4 • furie

69 8 18
                                    

- Anshon?!? La ville de ton enfance ?!?

- oui, ils ne tiendront pas rigueur que tu as envoyé un professeur à l'hôpital, des jeunes ont fait pire que toi, continue ma mère

- Ils ont une école compétente ?!?

- ton grand-père a fait bien des choses pour cette ville et l'école y est grâce lui et malgré son décès elle a continué d'exister

Je vous explique, Anshon est une ville dirigée par des gangs qui ce font la guerre depuis tellement longtemps qu'on ne sait plus comment ça a débuté. Les politiques avec la police et même l'armée ont bien tenter à plusieurs reprises de prendre le contrôle de la ville mais ils n'y sont jamais arrivés. Ma mère en est originaire et généralement je préfère ne pas en parler car c'est simple, tu viens d'Anshon, t'es un voyous! Donc ma cote de popularité n'aurait pas été la même. Mon grand-père maternelle a été durant de longues années le chef de la ville entière, il a fait faire de nouveaux logements, un beau parc, une mairie, un hôpital, une école qui va de la maternelle au lycée. Il a aidé à faire augmenter le nombre de magasins, de restaurants, ... Mais cette pays fragile fut détruite lors du décès de mon papy adoré.

- pourquoi tu veux aller la bas ? C'est de la folie, on est bien ici! Je m'existe

Il est hors de question que j'aille y vivre, point à la ligne ! Et encore moins dans cette école de racaille! Moi? Entouré de voyous ? De meurtriers? Jamais de la vie!

Oubliant notre invité et la nourriture, je me lève de table:

- il te faut l'accord de papa et ça je crois que ce sera pas possible de toute façon

Sans attendre je me jette dans le divan en sautant par dessus le dossier et j'ouvre l'énorme écran plat, je prend trois places à moi tout de seule! Je zappe tranquillement les chaînes et fini par tomber sur un vieux dessin animé, en espérant que le côté humoristique me calme.

Mon téléphone vibre une fois sur le divan, je regarde. Un ami a poster sur mon mur Facebook: « je croyais te croyais te connaître mais en réalité tu es un monstre qui se cache ». Autant ignorer, surtout que très vite je vois des messages dans le même genre s'afficher publiquement parfois beaucoup plus vulgaire. Wah quel maturité, on retire de ses amis puis dès qu'on en a l'occasion on insulte en public sur un réseau social. Néanmoins le pire de tous c'est Émilie:  « non mais sérieux meuf je te connaissais pas comme ça. Ce prof il est super sympa, je te comprends mais plus💔. Notre amitié est finie».

La colère monte en moi, encore , y en a aucun qui m'écoutera, je le sais même Émilie m'a abandonné, qui m'a donné une meilleure amie pareil. Il n'y a que Julien qui me comprendra sûrement, je lui envoie un message simple: « hey ❤️ ». Oui mon on peut pas faire plus simple, j'envoie.

Je regarde la télé, la colère laisse place à la tristesse. Mon téléphone vibre très vite, je vois un sms de Julien, j'ouvre et mon cœur meurt:

« ça va pas la tête, t'es complètement tarée meuf! T'as envoyé un prof à l'hôpital sans aucune raison. C'est fini entre nous, supprimer mon numéro ! »

Je relis plusieurs fois le message, j'en crois pas mes yeux, j'ai envie d'éclater en sanglots. Je lui répond au bout rapidement :

« Tu voulais que je le laisse me violer?!? »

La réponse est rapide:

« Désolé mais c'est qui? »

Là c'est la goute qui fait déborder le vase. Une fois n'est pas coutume ce n'est pas mon réveil mais mon téléphone que j'envoie directement dans la tv accroche au mur. Je déborde de colère mais là toute ma rage y est passez, je vous parle pas de leur état désormais !

Je me lève, attrape des baskets avec une grosse semelle et je sors.

Jamais je ne saurais vous dire combien de temps j'ai couru mais ce fut long, une fois clamer je me décide de rentrer, la voiture de papa est là et il y a de la lumière dans sa petite salle de box, quelques appareils s'y trouve de muscu et aussi un punching-ball et avec évidemment un ring.

Le secoue la tête pour chasser l'idée aller boxer, j'en ai assez fait pour aujourd'hui. Voilà longtemps que je ne m'avais pas été autant à crans en une journée, le vase avait bien trop débordé, entre mon prof, mon téléphone et la télé je crois que j'ai fait beaucoup de dégâts.

Mais vous vous savoir quoi? Et bien ça fait un bien fou! Mais chut c'est un secret, personne ne doit le savoir!

Non! Je ne suis pas du tout attaché à mon image pas du tout!

Je rentre à la maison et ma mère est assise dans le divan entrain de lire un livre. Sans attendre je vais me verser un verre d'eau fraîche, comme une idiote je suis partie sans eau courir, je vous dis pas combien j'ai soif! Je bois plusieurs verres d'affilée sans retenue.

C'est au tour de mon père de rentrer. Il est grand et tout en muscle des cheveux châtains décoiffés et des yeux brun. Et directement :

- bien! C'est quoi toute cette histoire ?

Il pose ses affaires dans l'entrée et vient d'installer à côté de moi dans le divan en continuant et me regardant:

- depuis quand Liline tape dans les gens? À nouveau...

J'eu un sourire crispé, je hais la violence et la fuit comme la peste depuis 10ans.

- depuis qu'un prof tente de me violer. En plus j'ai pas voulu, c'est mon corps qui a réagi

- au moins on est sur que niveau self-défense tu es au point ma chérie, sourit ma mère un café entre les mains.

- Je veux faire du mal à personne ! Quand on commence, on finit par tuer les autres, le meurtre est quelque chose d'horrible ! C'est bien pour ça que je poserai pas un seul pied dans cette ville maudit ! C'est clair ?!?

Je suis debout, les poings serrés entrain de fusillés mes parents du regard. L'avant dernière fois que je suis allé dans cette ville c'était y a 10ans et ça c'est très mal fini. J'ai fait un effort monstrueux il y a cinq ans pour l'enterrement de mamie.

- De toute façon c'est décidé, j'ai sonné à l'école et si tu es renvoyé, il accepte de te prendre directement, fait calmement ma mère

- tu veux retourner à Anshon, chérie?... lui demande mon père

- c'est l'occasion je me disais, cette ville malgré tout ses problèmes, elle me manque terriblement

Mon père prend ma mère dans ses bras, on le sait tout les deux que si elle est partie de cette ville c'est pour moi. Quand j'avais 4 ans j'ai eu un accident dû à un course de voiture, j'ai failli y passer. Mon oncle avait lui aussi décidé de partir avec mon cousin et sa famille. Nous vivons côte à côte, puis après ce qui est arrivé il y a 10ans, il a choisi de retourner à Anshon.

Mes parents font tellement pour moi.

Je soupire, vaincue:

- d'accord... de toute façon c'est juste l'affaire de quelque mois... après je serai majeur et je me trouverai bien un autre lycée pour ma terminale...

Ceci n'est pas un roman d'amourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant