Nos années Poudlard | (Ceux que vous avez oubliés)

CHAPITRE 31 : ATTAQUE DANS LES TOILETTES DES FILLES

    Aili-Jade avait passé la journée du samedi dans sa chambre. La plupart des élèves étaient allés assister au match, c'était le cas d'Adrian, qu'Aili-Jade n'avait pas vu de la journée. Ce n'était pas plus mal, elle n'était pas sûr de continuer à penser qu'être séparée était le mieux pour elle s'ils se parlaient. Et puis soudainement, une pensée l'assailli, et si elle avait fait une erreur ? Jamais elle ne pourrait se faire pardonner.

Ce matin dans la salle commune, ce n'était pas la première fois qu'il se montrait violent envers elle, mais c'était la première fois que quelqu'un était témoin. C'est sans doute la présence de Betram Aubrey dans la salle qui l'avait poussé à réagir de la sorte. La jeune fille passa son weekend cloîtrée dans sa chambre, tantôt sûre d'elle, tantôt terriblement inquiète. Mais le lundi matin, c'est l'assurance qui prit le pas sur l'appréhension.

Elle déjeuna avec ses camarades de chambre, et une fois dans la salle de cours, elle s'assit à côté d'Aloysia au premier rang, comme avant. Cependant, elle ne se risqua pas à tourner la tête vers Adrian pendant les deux heures de cours, elle avait peur. Pas peur de lui à proprement parlé, peur de l'effet qui lui ferait si jamais elle tombait dans ses yeux, si elle laissait ses oreilles écouter ses excuses. Et elle parvint à l'éviter, sûrement parce que lui aussi l'évitait. C'était la première fois en trois ans, qu'Adrian et Aili-Jade ne se parlaient pas, personne ne manqua de le remarquer.

Le deuxième jour cependant, tout fut plus compliqué. A table le matin, elle ne le quitta pas des yeux, lui ne tourna pas le regard vers lui. En cour, assise devant elle pouvait sentir son regard sur son dos. Aili-Jade prit son courage à deux main en sortant de la salle de cour, à la fin de la journée pour demander à Adrian d'avoir une conversation. Il hocha la tête et la suivit jusqu'à un coin calme sans dire un mot.

Elle aurait préféré qu'il lui parle froidement, qu'il refuse de la suivre, c'était plus facile de voir qu'ils n'allaient pas ensemble quand il était comme ça. Silencieux, il lui semblait terriblement vulnérable.

-Comment tu vas ? Demanda la serdaigle en jouant avec ses doigts.

-Qu'est-ce que tu veux Aili-Jade ? Répondit-il sèchement. T'excuser ?

Il était là, c'était le mauvais côté d'Adrian. Elle se trouva stupide d'avoir pensé qu'il aurait voulu s'excuser auprès d'elle.

-Non, répondit Aili-Jade honnêtement. J'avais juste besoin de savoir si tout allait bien entre nous...

-Ça pourrait pas aller mieux, y'a rien.

-Adrian, j'ai jamais voulu qu'on en arrive là. Elle avait reprit sa voix douce, celle qu'elle enrobait de miel comme une mère qui réprimande son tout petit. Mais je pense que t'as remarqué aussi bien que moi qu'on allait pas ensemble. On se faisait plus de mal que de bien.

Il serra la mâchoire signe qu'il n'avait rien d'aimable à répondre à la jeune fille, il finit cependant par répondre.

-T'as pris cette putain de décision seule ! Alors ça serait sympa si tu pouvais me laisser digérer tout ça. C'était ta putain de décision, termina-t-il en tournant les talons.

Aili-Jade le regarda s'éloigner. Elle ressentait tellement de chose à la fois et aucune émotion ne prenait le dessus sur les autres, soulagement, tristesse, culpabilité. Ils n'étaient plus ensembles et c'est elle qui l'avait quitté. C'est elle qui s'était défaite de ses chaînes, à cette constatation elle ressentit de la fierté. Et c'est cette fierté qui lui fit fermer la bouche alors qu'elle s'apprêtait à appeler Adrian pour le retenir. Il quitta le couloir, il quitterait son coeur, il quitterait sa tête.