Cela paraissait fou mais au fur et à mesure que Nicolas lisait des souvenirs revenaient à la jeune femme : pourquoi à l'école les parents n'avaient pas voulu la faire vacciner... Était-ce pour cacher qui elle était. Oh et puis... Je m'en fous de tout mais ce bébé a été enlevé ?
- "Nicolas que-je faire ?"
- "Je t'emmène à la gendarmerie la plus proche quoique si ces gens te recherchent ça va être compliqué. Il y a ce bébé, bon, je vais me reposer une heure et on en reparle après d'accord ?".
Sur ces mots Nicolas s'allongea au fond de la couchette et posa doucement la petite fille sur son torse et Minette aussi se coucha ils s'endormirent tous les trois.
Minette au fond de la couchette, Lilou et moi.... heureusement que j'avais voulu une grande couchette. Je l'avais aménagée de sorte que je puisse rabattre une étagère qui servait de table, et deux placards avec de la vaisselle, un mini four, une plaque avec gaz.... Tous les collègues s'étaient foutu de moi mais comme je partais souvent pour plusieurs jours je voulais un minimum de confort...
Sur le tableau de bord côte passager j'avais une longue tablette qui se rabattait comme dans le TGV. Avec une des encoches pour mettre mon assiette, mon verre et une bouteille. J'avais tout fabriqué sur mesure et tout se rangeait il fallait vraiment regarder de près sinon on ne voyait rien.
Je m'étais installé un petit chauffage d'appoint et un ventilo pour l'été.
J'avais installé un frigo et un petit congelo dans ma cabine dehors et un petit placard contenant des boîtes de conserves si on ne regardait pas de près on ne voyait rien ! Même mes potes l'ignoraient : c'était mon tracteur et mon secret."- hum hum" que j'ai bien dormi ! Ça faisait longtemps que je ne m'étais aussi bien sentie" se dit la jeune fille... Et apercevant l'homme allongé près d'elle :
"- ah oui ! Vous êtes Nicolas vous m'avez permise de m'échapper loin de ceux qui se disaient mes parents, je crois que je ne vous ai pas dit merci.
Comment va la petite fille ?" et la jeune fille s'est mise à pleurer.Nicolas ne savait que faire, il la laisse pleurer, et lui donne son mouchoir pour qu'elle éponge ses pleurs, il lui sourit mais ses yeux sont inquiets.
"- laisses toi aller, pleure cela ne peut que te faire du bien ! Je ne souhaite pas t'appeler ELLE puisqu'apparemment ce n'est pas ton vrai prénom, alors en attendant je préfère te dire Minette, ça te plaît ?"
Malgré ses larmes, la jeune fille lui rend son sourire, et lui demande s'il pouvait lui donner un peu d'eau, ce qu'il s'empressa de faire en lui offrant une autre bouteille mais en bougeant il a fait attention à l'enfant qui jusqu'à présent était calme.
-"Je ne sais pas pourquoi j'ai pris ce bébé mais il était sur mon lit près de la valise et comme je voulais partir je pouvais pas le laisser derrière moi, vous comprenez ? Je ne l'ai pas volé, vous me croyez, oh mon dieu qu'est ce que je vais devenir ?"
Nicolas voyant le désespoir de la jeune femme, se redressa et sortit de la couchette avec la petite Lilou dans les bras et tout en faisant attention à elle, pris le menton de la jeune femme et doucement entreprit de lui dire qui était l'enfant et surtout qu'elle avait bien fait d'emmener le bébé avec elle. Il essuya doucement les sillons que formaient les larmes sur le visage de cette femme qu'il avait décidé d'appeler Minette.
- "T'en fais pas, Minette, je vais sortir de cette autoroute et nous allons nous rendre tous les trois au local de la gendarmerie qui est au péage. Cela va prendre du temps mais t'inquiètes pas je suis près de toi et ne vais pas te laisser tomber."
- "Mais vous avez pas fini votre journée, ni votre semaine, je vais être un poids pour vous... mais elle n'eut pas le temps de finir sa phrase que Nicolas l'interrompit pour lui répondre :
- tu n'as pas écouté ce que je viens de te dire : je m'occupe de toi jusqu'à ce qu'on retrouve ta vraie famille et pas la peine de dire non c'est comme ça. Tu es sous mon autorité surtout que l'on ne connaît même pas ton âge alors tu m'écoutes et c'est pas négociable , c'est comme ça et pas autrement !"
La pauvre fille se mit trembler, d'un seul coup toute sa peur remonta, il y avait longtemps que celle-ci était sa compagne. Quant elle ne comprenait pas ce que les vieux lui disaient, la mère lui donnait une gifle, ou un coup de pied au cul si elle avait le dos tourné, le père lui tirait les cheveux et s'amusait à les lui couper, il la frappait sur le dos de préférence. A l'école primaire, personne ne voyait rien donc ils n'avaient pas à s'en faire, cette tarée, comme ils aimaient l'appeler entre eux, n'oserait le raconter à la maîtresse. donc pas de signalement. Ils voulaient que cette petite ait un minimum d'éducation et de savoir écrire et lire pour eux c'était nécessaire. Jamais cette gamine n'oserait raconter à personne ce qui se passait à la maison, et les autres enfants eux aussi avaient été battus tout comme Fantou. Tout en repensant à ce qu'elle avait vécu, et à sa fuite elle se remit à pleurer de plus belle. Elle se demandait se qu'elle allait pouvoir faire pour retrouver sa famille, elle avait une vraie famille, plus besoin de lire les romans dont elle était friande... une famille rien que d'y penser elle se sentait quelqu'un d'important : elle allait pouvoir la retrouver et être enfin heureuse. Puis les larmes la reprirent de plus belle : ses parents l'avaient ils cherchée ?? Elle venait d'où ? Et s'ils ne se manifestaient pas, si ils étaient morts où elle irait ? Elle ne savait pas ou aller, enfin si. Nicolas avait l'air gentil, il voulait s'occuper d'elle mais si sa femme ne l'acceptait pas que ferait-elle ?
Avait-elle le droit de l'interroger ? Lui poser des questions ? Quoi ? Comment faire elle n'avait pas aller en sixième et ce qu'elle savait c'est en écoutant et épiant ses frères et sa soeur. Ceux-ci voyant qu'elle était intéressée lui avaient appris l'histoire de France, la géographie, surtout Jean-Elie qui adorait ces matières, par contre pour les maths elle ne pigeait que dalle, les sciences concernant tout ce qui était le corps humain, l'astronomie l'intéressaient énormément mais la philosophie elle n'y comprenait rien. Devrait - elle aller au collège pour apprendre car elle désirait savoir des tas de choses. La dernière fois qu'elle avait demandé à Robert ce qu'était une comète elle avait reçu un coup de ceinture dans le dos....Nicolas attendait patiemment qu'elle se calme et quant elle bougea, s'aperçut qu'elle était dans son bras, sa tête nichée sur son épaule, la petite fille dans l'autre bras la regardait, mais elle était si bien qu'elle ne chercha pas à remuer elle était si bien :
-"Tu as de la chance Lilou : tu as des parents même si ta maman t'a laissée tu as été dans ses bras... moi je ne connais pas la douceur de bras maternel, peut être que moi aussi j'ai des grands parents. Tu as de la chance que je t'ai prise alors, je ne l'ai pas fait exprès peut être par réflexe pour pas que ces gens te donnent des coups comme j'en ai eu. Merci Nicolas pour ce que vous faîtes pour moi je ne l'oublierai pas que je retrouve ou pas ma famille vous aurez toujours une place dans mon cœur". dit elle en reniflant.
-"Minette, je veux que tu saches que jamais je ne te laisserai tomber. Et pour ton information, je ne suis pas marié, ni en couple je suis libre de m'occuper de toi, tu n'es pas une charge pour moi mais un ange tombé du ciel et que je vais aider à retrouver sa route. Tu sais, j'ai des parents et ils seront heureux , si on ne retrouve pas ta famille, de t'adopter et tu seras ma petite sœur puisque je n'en ai pas. J'ai deux frangins, Pierre marié à Estelle ils ont trois enfants : Marylou, Eulalie et Lise. Quant à Jérôme il vit en couple et avec Clarisse ils attendent un bébé : ils n'ont pas voulu connaître le sexe. Aussi, tu verrais les commentaires pour savoir comment ils devraient appeler leur enfant, leurs potes, les rugbymans de Castres, y vont de leurs paris. Tu verras tu vas connaître autre chose... Mais notre priorité : est que Lilou, retrouve son grand père et après ce sera ton tour. Si tu veux, je serais ton ami pour la vie".
La jeune femme acquiesça d'un sourire, mais il était tellement triste que Nicolas sentit son cœur se serrer en voyant son visage inondé de larmes, mais il ne bougea pas il n'aurait pas voulu qu'elle quitte son épaule, il sentait qu'elle avait besoin de s'appuyer contre une épaule amie, elle qui n'en n'avait jamais eu.
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Sur La Route
Short StoryNicolas 30 ans routier international rencontre une jeune femme sur un parking. Elle est accompagné d'un enfant et n'a qu'une grande valise et un vanity. Elle semble effrayée et demande à Nicolas s'il est possible qu'elle et l'enfant l'accompagnent...