transformation, ma faim et mon instinct tout neuf qui faisait des siennes, j'avais bien assez de problèmes à régler sans avoir besoin qu'un Loup et plus spécifiquement le mien, se rajoute au tableau déjà surchargé d'ennuis potentiels. Pour une la millionième fois depuis que j'avais débarqué dans cette ville si banale au premier regard, je poussai un gros, gros mais surtout long, très long soupire.

Pffff. J'en avais marre.

Je poussai la porte de chez moi, et m'appuyait contre pour la refermer, soulagée de ne pas avoir reçu de devoir pour aujourd'hui, me laissant tout le loisir de me casser la tête toute la soirée avec mes questionnements. Je me dirigeai vers mon salon et me laissant tomber sur le canapé en ramenant mes genoux contre ma poitrine. Je fixai le vide un moment, tandis que mon cerveau brassait la masse d'informations que j'avais reçu de Leo.

Donc pour récapituler, Leo était un loup, première nouvelle. Ensuite, cette ville semblait être occupé par plusieurs Meutes (encore une grande majuscule). Le Loup Borgne et la Lune Bleue. Ok, ça c'était bon. Ensuite, dans 28 jours, je serai capable de me transformer en canidé poilu et beaucoup plus gros que la moyenne, ça encore je pouvais plus ou moins digérer. Mais ensuite, il me sortait que c'était mon Loup. Qu'est-ce que ça voulait dire cette histoire ? Ça m'énervait tellement de ne pas savoir et surtout de ne pas pouvoir demander d'éclaircissements. Argh !

J'allai commencer à insulter Leo mentalement et à distance, quand j'entendis un petit bruit qui venait de dehors. Une pointe froide me perça le ventre quand je compris, que c'était le bruissement d'un pas sur l'herbe gelé. Un son si léger que je n'aurais pas dû entendre si j'avais encore possédé une ouïe humaine. Mais ce n'était pas ça que m'inquiétais. J'avais un visiteur. Et jusqu'à maintenant, seuls Luka et Kaleb était venu me rendre visite en passant par-là, et sous leur forme de loup. Alors que là, les petits bruissements très discrets que j'entendais étaient de toute évidence des pas humains. Mon estomac se contracta, est-ce que s'était Luka sous sa forme humaine ? Est-ce que j'allai enfin le rencontrer et lui parler franchement ? Peut-être même que je pourrai lui demander des éclaircissements dans cette histoire de Loup. Je renversais la tête en arrière pour essayer d'humer la discrète odeur de romarin qui le caractérisait. Mais aucune de ses effluves parfumés ne me parvint. À la place, une légère odeur de shampooing à l'orange et réglisse (mélange original) me monta aux narines. Un nom éclata dans mon esprit alors que j'étais sûre de ne pas connaître cette odeur.

Kaleb. Il était de retour.

Mon cœur battit soudainement plus vite. Je ne me sentais pas du tout prête à ça, à le revoir, lui parler ou bien même le regarder dans les yeux. Pas après ce qui s'était passé. J'avais peur, mais comme je savais que les loups ou les chiens peuvent sentir la peur, je la refrénai au mieux. Si moi, je pouvais sentir l'odeur de son gel douche à travers les murs et les vitres qui nous séparait, lui n'aurait probablement aucun mal à flairer ma peur. Il risquait alors de repartir comme il était venu et je ne voulais pas ça. Car même si cette discussion n'allait être agréable pour aucun de nous deux, elle devait avoir lieu. Je me forçai à respirer lentement pour me calmer et ralentir les battements de mon cœur affolé. Je détendis les muscles et informai mentalement mon instinct qui commençait doucement à s'agiter sous ma brusque poussée d'adrénaline, que nous avions un visiteur. Probablement un Alpha. Je pus presque le sentir remuer gaiement la queue, et sautiller tout content dans ma poitrine. Sa joie et son énergie se mélangèrent à mes propres sentiments m'apaisant doucement. Je respirai maintenant normalement et attendis que Kaleb manifeste clairement sa présence.

TransformationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant