CHAPITRE 9

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Point de vue d'Eric:

-T'as vue, Homey est venue. me chuchota Akio.

-Qui est Homey? lui demandais-je.

-Bah c'est la rousse. dit-il en la montrant discrètement du doigt, assise a seulement un mètre de moi. Je ne pensais pas qu'elle s'intéresserait a ce genres d'activités. Tu penses qu'elle est la pour toi? me questionna t-il.

J'ignorais son commentaire, les yeux tournés vers elle. C'est vrai ça, que faisait-elle là, au juste? D'un coté, j'étais encore un peu énervé, à cause du sale coup qu'elle m'avait jouer, l'autre fois, et de l'autre, quelque chose en elle m'intriguait, et je n'arrivais pas a expliquer ce sentiment. Je refoulais cette pensée au plus profond de moi quand je remarquais que tout le monde m'observais, attendant surement que je commence a manger, pour que les autres puissent faire de même.

Je détournais subitement mon regard d'elle. Même si j'avais essayé de faire comprendre aux autres que les bonnes manières ne m'importaient point, le "pique nique" commença enfin quand je me servis une tranche de jambon. Je n'avais pas vraiment faim, mais j'avais promis a ces filles de venir aujourd'hui, et les planter n'étais pas la meilleure chose a faire si je ne voulais pas m'attirer d'ennuis avec ma mère.

J'observais le paysage, lassé de ne voir sans cesse que la même chose. Petit, je m'amusais comme un fou, dans cette immense maison. Maintenant, je me lasse, j'ai juste envie d'aller ailleurs. Pourtant mes parents ne m'ont jamais interdis de me rendre en ville ou de voyager, mais dès que je me décidais à partir je ne sais où, comme par hasard, un dossier important, un rendez-vous ou un diné était organisé, et je me consignait a rester là, une fois de plus.

J'adorais Paris. J'y allais beaucoup plus, étant gamin. Je passais mon temps les yeux levés, a admirer les boutiques, les immenses immeubles de verre ou les très vieux bâtiments en pierre malheureusement de moins un moins nombreux.

Ma tante m'avait même un jour emmené a un feu d'artifice, le 14 juillet, mais je n'avais pas vue grand chose, a cause de l'attroupement de personnes et appareils photos qui s'était créé autour de nous.

Une voix proche et féminine me sortit alors de mes pensées. C'était Bethany, assise encore une fois juste a coté de moi.

-Tu ne manges pas plus? me demanda t-elle.

Je fis non de la tête en guise de réponse. Bethany n'était pas méchante, c'est vrai, mais je savais qu'elle ne s'intéressait a moi que pour mon statut de prince et pour mon argent. Après tout, qui ici n'était pas la pour cela? Même cette Homey, que j'avais cru un instant différente, m'avait probablement joué son petit numéro pour m'impressionner, et me laisser penser qu'elle était contraire à toutes ces fausses filles qui m'entourent a présent au quotidien.

Et soudainement, je vis la main de cette dernière s'avancer lentement vers le plat de sauce juste en face de moi. La rousse prit le bol d'une main et au lieu que cette dernière la retire vers elle pour se servir, la main s'avança lentement vers moi et lâcha le plat de sauce rouge sur mon tee-shirt

La chaleur du liquide dégoulina sur le tissu alors que j'essayais dans ma tête de contrôler mes émotions, la colère voulant prendre le dessus.

Qu'elle l'avait fait exprès, j'en étais sûr, pourquoi, je l'ignorais. Mais alors que tous les regards étaient tournés vers nous, elle se leva en s'écriant:

-Oh! Désolée ! Vraiment, je n'ai pas vue ma main partir, je suis navrée. s'exclama t-elle d'un ton faux et excessif.

-MAIS ÇA VA PAS? T'ES COMPLÈTEMENT FOLLE OU QUOI? m'énervais-je.

Qu'est ce qui n'allait pas avec elle? Pourquoi avait-elle décidée sur un coup de tête de me balancer de la sauce sur le tee-shirt?!

Alors que des voix et des ricanements s'élevaient en unissons avec ses excuses inutiles, elle tenta d'essuyer la tache avec un torchon mais au lieu de cela, elle étala encore plus celle-ci, comme si mon tee-shirt était une toile et qu'elle peignait de ses doigts maladroits dessus. Et comme ci cela ne suffisait pas, son autre main fit basculer une carafe d'eau et d'une seconde a l'autre, j'étais trempé.

Je. Vais. La. Tuer.

-MAIS T'AS FINI LA ? CASSE TOI PUTAIN ! M'écriais-je soudainement, porté par ma haine envers elle.

Calme toi, Eric. Contrôle-toi.

-Dé-Désolé.

Elle avait l'air d'avoir peur, vraiment. Etais-je aller trop loin? Pourtant, il y a quelque secondes, elle paraissait se moquer de moi et n'en a avoir totalement rien a faire. Je décidais de retirer ma chemise pour la donner au majordome a mes côtés. Comme je m'y attendais, presque toutes les filles se tournèrent vers moi pour admirer minutieusement ma musculature. Je ne pouvais pas me plaindre. Me faire contempler par une quinzaines de filles comme ça, c'était assez flatteur.

Cependant, la rousse n'en avait rien a faire. Elle se contentait de se lever et d'aller rire avec une autre fille sans se soucier de rien.

Point de vue d'Homey:

-Mais qu'est ce que tu fous ? me demanda Hymène. T'as pété un cable ou c'est comment ?

Je me contentais de rire. Je devais avouer que je n'aurais pas cru en faire autant, et en y repensant, je trouvais cela drôle d'avoir agit sans aucune gène sous les yeux de tous. Je n'aurais jamais cru autant jouer le jeu, et d'un point de vue extérieur, je suis sûr qu'on aurait presque dit que je pleurais.

-Je suppose que je suis maladroite. ricanais-je.

Elle ria légèrement. Je remarquais alors que le prince se dirigeais vers le château, d'un pas plus ou moins énervée.

Sans réfléchir, je courrais le voir pour lui présenter encore une fois mes fausses excuses.

-Je m'excuse encore une fois pour...

-Ta gueule. me coupa t-il sèchement.

A cet instant précis, j'eu envie de l'insulter, de lui crier dessus, mais tout ce que je me contentais de faire était de placer délicatement et agilement mon pied précisément juste devant le sien. Face a mon croche-pied, le prince se vautra par terre et je faillit éclater de rire.

Ne ris pas. Retiens toi.

-Oh, ça va ? demandais-je le plus faussement possible. Le sol n'est pas plat, il faut faire attention. me moquais-je calmement, le regardant avec une grimace de chien battue, comme s'il avait quatre ans.

-TU M'APPROCHES ENCORE UNE FOIS, ET JE TE TUE. s'écria t-il, rouge de colère.

Contrôle toi, calme toi. Il ne va pas te tuer Homey. Tout ce cauchemars est finit depuis longtemps.

Et le prince repartit d'un pas rapide et énervé, et j'esquissais un petit sourire au coin de mes lèvres, dans lequel j'étais sure qu'on pouvait lire une pointe de panique.

C'était drôle, je pensais qu'il s'énerverait plus que cela, qu'ils s'emporteraient et me plaquerait au sol comme dans ces films d'action que je regarde le vendredi soir sur le fauteuil de mon père.

Lorsque je tournais la tête, je remarquais qu'Hymène me fixait d'un regard incompréhensif, ne devant certainement rien comprendre a mon petit jeu.

-T'as perdu la tête, toi. ricana Hymène. J't'aime bien.

Je lui répondais par un grand sourire, et nous nous mirent à marcher vers le château.

ROYALEMENT STUPIDE.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant