Espoir de Rédemption (tome 1) - La Larme de l'Amazone - sasusaku

Chapitre 8

VIII.

Deux jours qu'elle ressassait ses pensées, ne cessant de peser le pour et le contre. Sakura était certaine d'une chose : puisque Tsunade refusait de lui assigner la mission de poursuivre Orochimaru, elle irait sans son autorisation. Elle tenterait le tout pour le tout même s'il s'agissait d'une petite trahison. Cependant, elle ignorait par où commencer. Le Pays du Feu était très étendu et l'explorer dans sa totalité lui prendrait une éternité. Or, elle avait peu de temps. Sans compter qu'Orochimaru ne resterait pas sagement à l'attendre. Aussi, une solution lui était-elle apparue à l'esprit, mais cette perspective la dérangeait. Entrer par effraction dans le quartier général pour y chercher les informations nécessaires ne la réjouissait guère. C'était pourtant l'unique solution qu'elle avait pu trouver. Elle n'avait jamais discuté un seul ordre depuis qu'elle était au service de l'Hokage et s'était montrée obéissante. Trop obéissante. A présent, le moment était venu pour elle de prendre ses propres décisions, seule, et de les assumer jusqu'au bout.

Déterminée et n'ayant plus désormais le moindre doute, persuadée qu'elle venait de prendre la bonne décision, Sakura ouvrit la fenêtre par laquelle elle regardait l'horizon au-delà des murs d'enceinte du village qui était devenu sa prison, et sortit pour se hisser sur le toit. Le soleil commençait à se coucher dans un dégradé de couleurs flamboyantes. C'était décidé. Ce soir elle partirait. Peut-être se surestimait-elle, mais elle refusait d'impliquer ses amis dans sa rébellion. Elle n'était pas suicidaire, mais elle ne supportait plus cette situation. Elle se devait d'agir.

Discrètement, évitant d'attirer le regard, elle se dirigea vers le quartier général encore animé. Personne ne devait soupçonner son dessein. Personne ne devait l'empêcher de quitter Konoha le moment venu.

Le bureau de Tsunade était encore éclairé. Évidemment, il n'était pas rare qu'elle y reste encore de longues heures après le coucher du soleil, forcée de remplir ses rapports sous l'œil intransigeant de Shizune qui ne la lâchait pas d'une semelle en ce qui concernait les registres. La jeune femme entra discrètement par une fenêtre entre-ouverte qui donnait sur le couloir après s'être assuré que la voie était libre. Elle avait vraiment l'impression de se comporter comme un espion ennemi venu dénicher des informations stratégiques sur le village. Et cela ne lui plaisait pas. Pourtant, elle continua, se déplaçant telle une ombre, aussi rapidement que possible, jusqu'à atteindre la porte de la salle des archives. Utilisant son passe, elle se faufila à l'intérieur. Par chance, les lieux étaient déserts. Tsunade lui avait laissé libre accès à la bibliothèque et à certains registres pour l'aider dans ses recherches médicales, mais certaines salles lui restaient inaccessibles. En particulier les dossiers concernant la Section Anbu. Or, il était fort probable que les réponses qu'elle cherchait se trouvent là-bas. Rageuse, Sakura vint se camper devant la porte blindée, renforcée d'une technique de défense ; un puissant champ de force. Elle ne pouvait pas utiliser sa force surhumaine pour la démolir. Si tant est qu'elle y parvienne, sa présence serait immédiatement révélée par le vacarme et elle n'aurait jamais le temps d'effectuer ses recherches. Elle ignorait de surcroît où chercher.

Bien, il était incontestable qu'elle ne pourrait pénétrer dans cette pièce à moins d'avoir un plan infaillible, où de prendre l'Hokage en otage. Mais tant qu'à faire, autant l'interroger directement dans ce cas, elle y gagnerait du temps ! Résignée, elle se décida à fouiller dans les registres les plus récents auxquels elle avait accès. Peut-être y trouverait-elle quelque chose malgré tout. Il n'y avait pas que l'Anbu qui travaillait sur Orochimaru.

« Tu cherches quelque chose, Sakura ? » demanda une voix sévère dans son dos.

La jeune femme se retourna en sursaut. Tsunade se tenait face à elle, les mains sur les hanches. Elle ne l'avait pas entendue entrer tant elle était obnubilée par sa recherche frénétique. Elle n'avait pas senti sa présence. Elle ne répondit rien et se contenta de détourner le regard.