CHAPITRE 15 : PARLER FINALEMENT

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      Le dimanche matin, Aili-Jade avait reçu une lettre, le hibou grand duc de ses parents lui avait déposé un pli, il y avait simplement écrit son prénom dessus, comme toujours. La jeune fille était impressionnée comme toujours de voir que Shakespeare était capable d'effectuer des trajets longs et nouveaux même en étant aveugle. Il avait perdu la vue lorsqu'il était encore jeune, un sort perdu était arrivé droit sur lui. D'après ses parents, il portait le nom d'un homme de lettre anglais très connu chez les moldus. Elle avait étudié rapidement ce Shakespeare en cours d'étude des moldus. C'était l'auteur de Roméo et Juliette. 

Elle donna caressa Shakespeare tout en ouvrant le pli. Sa mère lui donnait des nouvelles des fils de ses amis, elle lui souhaitait de réviser fructueusement et lui disait qu'elle aurait aimé la voir. En reposant la feuille sur le bureau, la serdaigle avait sentit de la culpabilité poindre dans son ventre. Elle mentait à ses parents et pas seulement par omission.

-Je sais, c'est mal. Me regarde pas comme ça Shakes...

Elle s'assit sur le fauteuil du bureau d'Adrian, elle n'avait pas dormi là mais elle s'était glissée très tôt dans la chambre pour observer le lever du soleil à la fenêtre. La mère d'Adrian l'avait si bien accueilli et elle n'était pas capable de ne serait-ce parler de lui à ses parents. Elle portait sur la situation un œil à la fois sûr et dépassé. Elle tentait de se convaincre elle-même chaque fois qu'il lui parlait. Pour elle, cacher cette relation à ses parents était la meilleure chose à faire mais très vite un mensonge en entraînait un autre, et très vite elle se sentait coupable.

La jeune fille attrapa un stylo et examina l'objet. Une plume moldue, lui avait expliqué Adrian. Elle attrapa aussi une feuille de papier. C'était simple d'écrire pour Aili-Jade, bien plus que de parler. Elle écrivait des mots sans avoir à lire une quelconque émotion sur le visage de son interlocuteur, elle était à l'abri de la déception et la colère de ses parents, protégée par un bout de papier et quelques kilomètres. La jeune fille posa le stylo une fois la lettre rédigée et la relu attentivement traquant les moindres fautes d'orthographes ou d'accord.

Shakespeare se trouvait encore dans sa chambre, se reposant et piquant les graines réservées aux canaris. Elle sortit de la chambre d'Adrian en veillant à ne pas le réveiller et traversa le couloir pour rejoindre la chambre d'ami.

-Je devrais le faire tu crois ? Demanda-t-elle au hibou en caressant ses plumes. Je vais le faire, déclara-t-elle en saisissant un bout de corde.

Il était reparti une demi heure plus tard, rassasié, reposé et avec une lettre autour de la patte.

Isadora sentit quelque chose de mouillé sur son front, la jeune fille poussa un grognement avant de tirer la couverture plus haut sur son corps. Mais brusquement la couverture tomba par terre découvrant son corps et la faisant frissonner.

-Isou ! Appela une voix proche de son oreille.

Renonçant à son sommeil, la jeune fille fille ouvrit les yeux pour lancer un regard réprobateur à sa petite sœur. Visiblement elle n'avait aucune connaissance du caractère sacré de la grasse matinée du dimanche. La serpentard déposa un baiser sur le front de la petite fille avant de se lever. Elle se débarbouilla et enfila la robe qu'elle avait sélectionner la veille, Cressida sur ses talons. Elle s'était découvert un côté infiniment patient et tolérant qu'elle ne se suspectait pas avant de devenir grande sœur.

La précieuse Isadora Greengrass était capable de se laisser baver dessus par un petit enfant, de sacrifier ses grasses matinées et même de ne pas crier contre quelqu'un qui gribouillait sur ses croquis. Elle se retourna pour observer sa petite sœur. Ses bouclettes brunes étaient relevée en une queue de chevale dégageant son visage et avec ses yeux d'un marron clair, elle ressemblait trait pour trait à une version plus jeune de sa grande sœur. Mais ce sont ses vêtements qui interpellèrent la serpentard, elle portait une robe bleue claire brodée de fils dorés, des collants et des ballerines. Soudainement, elle comprit pourquoi sa petite sœur portait des chaussures. C'était la même raison pour laquelle elle avait laissé cette robe sur son fauteuil hier soir : les Greengrass recevaient.

Nos années Poudlard | (Ceux que vous avez oubliés)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant