Seulement une nuit

Chapitre 14

Cela faisait exactement deux semaines et deux jours qu'Elena et son père avaient quitté Guanajuato. Ils étaient maintenant chez eux, dans leur demeure.

Elena n'eut le temps de se remettre de leur voyage que son père fut soudainement tombé malade. Le vieux avait maigri, il ne quittait plus le lit maintenant, incapable de se tenir sur ses jambes.

Elena veillait jour et nuit à son chevet et priait chaque jour pour le rétablissement de son père, qui s'en allait petit à petit. La jeune femme n'était pas encore prête à vivre toute seule,sans son père, sa seule famille dans ce monde.

La situation de ce dernier devait améliorer avec tous les médicaments qu'on lui donnait selon le docteur, mais son état ne faisait qu'empirer de jours en jours.

Il refusait d'avaler quoi que ce soit mais les supplications apeurées de sa fille finissaient toujours par le dissuader. Alors, il acceptait une cuillerée, pas plus.

Leur voisine d'à côté venait chaque jour lui prêter main forte. Elena ne savait pas ce qu'elle ferait sans cette bonne vieille dame.

Il était 4 heures de l'après-midi, Elena, assise sur un tabouret, regardait tranquillement le docteur ranger ses matériels dans sa mallette.

- Il dort pour l'instant. Dit simplement le docteur en la regardant tristement.

- Il va mourir docteur. Dites-moi la vérité, je vous en prie. Implora-t-il le visage baigné de larmes.

- Votre père est un homme fort. Par contre, vous, vous devez vous reposer. Il a besoin de vous voir forte pour continuer à lutter. Lui dit-il en mettant sa main sur son épaule.

- Elena est une vraie tête de mule docteur. Elle refuse d'entendre raison. Elle refuse de se nourrir correctement, et elle insiste d'être près de son père malgré ses nombreux vertiges. Elle va se tuer à ce rythme.  S'éleva la voix d'Amira, leur voisine.

Le docteur fronça les sourcils à cette révélation tout en dévisageant le visage pâle de la jeune fille.

- Elena, il faut penser à vous. Gronda le docteur.

- Comment voulez-vous que je pense à moi alors que mon père se meurt docteur. S'énerva la jeune femme.

- Laissez-moi vous examiner afin d'avoir l'esprit clair.

Elena accepta et la seconde d'après, elle raccompagna le docteur jusqu'à la porte.

- Passez me voir dans ma clinique demain à l'heure où vous serez disponible. Pressa-t-il en lui prenant la main.

- Je viendrai. Merci docteur.

Après le départ du docteur, Elena se rendit directement dans sa chambre. Elle se laissa choir sur le grand fauteuil pour ne pas tomber tellement son maux de tête était violent.

Comme le disait Amira, elle était loin de se porter bien. La soudaine maladie de son paternel l'avait épuisé bien plus qu'elle ne saurait se l'avouer.

Le regard éteint,elle se souvient de son séjour au Mexique. Du comportement des gens de là-bas, du travail de son père, de la joie qui animait celui-ci quand ils faisaient ensemble ce voyage. Et surtout de sa nuit à la " luna de amor ".

Riguo était le seul qui savait ce qui s'était passé  cette nuit-là car elle lui avait tout raconté. Elle ne voulait aucunement que son père le sache, il était bien trop fier d'elle. Elle ne voulait perdre sa confiance à cause de son erreur, de sa naïveté.

La tête lourde, Elena finit par prendre les conseils d'Amira et décida de dormir un peu. Ses yeux se fermèrent et elle somnola.

Les heures se succédèrent, la lune laissa place au soleil, c'était le matin. Les rayons du soleil filtraient par la fenêtre de la jeune femme.

Elena se réveilla en sursaut et constata qu'elle avait dormi longtemps, il était déjà neuf heures, et qu'elle portait encore ses habits du soir.

Pourquoi Amira ne m'a pas réveiller ?  Se demanda-t-elle un moment.

Se souvenant des médicaments qu'elle devait donner à son père, elle sortit en courant de la pièce et se retrouva près de lui. Celui-ci dormait paisiblement.

- je lui ai déjà donné ses médicaments. Je n'ai pas voulu vous réveiller. Se défendit Amira du regard que la jeune femme lui adressa.

Elena soupira et caressa maternellement le visage de son père, elle voulait que tous ses traits familiers restent gravés dans sa mémoire quand il ne sera plus.

- J'ai rendez-vous avec le docteur aujourd'hui, je vais me préparer. Annonce-t-elle à Amira. Veuillez sur mon père.

Deux heures plus tard, Elena rentrait chez elle la mine sombre et les joues humides. Pourquoi le destin s'acharnait-il contre elle ? La maladie de son père n'était - elle pas assez ? Comment allait-elle expliquer sa grossesse à son père ? Et qui était le père de son bébé ?

Elena se posait une foule de questions, des questions qui demeuraient sans réponses.

Elle vit Amira se diriger vers elle les larmes aux yeux. Plissant les yeux, elle sentit quelque chose se déchirer en elle, sans perdre de temps, elle gravit en courant les escaliers et entra dans la pièce où se trouvait son père, son adorable père. 

Liant ses mains à ceux de son père, elle réalisa qu'elle était maintenant seule, seule avec son bébé.

Alors j'espère que maintenant, vous êtes en contexte avec l'histoire. Maintenant nous pouvons continuer dans le présent d'Elena et de Matteo.
Et merci pour votre patience...
Bisou...