La nuit, me tournant et retournant dans ma couverture, je ne trouvais pas le sommeil, une fois de plus. J'avais l'impression que mes crises s'étaient en quelque sorte calmées, mais l'insomnie, elle, semblait plus coriace. J'avais surtout réussi à me rendre compte de quelque chose: plus je me sentais en sécurité, moins la panique surgissait. C'était simple et si complexe à la fois.
Alors, réunissant mes dernières forces, je descendis en bas, mes pieds essayant d'être le plus discret possible. Ma main frôlait légèrement la rampe d'escalier, et dans ma chemise de nuit, je frissonnais. Je ne comprenais toujours pas ce besoin d'air que j'approuvais sans arrêt la nuit, quand la lune était éveillé et le soleil endormit. J'avais déjà essayé les somnifères et les médicaments de ce genre, mais ça n'avait jamais vraiment été une bonne idée, je réagissais mal à ces produits, de nos jour, la fabrication avait été quelque peu modifiée.
Cette fois-ci, je ne devais pas m'endormir au coin d'un arbre, je m'en fis la promesse. Je me posais au sommet d'une pente de pelouse, observant les étoiles visibles dans le ciel. Ces points qui me fascinaient, dont j'avais apprit tous les prénoms, étant petite. Le vent soufflait tendrement sur ma peau frêle, et quand je sentis le sommeil m'atteindre, je remontais en vitesse dans la chambre pour tomber dans les bras de Morphée.
Le lendemain, c'est Mme Altria, que je n'avais pas vue depuis un moment, qui vint me réveiller. Elle était entrée discrètement, ayant enregistrée son empreinte sur toutes les portes des chambres des prétendantes. Toute prête, habillée et maquillée, elle ouvrit en un geste les rideaux épais de la fenêtre, et la lumière s'engouffra dans la pièce en un rien de temps. J'étais déjà réveillé depuis bien longtemps, mais comme pratiquement chaque matin, je restais à somnoler dans mes draps. Mes yeux prirent du temps à s'habituer aux rayons de soleil qui transperçaient la pièce.
Je me redressais sur mon matelas pour apercevoir Mme Altria, les bras croisés et le regard penché vers moi. Les yeux froncés à cause du la luminosité, je m'exprimait silencieusement:
-...oui?
-Désolé de te réveiller aussi brutalement, mais le prince est venue hier soir, furax dans mon bureau, pour me dire qu'il te virait une semaine pour je ne sais quelle raison. Tu es la deuxième en seulement trois semaines... soupira t-elle.
Je ne fus que peu surprise par son annonce, de toute façon, je m'y attendais déjà, mais je ne pensais pas qu'il m'exclurait d'ici aussi rapidement.
-La deuxième ? demandais-je en baillant.
-Il avait viré cette fille la... je ne sais plus trop son prénom, parce qu'elle le collait trop. Elle s'est vexée et n'est au final jamais revenue ! s'exclama t-elle par la suite. Enfin bref! Tu dois faire ta valise, tu t'en vas cette après-midi.
-mmmh... ok.
Puis elle s'en alla d'un pas vif et claqua légèrement la porte derrière elle, me laissant dans le silence complet. Wow, je ne m'étais pas attendue à partir aussi vite mais c'était tant mieux, le concert était demain soir. Mon ventre gargouillant sans gène, je descendis en bas prendre mon petit déjeuner.
-Attends, t'es sérieuse ?! s'écria Exia.
-Homey t'es folle! T'es allé beaucoup trop loin! poursuivit Hymène.
-Bon bah alors, a plus dans le bus. ria Youma.
Quand je leur avais annoncé mon départ précipité, j'avais pu voir leur yeux s'écarquiller et leur bouche s'ouvrir, stupéfaites. Je m'attendais à ce genre de réactions, cela ne faisait que quelques jours que j'étais arrivée, et voilà que je m'en allais déjà ! Mais bon, comme l'avait dit Mme. Altria ce n'était que pour une semaine, c'était temporaire.
-Alors tu n'as cas en profiter pour t'acheter une belle robe pour le bal ! s'exclama Pia.
-Le bal ? Quel bal? demandais-je, surprise.
Je n'avais jamais été mise au courant à propos d'un bal.
-Tu n'es pas au courant? me demanda Ahiru, les cheveux décoiffés. Il y a un bal organisé dans quelques semaines. Il y aura pas mal de gens, des amis de la famille royale, des bourgeois et même des roi et reine de pays voisins. Apparement, le roi d'Espagne se ramène. Je ne suis pas tellement enchanté par cette nouvelle.
-Ahiru, je ne pense pas que t'es histoires d'espionnages soient réelles... soupira Youma.
-Bien sur que si ! J'ai des sources sûres ! répondis Ahiru.
Et s'en suivit une longue chamaillerie entre ces deux là, mais je fus obligée de m'éclipser pour aller préparer mes affaires et appeler Hiru.
***
Voilà, j'étais enfin prête à partir. J'avais appeler Hiru pour lui annoncer la bonne nouvelle, et j'avais pu l'observer sautiller de partout dans sa chambre à travers l'écran de mon ordinateur. Celle-ci était même plus excité que moi à l'idée que je revienne. J'avais mis quelques affaires dans un sac à dos car de toute façon, la plus part de mes affaires se trouvaient dans ma maison à Paris.
Quand je sortis par l'entrée principale, un voiture noire aux vitres teintées m'attendait sur le parking. Le chauffeur rangea mon sac dans le coffre et je m'empressais de me faufiler dans la voiture sans difficulté. Le voyage me parut durer une éternité. J'avais enfilé mes écouteur sans fil, et secouait légèrement les doigts sur ma cuisse au rythme de la musique. J'avais essayé de dormir mais sans résultat, de toute façon, je n'avais jamais réussi à dormir dans les transports. Que ce soit dans l'avion, le train ou la voiture, mon corps refusait catégoriquement de se reposer tant qu'il n'était pas dans un lit, et même dans celui-ci, il avait du mal à trouver le sommeil.
Quand nous fûmes arrivé, le chauffeur me déposa devant la porte de la maison. Je le remerciais rapidement puis pris mon sac, et m'empressa de poser ma main sur la reconnaissance digitale afin de déverrouiller la porte. Une fois à l'intérieure, cette odeur que je connaissais si bien s'infiltra dans mes narines, et je m'affalais sur un fauteuil en prenant une grande inspiration. J'envoyais un message a Hiru, Phoria, Auria et Marie pour leur dire que j'étais bien arrivé, puis décidait de me préparer des pâtes, mon ventre gargouillant de plus en plus.
Et alors que je mettais seulement installé au bar blanc et vitré, quatre filles en furies que je connaissais bien entrèrent précipitamment dans la maison, des immenses sourires au visage. Je descendais en trombe de ma chaise haute et me précipitait dans leur bras, sautillante de bonheur.
-Tu nous a même pas quitté une semaine, mais c'étaient les jours les plus longs de ma vie ! S'exclama Marie en me prenant une seconde fois dans ses bras.
-Même pas une semaine? Je croyais que ça faisait un mois ! Ria Phoria.
Hiru s'avança vers moi, posa délicatement ses mains sur chacune de mes épaules et prit une longue inspiration, comme si elle s'apprêtait à me dire quelque chose d'extrêmement important:
-Putain, t'as des couilles en or.
J'explosais de rire face à sa remarque, et tout le groupe fit de même.
-J'aurais jamais cru que tu le ferais vraiment. T'as intérêt à tout nous raconter. continua t-elle.
Mais avant que je puisse en placer une, Auria s'écria:
-Après! D'abord je dois te parler de quelque chose! Y'a un nouveau mec qui est arrivé hier, et putain. Souffla t-elle en secouant la main de haut en bas.
Tout le monde éclata de rire et Hiru posa ses mains sur son visage, l'air désespéré.
-Ça fait trois plombes qu'elle nous fait chier avec ça. Soupira t-elle.
Alors que je pouffais de rire, Auria donna un léger coup sur l'épaule de Hiru en bougonnant.
Et nous passâmes toute la nuit à discuter, comme si nous nous étions quittés pendant des millénaires.
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ROYALEMENT STUPIDE.
RomanceFrance, 2060. Très peu de progrès depuis 2020. Une monarchie héréditaire a été mise en place depuis déjà 40 ans, et il est temps pour le jeune prince de se trouver une épouse, qui pourra l'accompagner, l'aider et surtout l'aimer, tout le long de son...