31• crise

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Le coup de feu est parti. Un autre homme se prend la balle en plein cœur. Tout se ralentit autour de moi soudainement. C'est horrible. Et tout se brouille.

Le corps tombe lentement au sol. D'une lenteur extrême. Je ne peux pas le quitter des yeux. Tout le monde regarde la scène avec des visions différentes et la mienne est un ralenti. C'est horrible, cet homme que je ne connais pas viens de tomber sous mes yeux. Si jeune.

Il est mort.

Ma respiration, elle, elle s'accélère. Elle est loin d'être discrète. Tout les bruit autour de moi me parvient lointain et brouiller comme si j'avais la tête dans l'eau. Ma vue est trouble. Tout ce que je vois c'est l'assassin, cette homme tient toujours l'arme à feu. Je ne vois plus que lui. Un cri de rage sort de ma bouche.

Ce monde est injuste.

Mon corps bouillonne de colère. Mon esprit ne veut plus qu'une chose.

Je veux sa mort.

Alors que je m'élance vers lui en hurlant de colère. Mon cerveau voit toujours tout au ralenti. Un peu comme quand je me met à frapper. Mais en même temps, il s'éclipse. La raison n'est plus de taille.

Je veux le tuer. Je veux tous les voir mourir.

A commencer par lui.

Je m'élance mais mon sens du touche me signale que des mains me retiennent. Tout est floue, je me débat comme une enragée pour me défaire de cette emprise et assouvir ma soif. Je les aurais tous !

- Liline... me parvient au loin une voix

Je me stoppe et tourne vers sa provenance approximative. Une silhouette se dessine. Mon esprit semble confus. Je cligne plusieurs fois des yeux avant de le voir clairement. Flavien se tient devant moi, un air inquiet sur le visage. Je le vois bien mieux que n'importe quoi. D'un geste qui me semble lent, je me défais des emprises qui me retenaient tant bien que mal et me jette dans ses bras.

Mes bras passent autant de son cou, ma tête se niche dans son cou et ses bras à lui me maintiennent au maximum contre son corps. Je ne le remarque que maintenant mais mon corps tremble comme une feuille morte. Ses mains caressent mon dos délicatement.

- respiration profondément... il me murmure

Je prends de grandes bouffer d'aires frais comme si je cherchais à me sauver de la noyade et relâche ce qu'il y avait dans mes poumons. Je continue sous ses encouragements. Lentement ma respiration c'est calmée, le monde a repris sa vitesse normal.

- qu'est-ce qu'elle a ? J'entends Marie s'inquiéter au loin

- rien de grave, fît Flavien en passant une main dans mes cheveux

Je savais qu'il mentait, ce n'était pas normal. Il me prit contre lui encore plus et me serra plus fort. Il semble arriver à maîtriser la situation, savoir quoi faire.

- ça va aller ma princesse... il souffla tout bas à mon oreille d'une voix apaisante.

Il prend ma main et m'entraîne à sa suite loin d'ici. Je n'en reviens pas, ne comprend plus rien et je me laisse faire. Je ne sais pas où nous allons ni où nous sommes, mais je me laisse faire, perdue. Nous nous éloignons et entrons dans une maison abandonnée, il nous installe à terre dans un coin, moi sur ses genoux. Je sens ses bras me presser contre lui à nouveau et lentement, il me berce. Une de ses mains caresse mon cuir chevelu. Lentement une larme solitaire coule le long de ma joue.

Qu'est-ce que j'ai à la fin ?

- chut... ça va aller ma princesse...

- tu parles... j'ai voulu la mort de ce type parce qu'il a tuer quelqu'un... j'ai eu envie de le massacré... j'articule, la gorge serrée

Ma voix tremble.

- Liline, c'est la première fois que tu vois quelqu'un se faire abattre ?

Il y a de l'inquiétude dans sa voix.

- depuis mon grand-père et encore j'ai presque rien vu... puis j'étais pas en état... je perdais connaissance... là c'était différent, j'étais consciente... et il y avait comme une part sombre de moi-même

Je parle lentement et presque sans vie. Je ferme les yeux et me concentre sur lui et sa respiration, son cœur dans sa poitrine,  sa main dans mes cheveux et l'autre qui me sert, sa chaleur.

- j'ai eu de la chance cette fois-là alors, il pouffe essayant de me détendre

- c'est pas drôle, je râle sans conviction juste pour la forme

Dans le fond, j'ai du mal à passer à autre chose mais je compte bien accomplir ce pourquoi mon père et mon grand-père ont donné leur vie. Un ville paisible où le meurtre n'est pas une chose banal.

- qu'est-ce qu'il m'est arrivé ?... tout est floue

- et bien je dirais qu'il ne faut pas trop chercher si on ne veut pas finir entre quatre planches

- y a rien de drôle à ça, je ne veux tuer personne

Je ne suis pas idiote, il avait compris bien avant moi que j'allais tuer ce pauvre malheureux qui est un meurtrier. Et si après lui j'en aurais tuer d'autres ?

Flavien ne répondit pas dans l'immédiat, il sembla réfléchir. Il avait quelque chose en tête mais j'étais incapable de dire de quoi il s'agissait.

- c'est des choses qui arrivent...

- pas à se point là, une personne normale n'a pas des réactions aussi énormes, je suis un monstre Flavien

- sûrement pas! Juste que tu n'es pas ordinaire

- je le suis !

- non, parce que toi tu es différente, tu es forte et intelligente. Tu as conscience du bien et du mal. Personne ne te résiste et tes convictions sont mieux dessiner que n'importe qui. D'ailleurs, tu es surdouée. Puis j'ai entendu dire que la femme parfaite est une salope. C'est vrai que quand tu veux, tu as un sale caractère. Ne cherche pas à comprendre, si ça recommence je serai là pour t'arrêter. Mais ça n'arrivera pas...

- Flavien, je le coupe presque

Son regard bleu vient s'encrer dans les miens. Nos visages sont à quelques centimètres l'un de l'autre. Mon pouls s'accélère. Je termine ma phrase dans un murmure qu'il entend tout de même.

- je t'aime...

Ceci n'est pas un roman d'amourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant