Chapitre XVII

15 3 0
                                    


"Qu'as-tu vu qui te fasse si peur Clara ?"

5h32

- Bonjour Miana. Je suis l'homme qui est chargé de l'enquête te concernant.
- Je vous promets monsieur. Je n'ai pas tué ma sœur ni maman. C'était un accident.
- Miana, Miana, Miana ! Je sais tout ça. Ne t'inquiète pas. Dans cette affaire tu es la victime d'accord ?

La jeune fille respire difficilement. Aux premiers mots de l'homme, la panique s'est emparée d'elle. Ils sont venus l'arrêter. Mais non. Ils veulent juste savoir.

- Qui t'as fait ça Miana ? Qui t'as infligé toutes ses blessures ?
- Je-je ne m'en souviens pas.
- Oui. Bien sûr. Que peux-tu me dire sur ses cicatrices et les bleus ou hématomes qu'on aurait vu sur toi il y a deux ans ?
- Je, oui je me souviens de, des souvenirs de ça.

Les paroles de Miana ne sont pas très claires. Elle a peur de cet homme qui a pourtant un aspect bienveillant. Celui-ci s'assoit devant la jeune femme et l'encourage à continuer avec un joli sourire. Elle reprend donc, la voix plus ferme.

- Ça faisait très mal. Mais en même temps j'aimais beaucoup la personne. C'est aussi l'homme qui m'a rendue violente. À cause de lui, j'ai fait mal à maman.
- C'était un homme Miana ? Tu es sûre ?
- Il avait tellement de force.

Un léger interrogatoire s'ensuit. Chaque question de l'enquêteur mène à un baissement honteux des yeux de la frêle jeune fille. Elle ne se rappelle de rien. Enfin, l'homme se lève et dit en pressant l'épaule de la présumée victime.

- Nous allons retrouver l'homme qui t'as fait cela. C'est promis.

Miana lui fait un faible sourire. A peine la porte refermée, elle sent le sommeil la gagner. Elle sombre sur cet espoir nouveau d'un jour retrouver son bourreau.

6h00

Une frêle jeune fille est assise dans la salle froide du commissariat. Ses cheveux châtain clair s'accordant curieusement bien avec le gris des murs. Un homme à la carrure imposante tourne autour de l'artiste. Il commence.

- Laure, tu permets que je t'appelle comme ça mmh ? Sais-tu pourquoi tu es ici aujourd'hui ?

- Miana est une cinglée.
- Là n'est pas la question. On cherche le salaud qui a marqué ta copine.
- Je ne sais rien.
- Tu es ici en tant que témoins Laure. Tu n'es pas suspectée.
- Encore heureux.
- Tu n'as plus l'air d'apprécier Miana autant qu'on me l'a dit.
- Elle a changé.
- Toi aussi d'après ce qu'elle a dit. Enfin bref, ce n'est pas la question. Sais-tu quand Miana a-t-elle commencé à avoir des marques ?
- Je ne la connais que depuis la seconde mais je sais qu'elle les avait déjà avant. On s'inquiétait tous pour elle.
- Elle ne t'a jamais rien confié ?
- Jamais rien à ce sujet. Dès qu'on lui demandait qui lui avait fait ça elle disait que c'était en dansant.
- Vous la croyiez ?
- Non. Elle n'a jamais su mentir.
- As-tu autre chose à rajouter ?
- Miana n'a pas tué sa sœur.
- Nous le savons.
- Mais elle est réellement folle.
- Cela ne l'empêche pas d'être une personne comme toi. Ce n'est pas une bête sauvage.

6h16

- Morgane n'est-ce pas ?
- Bingo ! Bon, vous voulez savoir quoi ?
- Vous aviez tous remarqué ces marques. Pourtant vous n'avez rien fait.
- Pardon ? Vous nous prenez pour qui là ?
- Calme-toi jeune fille. Nous n'avons trouvé aucune plainte contre X pour coups et blessures.
- D'un côté, on nous a envoyer balader. D'abord on est allé au commissariat. Vous n'avez rien fait bande d'abrutis. Ensuite j'en ai parlé à mon père qui est le maire. On a appelé ensemble les services sociaux mais ils avaient déjà fait plusieurs visites chez Miana et avaient innocenté ses parents. Du coup on en a parlé aux adultes mais à chaque fois la seule solution qu'ils trouvaient c'était les services sociaux. On était impuissant surtout que Miana a toujours refusé de dire quoique ce soit. C'est à cause de ça que Tristan est partit.
- Tristan, s'est celui au cheveux pourpre, noirs ou bruns ?
- Tris' c'est la tomate plus foncée que la normale. Vous pouvez éventuellement l'appeler crétin mais faites gaffe il a un caractère de cochon.
- Euh, merci de cette indication. Penses-tu que Tristan ou quelqu'un d'autres aurait pu frapper Miana ?
- Tristan ? Impossible. C'était le couple le plus solide du lycée. Ils étaient tellement fusionnels qu'on les appelait Miastan à la fin.
- Mmh, et son père ?
- Je ne sais pas. Miana n'était pas proche de ses parents. Elle était dans une tour à l'écart du reste de

Folle à LierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant