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Dominique et Christophe regardaient cette forme noire sur l'écran de l'ordinateur, disparaître lentement à l'image en descendant les escaliers. Tous deux retinrent leur souffle et relevèrent leurs têtes en direction de la porte dérobée. À chaque instant, ils s'attendaient à ce que celle-ci ne vole en éclat, laissant pénétrer le monstre dans le bureau. Dominique qui n'avait pas l'habitude de subir sans rien faire, saisit une bombe de laque et se positionna à mi-chemin entre le bureau et la porte, pointant la laque en avant. Christophe, qui étonné, avait un sourcil en accent circonflexe, rejoignit silencieusement le coiffeur et ne pût se retenir de lui faire une remarque.

- Tu comptes lui proposer un brushing là ou quoi ?

En réponse il haussa les épaules et leva les yeux au ciel.

- Dieu qu'elle est bête !

Il sortit un briquet qu'il lui posa sous le nez puis le positionna devant la bombe de laque.

- Tu comprends mieux là ?

- Un lance flamme ?

Le coiffeur sourit et lui posant une main sur l'épaule ajouta comme s'il parlait à un jeune enfant.

- Tu n'es peut-être pas irrécupérable après tout ! C'est bien.

Christophe fit voler la main du coiffeur de son épaule et, le désignant de l'index, ajouta à voix basse.

- Ne t'avise jamais plus de me toucher !

Dominique feignit une grimace d'horreur à cette menace.

Un bruit derrière la porte attira leur attention et il fit signe à Christophe de regarder à l'ordinateur. La gorge sèche, le coiffeur se positionna face à la porte, la bombe de laque prête ainsi que le briquet prêt à allumer l'ensemble. Encore des bruits, des bouteilles qui tombaient à terre, des cartons puis, plus rien.

- Pssst !

Christophe appelait Dominique et lui désignait du doigt l'écran du portable en faisant les gros yeux.

- Ça s'en va !

Le coiffeur s'approcha de l'écran et vit la chose noire se diriger vers la sortie du salon. Tous deux émirent un long soupir de soulagement.

- On l'a échappé bel !

Dit-il en le tapotant amicalement sur le dos.

- Oh ! Dégage tafiole ! J't'ai dit de pas me toucher pédale !

Christophe se dégagea sur le côté prestement et attrapa le coiffeur par le col de sa chemise. Ce dernier baissa lentement la tête vers cette main qui osait froisser sa chemisette et sans la relever, prévint.

- 450€ !

- Uh ?

Dominique soupira et ajouta.

- Chemisette Gucci à 450€ ! Tu l'abimes, tu la paies !

Christophe le lâcha aussitôt. Non pas qu'il était impressionné par le prix annoncé de la chemise (quoi que) mais plutôt parce qu'il pensait que ce coiffeur devait être inconscient à penser plus à la bonne forme de cette chemise qu'à sa propre santé.

- Y'a pas à dire, vous êtes vraiment des malades vous les pédés.

Dominique remettait sa Gucci en bonne forme et vérifiait qu'elle n'était pas abîmée.

- C'est quoi votre problème avec nous ? On ne vous embête pas et vous n'arrêtez pas de nous chercher.

Christophe ouvrit la bouche mais les mots ne sortirent pas tout de suite, c'était tellement évident pour lui.

Sur la terre comme aux cieux.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant