Épilogue

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... Seulement voilà, je ne suis pas « Eux » et voilà comment ils comptent s'y prendre. Je le sais de source sûre car, voyez-vous M. Xomb... Je l'ai rêvé !

À l'écran, le présentateur paraissait subjugué de ce qu'il venait d'entendre. Sourire figé, son regard passait du professeur au livre. Visiblement embarrassé, il se racla la gorge, bu de son verre d'eau puis essaya de poursuivre.

- Vous l'avez... Rêvé !? Ce livre est donc un recueil de vos rêves alors ?

- Disons que je pense qu'à une toute autre dimension, on m'a aussi insufflé ce rêve. Un jeune homme m'a un jour demandé si je connaissais la différence entre le rêve et le cauchemar. La connaissez-vous monsieur Xomb ?

Devant la moue du présentateur, le professeur continua son explication.

- Il m'a dit : « Le rêve, c'est de croire que tout est possible. Le cauchemar, de se réveiller ! » Voyez-vous, pour une fois, nous avons la possibilité de vivre un rêve éveillé.

Le professeur assis aux côtés du présentateur paraissait toujours aussi calme et détendu. Par contre son hôte, lui, semblait de plus en plus gêné sans pour autant effacer le sourire de son visage. Quelle horreur ! Son émission connue comme "scientifiquement sérieuse", avait ce soir laissé porte-ouverte à un sujet des plus ésotérique. C'était une honte et il allait à ne pas en douter, être la risée de la profession.

- Oui, bien sûr !... Vous... Enfin, il y a tout de même quelques inexactitudes dans ce ro... Livre !

Déstabilisé, il essayait d'enchaîner les questions au plus vite. Ceci allait être, sans aucun doute, la plus longue émission de sa carrière.

Plutôt que de froncer les sourcils à cette remarque, le professeur les haussa, marquant sa surprise et presque un amusement.

- Inexactitudes ? Lesquels monsieur Xomb ?

Le présentateur reprit un petit peu d'assurance.

- L'invasion de ces monstres qui ressemblent à de la fumée. Elle ne se passe pas sur terre en même temps pour tout le monde ! Comment se pourrait-il que la terre se fasse envahir un jour ici, le lendemain là, un mois plus tard ailleurs encore ? Comment ?

Vraisemblablement content de sa prestation, il s'appuya contre le dossier de son fauteuil et posa un bras sur la tranche de celui-ci en croisant les jambes, attendant impatiemment la réponse à sa judicieuse question. C'était lui le maître des lieux et il tenait à le faire savoir.

Le professeur pencha son buste en avant en joignant ses mains.

- parce qu'on ne rêve pas forcément de notre pire ennemi en même temps monsieur Xomb. Voyez-vous, ce que vous avez pris pour une invasion extraterrestre au début du livre n'en est pas une tout simplement. Sans même prononcer le mot : "extraterrestre", qui pour moi se rattache de trop aux "petits hommes verts", je préfère de loin lui attribuer le terme "force para terrestre" où ici le préfixe para aura le sens d' "au-delà". Cette force donc, pour une raison quelconque et après avoir scanné notre planète entière, est venue nous insuffler pendant notre sommeil un rêve programmé pour chaque individu afin que celui-ci ne se déclenche que la veille de notre rencontre dans le réel avec notre pire ennemi. De ce fait, chacun de nous devant rencontrer sa "bête noire" à n'importe quel moment, le rêve ne peut s'activer seulement qu'à des dates aléatoires.

- D'accord... Donc si j'ai bien compris, nous aurions tous en nous un de ces rêves envoyé par ces... Pardon, cette force -il forma des guillemets avec l'index et le majeur des deux mains- "para terrestre", et celui-ci arrive la veille de la rencontre... Et si je suis toujours votre raisonnement, ce rêve ne sera que le copié-collé de la journée du lendemain, c'est ça n'est-ce pas ?

Sur la terre comme aux cieux.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant