Si ce jeune homme continuait à la dévisager avec son bébé dans les bras, que faire ? Lui parler ?
Fantou lui avait expliqué que si une fille parlait avec un homme : il ne fallait pas le regarder trop souvent, parler très peu, surtout ne pas poser de questions... Ne pas être trop près du garçon
Mais la jeune fille n'en pouvait plus de faire semblant de siroter sa bouteille d'eau et n'avait qu'une envie : savoir qui était ce Nicolas et pourquoi il avait l'air de la soupçonner de quoi ? Alors pourquoi pas lui demander ce qu'il faisait et pourquoi il avait son bébé avec.... elle se mit à pleurer :- "non, ce n'est pas possible qu'est-ce que j'ai fait Nicolas"
- "tu as fait quoi ?" répondit-il.
- "ce bébé était dans ma chambre et je l'ai emmené avec moi, je ne sais pas à qui il est et j'ai pas voulu le laisser quand je suis partie il pleurait "...
Nicolas prit la décision de lui demander ce qu'elle faisait sur une bretelle d'autoroute avec cet enfant :
- "raconte moi tout, je crois que tu me dois une explication ! Calme-toi tu trembles, attends j'ai une idée : on va s'asseoir tous les deux sur ma couchette cela me permettra de me reposer, je roule depuis ce matin trois heures et il me faut me détendre. N'aies pas peur de moi : je vais mettre cette petite entre nous deux et tu vas me raconter pourquoi tu t'es enfuie".
La jeune fille se plaça sur la couchette et ouvrit la valise et en sortit deux enveloppes : une avec de l'argent et une clef, l'autre n'avait pas été ouverte sur l'enveloppe était écrit "A lire lorsque tu seras loin de cette maison" celle-ci contenait une lettre avec des traces de larmes sans aucun doute, et une liste de recommandations.
La jeune fille pleurait toujours et demanda à Nicolas s'il pouvait lire... Ce qu'il s'empressa d'accepter et ce qu'il lut le rendit furieux il avait envie de hurler mais il se contenta de soupirer et lut la lettre.-"Elle,
Je suis désolée de n'avoir pu te dire de vive voix ce qui va suivre : je ne suis pas ta soeur enfin ta vraie soeur je le suis de coeur et t'ai adoptée lorsque tu es arrivée dans cette maison. Tout ce que je me rappelle est que tu devais avoir trois ou quatre mois tu étais un nourrisson mais je n'avais que deux ans et nos frères ne doivent pas se souvenir de ton arrivée, ils etaient en colonie de vacances lorsqu'ils sont revenus Jean- Élie huit ans, Joseph sept ans, Raoul six ans, Marcel cinq ans, Ernest et Jules les jumeaux en avaient quatre étaient contents d'avoir une deuxième soeur moi ils m'appelaient Fantou et jusqu'à il y a deux mois je croyais que c'était mon prénom. Mais en voulant faire ma carte d'identité sans en parler aux parents je suis allée à la mairie pour faire ma carte puisque je n'en avais pas, on m'a pris mes empreintes et en allant au travail j'ai rencontré le maire qui m'a dit de venir le voir à la mairie dès que j'aurai fini car il devait m'amener à la gendarmerie ; je lui ai demandé ce que j'avais fait il m'a répondu :
- rien le capitaine va te parler, tu n'as pas à t'inquiéter tu n'as rien fait de mal, il va juste t'apprendre quelque chose mais surtout tu n'en parles à personne, et encore moins à tes parents. Tu me promets petite que tu ne diras rien ?"
Après avoir acquiescé, je suis allée travailler heureusement je finissais à 14 heures, je n'avais pas la tête à faire du bon boulot et dès que j'ai entendu la sonnerie je me suis précipitée vers le vestiaire et suis allée à la mairie. Je me sentais intimidée mais le maire m'a fait m'asseoir et m'a dit de manger et enfin deux gendarmes sont arrivés et m'ont posé des tas de questions sur les vieux, ils m'ont ensuite amenée à la gendarmerie et le maire était toujours avec moi. Je n'avais jamais vu ce qu'était une gendarmerie à l'accueil la gendarme m'a souri et m'a donné un verre d'eau j'en avais besoin, dans le bureau du "chef" j'ai appris que j'avais été kidnappée il y a 24 ans ! Je m'appelle Mélanie Bonafé et ces gens que l'on croyait être nos parents ne le sont pas, j'ignore qui ils y sont.Quand tu étais encore bébé je leurs avais demandé ton prénom, ils m'avaient dit qu'ils avaient vu un mannequin s'appeler ELLE dans les magasines elle est très connue, donc c'est ce qu'ils ont choisi comme prénom pour toi et je les croyais...
J'ai appelé nos frères ils ne me croyaient pas car ils avaient leurs cartes d'identité et je leur ai demandé de dire qu'ils avaient perdu la leur afin de la refaire et la surprise : seul Jean-Elie Carrière est leur fils il a été déclaré à l'état civil de Saint-Lary ; il a bien vingt-neuf ans. Quant à Joseph, Raoul, Marcel, Ernest et Jules eux n'ont pas été déclarés et ne savent pas qui ils sont. Des enfants illégitimes, volés on ne sait pas enfin, moi j'ai un prénom et un nom. J'ai porté plainte à la gendarmerie et les vieux l'ont su et m'ont enfermée dans la petite maison avec toi. Mais ils ne savent pas que nos frères sont en train de faire des recherches sur leurs origines et dix sept enfants ont disparu depuis trente ans. Peut être font-ils partis de ceux là, aussi pour te protéger les gendarmes m'ont dit qu'une enquête allait être ouverte contre eux. Mais il me fallait nous mettre à l'abri et ensuite te protéger d'où cette valise que j'avais mise de côté accompagnée de cette lettre, de l'argent de mon travail : je ne suis pas une voleuse et cette clef c'est la vieille qui l'avait dans la poche de son jogging. Je ne sais pas où elle va te mener mais sois prudente et surtout ne parle pas de nous car l'enquête démarre et la justice se met en route. Je pense que toi tu as été enlevée également et j'ai peur pour toi. C'est pour cela que mercredi avant de partir je t'ai dit ou j'avais caché cette valise, maintenant pars à Paris mais va avec ma lettre voir le garde des sceaux il te recevra.... le chef de la gendarmerie me l'a dit
je suis tellement mal de n'avoir pas pu te protéger de leurs coups mais ils vont payer ces salauds, il le faut pour nous avoir volés notre enfance, nous avoir frappés pour un oui ou un non...
Je t'en prie prends soin de toi, j'espère que les vêtements que je t'ai achetés t'iront ma chérie.
Si un homme se montre empressant vis à vis de toi dis-lui que s'il continue de t'embêter tu vas appeler ton papa qui est le garde des sceaux. Ce qui est en partie vrai car tu es peut être une pupille de la Nation. Les gendarmes vont te poser des questions surtout tu réponds et n'oublies pas de montrer ton dos, ils vont faire des recherches et t'expliquer ce qui va se passer pour toi.
Je sais que tout cela doit te surprendre, mais j'ignore ton âge, alors prends soin de toi et à bientôt Fantou....PS : surtout sois prudente. Voici le numéro de téléphone où tu pourras me joindre.
Je t'aime et t'embrasse très fort à bientôt
Fantou."Nicolas regardait la lettre puis Minette son visage baigné de larmes :
"- Je suis quoi alors ? Une enfant kidnappée mais pourquoi ils me battaient toujours mon dos est couvert de cicatrices, mes pieds couverts de cicatrices car je marchais pieds nus toujours enfermée. Pourquoi Nicolas ? Qui suis-je ?"
Nico m'a pris dans ses bras et essuya mes larmes qui ne s'arrêtaient pas :
- "Tu es mon amie et je vais t'aider mes parents, frères et soeur aussi. Tu ne seras plus seule je te le promets, et la priorité est de retrouver le grand-père de Lilou et je te ramène chez moi, j'ai une famille et elle sera contente de s'occuper de toi le temps qu'on fasse des recherches et trouve d'où tu viens Ok ? " répondit Nicolas en me prenant dans ses bras il sentait ses os, il n'osait pas la serrer, il devait avoir peur de lui faire mal.
Nicolas ne pouvait rester insensible à ce que la jeune femme lui disait et c'était confirmé par la lettre de "sa soeur".
Minette sanglotait contre son torse et le frappait de ses poings sans s'en apercevoir. Devant son désespoir il se promit de ne jamais l'abandonner certainement pas, sa souffrance lui faisait mal, il se mit à la bercer doucement jusqu'à ce qu'elle se calme... elle était épuisée il le voyait bien la seule façon pour elle était de dormir un peu, il lui donna à boire et lui dit de se reposer le temps de reprendre la route.
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Sur La Route
Short StoryNicolas 30 ans routier international rencontre une jeune femme sur un parking. Elle est accompagné d'un enfant et n'a qu'une grande valise et un vanity. Elle semble effrayée et demande à Nicolas s'il est possible qu'elle et l'enfant l'accompagnent...