XXII.
L'Hokage avait organisé un nouveau face à face. Mais différent cette fois-ci. Plusieurs jours avaient passé depuis leur dernier entretien et Sasuke n'avait toujours pas décroché le moindre mot. Il restait muré dans un mutisme auquel on avait fini par s'habituer. Tsunade s'était fait une raison. Elle n'obtiendrait rien de lui. Pas de cette façon.
Sasuke avait été conduit à son bureau. On lui avait rendu son équipement et ses armes. Il n'était escorté que de deux Anbu ainsi que d'Ibiki et d'Inochi. L'Hokage savait parfaitement qu'il ne pourrait rien tenter contre le village pour le moment. Elle avait eu recours à un puissant sceau empêchant l'Uchiha de quitter le village. Ibiki s'était formellement opposé à la décision qu'elle avait finalement prise mais elle ne s'était pas laissé démonter.
Sasuke se tenait debout face à elle et n'avait pas encore décroché un mot, se contentant de l'écouter dans une attitude d'indifférence. Tsunade poussa un profond soupire.
« Bien, l'entretien est terminé. Ces deux Anbu vont te raccompagner. »
Alors que Sasuke commençait à se détourner, elle demanda cependant :
« Est-ce que je peux te faire confiance ?
- Non, vous ne pouvez pas, répondit-il du tac-au-tac sans même se retourner. Personne ne le pourra tant que je n'aurai pas accompli mon devoir. »
Un étrange sourire se dessina sur les lèvres de l'Hokage tandis qu'il disparaissait de son champ de vision. Elle poussa un nouveau soupire dès que la porte se fut refermée.
« Vous êtes sûre de ce que vous faites ? demanda Ibiki, plus sceptique que jamais.
- Je sais que tu désapprouves ma décision, Ibiki, mais j'ai pris toutes les mesures nécessaires.
- Vous le sous-estimez. Qu'espérez-vous au juste ? Que comptez-vous faire ?
- Moi, rien. Le reste dépendra de Naruto... quand il sera prêt. »
*
« Toujours aucune nouvelle, hein ? dit-elle d'une voix amère.
- Non. La vieille Tsunade refuse de me dire quoi que ce soit, soupira Naruto.
- Vivement que je sorte d'ici. Je t'aiderai à récolter des informations. Je pourrais essayer d'avoir accès aux archives. J'ai déjà réussi à m'y infiltrer une fois. Mais je doute que les dossiers concernant Sasuke soient rangés dans la réserve principale.
- Pour l'instant tu dois te reposer, Sakura, lui reprocha Naruto.
- Vous n'avez que ces mots à la bouche vous tous. Et toi alors avec ton bras ? J'espère que tu n'as pas déjà recommencé à t'entraîner. Tu n'en as pas encore l'autorisation.
- Ça va bientôt faire deux semaines que nous sommes rentrés, protesta-t-il. Ne t'inquiète pas, je fais attention.
- J'espère bien. »
Sakura avait pu quitter les soins intensifs trois jours auparavant pour être installée dans une chambre normale. C'était d'ailleurs aujourd'hui que sortait Hinata. Sakura avait reçu de nombreuses visites. Kakashi, Ino, Lee et Naruto étaient ceux qui venaient la voir le plus souvent. La jeune femme commençait à reprendre des forces et pouvait désormais faire quelques pas dans les couloirs malgré ses membres encore un peu douloureux et son souffle qui restait court dans l'effort. Chaque jour, un médecin l'emmenait dans la salle de rééducation pour aider ses muscles fragilisés à retrouver leur vigueur et sa respiration à se faire plus profonde. Les médecins enjoignaient la Kunoíchi à se ménager le plus possible pour le moment. Elle n'était pas encore autorisée à tenter de malaxer son chakra. Il était trop tôt. Seulement, Sakura commençait à trouver le temps long. Elle réclamait le droit de passer du temps supplémentaire dans la salle de sport mais cela lui était rarement accordé. Alors, elle travaillait sa rééducation seule dans sa chambre hors des heures de visites et entre deux consultations. Elle voulait retrouver sa forme au plus vite. Mais son corps n'était pas ce qui l'inquiétait le plus. Elle ignorait toujours si elle serait à nouveau en mesure de malaxer du chakra. Et c'était ce qui la terrifiait le plus même si elle s'efforçait de n'en rien montrer.
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Espoir de Rédemption (tome 1) - La Larme de l'Amazone - sasusaku
أدب الهواةElle courait à en perdre haleine dans ces couloirs sans fin envahis d'une atmosphère morbide. Tout était si sombre. Et les flammes des torches qui dansaient sur les murs étaient semblables à des serpents prêts à bondir à tout moment. Plus elle allon...