Chapitre XV

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"Décidément, elle allait me rendre fou à force."

Un, deux, trois.

Tristan se ronge les ongles. Miana est au bloc depuis maintenant une heure, comme ça fait une heure qu'il fait les cent pas.

- Tristan, ce n'est pas en donnant le tournis à tout le monde que tu vas faire avancer les choses.
- Ferme-la un peu Clara. Tu n'étais pas là. Tu n'as pas vu tout le sang.
- Tristan, ce que Clara veut te dire c'est qu'on aimerait tous que tu t'asseyes, intervient doucement Arthur.

Oui, ça fait aussi une heure qu'ils le suivent tous du regard. Car en effet, ça fait une heure que le groupe au complet, excepté Laure, est entassé dans la salle d'attente, attendant des nouvelles.

Quatre, cinq, six.

Tristan s'assoit finalement. Edward est dans l'hôpital aussi, patientant, comme tout le monde.
Le rebelle passe ses mains sur son visage fatigué. Il fixe un point imaginaire au loin, perdu dans ses souvenirs.

Dites-moi, pourquoi j'ai fait ça ? Pour je l'ai invitée au bal d'Halloween ? Moi, Tristan, marginal, agissait comme une véritable guimauve.
Mais, lorsque Miana apparut dans son costume de poupée délabrée, aussitôt je trouvai les réponses à mes remords. Parce que je l'aimais.

- Tu es ravissante Mimie.
- Serais-ce un compliment ?
-
On dirait bien. Ne t'y habitue pas trop cependant.

Elle leva les yeux au ciel, son joli sourire ornant son visage de douceur. J'en profitai pour lui déposer un léger baiser. Puis nous partîmes au lycée comme à notre habitude. En faisant la course sur l'autoroute déserte. Thibault contestait cela. Il disait souvent.

- Faites preuves d'un peu de romantisme à la fin. Tu ne peux pas l'emmener sur ta moto pendant qu'elle te serre très fort par la taille ? C'est tout de suite plus mignon.

Nous rigolions souvent à ça. C'était le seul moment où nous l'entendions dire ce mot : « mignon »
Lorsque nous déboulâmes sur le parking, plus d'un sursauta. Puis, galamment, car oui j'ai appris les bonnes manières, j'aidai ma copine à descendre de son engin. C'est main dans la main que nous arrivâmes au beau milieu de la fête.

- Tu as déjà été bourrée ?

Elle me regarda, ahurie. Puis elle hurla afin de couvrir la musique.

- Tu veux ma mort ou quoi ? J'ai l'air d'une délinquante ?
- N
on. T'as l'air d'une intello.
- Crétin.

- Crétine.
-
Je te déteste.
-
C'est cela.

Je lui volai un nouveau baiser alors qu'elle faisait semblant de bouder. Je lui murmurai provocateur.

- Tu es une petite intello coincée genre William.
- Tu crois ça ?

Elle me lança un sourire carnassier puis me planta là. Je la regardai se diriger vers le buffet, elle prit la bouteille d'eau qui, en vérité, contenait de la vodka, merci Anne de nous aider dans nos entreprises captieuses. Puis elle la porta à ses lèvres. J'ouvris des yeux ronds avant de faire un petit sourire en coin. J'avais peut-être parlé un peu vite.

- Tu as vu un fantôme ou quoi ?
- Pire que ça.

Je désignai à mon meilleur ami Miana qui remettait la bouteille à sa place avec une grimace, signe que c'était bel et bien de l'alcool fort qu'elle venait d'ingurgiter, après en avoir bu prêt du quart.

Folle à LierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant