Chapitre XI

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"Ce combat ne nous concerne pas !"

Les cloches de l'église sonnent seize heures. Miana va mieux.
Edward l'a rassurée du mieux qu'il a pu. Mais elle ne peut s'ôter l'image de l'entaille de Tristan. Elle lui a fait ça. Arthur veut la sortir de ses pensées.

- Nous devrions reprendre. Quatre heures, ça passe vite.
- En effet jeune homme. Vous avez raison.

Le père de Miana sourit au bleuté. Celui-ci lui rend et lâche en se grattant l'arrière du crâne visiblement un peu gêné de remettre le sujet sur le tapis.

- Voilà, j'aimerai bien qu'on aille voir Firmin. Peut-être que, s'il te revoyait ça le bougerait.
- Il me déteste.

Des talons hauts claquent sur le plancher de l'infirmerie. Miana n'a pas besoin de se retourner pour savoir qui c'est. Pourtant, elle le fait quand même curieuse de savoir ce qu'elle a dire. Erinne n'est plus pareil. Elle n'a plus ce rictus méchant qu'elle arbore depuis deux ans. Elle a même l'air un peu mal à l'aise.

- Bon, écoutez. Miana, je voulais te remecier. J'ai cru que Tristan allait m'envoyer à l'hosto. Je sais que pendant ces dernière années j'ai vraiment été la pire des pestes. Mais je n'ai jamais été une garce. Je sais, là vous allez vraiment me prendre pour une fille impossible mais vous m'avez tous traité avec ce mot. Alors qu'une garce équivaut à.une fille de mauvaise vie. Je ne sais pas si vous comprenez mais le sens des mots, c'est vraiment important. Si on les utilise à mauvais escient les gens après se remettent en question sur des choses qu'ils n'ont pas faite et cela peut engendrer beaucoup de souffrance.

Chacun la regarde, suspicieux à l'exception d'Edward qui reste près à intervenir en cas de besoin. Clara lâche impatiente.

- Bon. Qu'est-ce que tu veux.
- Je-je voulais m'excuser pour ces deux dernières années.

Plus d'un sent sa mâchoire se décrocher. « Erinne ? S'excuser ? Où sont les petits anges ? » pense amèrement Clara.
Mais ils tombent tous des nues en entendant pour la première fois depuis bien longtemps, Erinne étouffer un sanglot puis finir par laisser ses larmes s'écraser sur ses bottes en cuirs.
« Attention ! Dieu existe !
» pense encore une fois Clara, terriblement rancunière envers l'ancienne tornade. Pourtant, alors qu'Arthur et Miana commencent à s'avancer vers celle-ci, la voix qui s'élève les clouent sur place.

- Tu rigoles Erinne ? Tout le mal que tu as fait c'était pour te donner un genre peut-être ? On sait jamais avec qui tu es. Tyran ou victime ? Avec ou contre Miana ? Méchante ou gentille ? T'es tellement manipulatrice et joueuse qu'au final on en vient à se demander si ce ne serait pas des fausses larmes par hasard. Peut-être que tu as enfin trouvé le secret des comédiens pour pleurer sur commande. Toi qui nous posait tant la question quand nous étions encore tous réunis

Laure, le visage rouge et les bras croisés fixe méchamment la jeune femme. Tout le monde est abasourdis. Lorsqu'elle prend conscience qu'on la regarde avec insistance, elle baisse la tête et finit d'une petite voix.

- La seule chose qui me dis qu'au fond tu n'es pas méchante, c'est le fait que tu ai acheté Ange aux enchères.

Miana fixe à tour de rôle les deux jeunes fille, ébahie. Elle digère chaque information avec lenteur. Pourtant, malgré les révélations d'Erinne et Laure, Miana ne retient qu'une chose, et cela lui laisse un goût affreusement amère en bouche.


- Ange ? Tu as vendu ma chienne ? Tu étais à ce point sûr que je ne reviendrai pas ?
- Miana, ma chérie, je savais que j'allais te récupérer. Mais comme tu l'as vu, nous n'avons plus tout à fait les mêmes conditions de vie maintenant que ta mère n'est plus en état de travailler. Tu te rappelles de ce qu'elle faisait ?
- Oui. Toi, tu es serveur dans un grand hôtel et elle était, Miana se mord violemment la lèvre avant de reprendre Une grande étoile. Elle préparait Le Lac des cygnes avant, tu sais.

Folle à LierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant