Sans s'en rendre compte, le garçon avait cessé d'en vouloir au Japon. De ne pas s'y sentir à sa place. Les heures passées à observer la rivière près du lycée, chaque jour, avaient aidé. Il comprenait désormais le sentiment contemplatif si cher à la tradition japonaise. Il était plutôt heureux, étonnamment.
Parce qu'en parallèle, Mars représentait le début du "marathon des mauvaises dates" : un an que son meilleur ami avait quitté sa vie à jamais, sans explication ; un an que sa petite amie s'était suicidée quasiment sous ses yeux... Bref, pas joyeux-joyeux tout ça.
En plus, les crises étaient revenues. Une seule depuis fin décembre, où ça avait été particulièrement difficile pour lui, et là, cinq en deux petites semaines ! Même si elles ne le heurtent pas directement, elles n'aident pas à instaurer un climat de quiétude dans sa tête et dans sa vie.
La raison à tout cela, pensait-il, c'était le retour de son amour d'enfance. Encore un autre élément perturbateur de sa vie. Mais ça, il n'était pas encore prêt à en parler.