Chapitre IX

22 3 0
                                    


"On s'aimait."

Je m'arrachais les cheveux devant ma feuille depuis maintenant une dizaine de minutes alors qu'elle demeurait désespérément blanche. Je ruminais contre mon absence de sens artistique concernant le dessin.

- B-bonjour, tu pourrais m'aider ?
- Hein ?

Je me retournai vivement. Une fille au cheveux châtains et à la blouse couleur lilas me regardait. Lorsque mon regard croisa le sien, elle baissa aussitôt ses yeux noirs en rougissant. Je lui dis en souriant chaleureusement.

- Oui bien sûr ! Mais je te préviens, l'art n'est pas ma matière de prédilection !
- E-En fait, je dois dessiner quelque chose ou quelqu'un qui incarne la justice et, elle reprit son souffle. J'aimerai te dessiner toi.

Je fixai la petite avec des yeux ronds. Mais que racontait-elle ? Nous ne nous connaissions que de vue. J'ai un vague souvenir de l'avoir sortie des griffes de Fleurs et ses deux acolytes, mais pas de quoi en faire des montagnes, c'était normal.

- Si tu penses que je suis un bon sujet alors oui mais, pourquoi ?
- P-parce que tu défends tous le monde. Même les gens qui ne le mérite pas. Tu as défendu Fleurs lorsque ta sœur lui faisait du mal alors que Fleurs a fait du mal à la majorité du lycée. Et puis tout le monde sait que tu ne t'entends pas très bien avec Inès. Alors qu-quand tu l'as protégée de Jonathan nous étions impressionnés. Tu défends tout le monde sans p-prendre en compte qui ils sont.

- Oh mais, ça me paraît simplement juste.

- Cela ne m'empêche pas de t'admirer pour ton courage.

Je rougis violemment. Je ne comprenais vraiment pas ce qu'il y avait de courageux à vouloir tout simplement quelque chose de juste. La petite s'installa en face de moi et commença son travail. Alors qu'elle affichait une mine concentrée et que je m'efforçai de rester immobile, je lui demandai.

- Comment t'appelles-tu ?
- L-Laure.

Je souris. Elle ressemblait à un petit oiseau fragile et léger.

Miana, Morgane, Arthur et Edward arrivent devant la salle d'art plastique. Une grande blonde vénitienne tient une pochette de dessins en hauteur. Laure essaie de la rattraper. Une autres à l'air hautain pose devant la petite femme alors qu'une châtain menace celle-ci.

- C'est dommage, Miana est trop cinglée pour te défendre.
- S-s'il vous plaît. J'en ait b-besoin pour mon entretient en mana.

Morgane veut s'avancer pour la défendre mais Miana la retient. Elle veut essayer de réparer un minimum ce qu'elle a fait.

- Toi, si tu fais quelque chose elles te feront la misère. Moi, je les terrifie avec mon seul regard à présent.

Elle pénètre dans la salle, les membres tremblant. Elle a peur de redevenir folle une fois de plus. Morgane et Arthur la haïront plus encore si cela devait être le cas. Miana ne veut pas les perdre. Depuis qu'elle est sortie de sa prison, elle ressent de nouveaux sentiments. Tout d'abord la joie de retrouver ses amis, puis l'incompréhension face à la haine de certains. Cette bonne vieille folie face à Jonathan. La tristesse devant la tombe de sa sœur puis la colère face à Tristan. La peur face à tous ces gens qui la détestent. Le dégoût de sois-même quand elle a prit conscience de ses actes. En ce moment elle ressent cette soif de justice qui lui est mystérieusement familière.

- Alors Fleurs. On ne soutient pas le pauvre petit Jon' alors qu'il est sans doute sous ses couettes, tremblant de peur face à la terrible Miana ?

Folle à LierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant