Chapitre 11 : ELLE : désespoir partie 1

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Je ne comprenais pas l'attitude de cet homme à qui j'avais demandé de l'aide, il avait l'air gentil et d'un seul coup il est devenu triste presqu'en colère, j'espérais que ce n'était pas de ma faute. Quoique, je lui causais des soucis. Mais Nicolas avait quelque chose qui m'attirait : il ne me jugeait pas. Au contraire quant on a lu la lettre de Fantou, j'ai cru tomber dans un trou noir mais ce qu'il m'a dit, m'a fait comprendre qu'il était là et allait s'occuper de moi, je n'étais qu'une charge pour lui mais je me sens si bien auprès de lui ! Je n'ai jamais fréquenté de garçons mis à part mes frères, oh non je n'ai plus de famille je suis une SDF, je n'ai rien, plus de frères, ni de soeur, je suis seule, toute seule. En fait, je ne suis personne, j'ignore qui je suis, si j'ai de la famille, je suis un poids pour les gens. Si je viens à disparaître qui me regrettera ? Je ne suis personne, pas de vrai prénom, pas de nom.
La jeune fille éclata en sanglots les mains sur ses joues, sa voix n'était que murmure lorsque Nicolas inquiet lui demanda :

- "Minette que se passe-t-il tu es malade ? Tu as besoin de quelque chose ?"

- "Non je viens de réaliser que je ne suis qu'un poids pour toi, et je ne veux pas que tu aies des problèmes à cause de moi ! Déjà, tu es en retard, faut pas que tu t'occupes de moi. Je vais me débrouiller seule il doit bien y avoir un moyen pour que je puisse avoir un endroit pour vivre et travailler, et puis que vont penser les gens ! Non mais, tu te rends compte je ne viens de nulle part, je n'existe pas !"

Quand je pus enfin regarder Nicolas je remarquais qu'il s'était approché de moi, il s'était arrêté sur une aire et me dévisageait comme s'il prenait conscience de ce que je venais de dire. Je ne pouvais empêcher mes larmes de couler, je me sentais si lasse, vidée, je n'avais plus la force de parler... Je reniflais et m'aperçus que je n'avais même pas de mouchoir. Quand je sentis des doigts sur mon visage et une main qui tenait mon menton et me tournait vers lui. Ses yeux étincelaient de mille feux, j'avais l'impression qu'il me caressait la tête comme je l'avais vu faire à Lilou.

- On va être en retard au péage non ? Il est quelle heure au juste ?

- Ne t'inquiètes pas Minette on a encore du temps. Je suis fier de toi : de ce que tu as fait tu as sauvé Lilou ! Elle a retrouvé un partie de sa famille et ce que tu as fait est très courageux je ne connais aucune femme qui aurait pu faire cela, tu sais si tu n'étais pas intervenue que se serait-il passé pour ce bébé ? Lilou serait peut être encore dans cette bicoque qui te servait de maison..... Ne pleure pas Minette s'il te plaît grâce à ce que tu as fait : Lilou est enfin en sécurité dans sa famille et peut être que sa mère va changer d'avis et s'occuper de sa jolie petite fille !"

Nicolas pris la jeune fille dans ses bras et comme avec Lilou lui fit un bisou sur le front.

"- nous allons repartir car je n'ai pas encore fini ma journée ni ma semaine, et il nous faut aller au poste je ne t'abandonnerais pas, ne crains rien, j'ai faim, tu peux me donner un sandwich il y en a. Je prendrais bien une mousse au chocolat et un coca, désolé le jus de fruit je n'aime pas trop."

Après s'être restauré, il regarda Minette qui reniflait les larmes coulaient. Il n'aimait pas voir quelqu'un pleurer que ce soit une femme ou un enfant pleurer il l'avait dit, en la regardant, il se mit à lui parler mais il voyait qu'elle n'allait pas bien. Il l'a repris dans ses bras et la berça pour que la jeune femme arrête de pleurer. Il avait l'impression qu'elle "n'était plus avec lui ", elle était repartie dans son monde, ne réagissant plus.

"- Minette, ma petite, tu te sens bien ? Tu es malade ? Tu souffres ? Qu'est ce que tu as mon petit bébé ?"

Minette l'entendit et se pensait : Oh mon dieu ! Il me considère comme une petite fille mais je ne suis plus rien, je sens que je sombre dans un trou sans fond.

"- Minette calme toi, reste avec moi, réagit putain de merde. Il faut que tu reviennes avec moi ! Écoute ma voix, revient, je sais que tu te sens seule mais je t'ai dit que je m'occuperais de toi, je ne suis pas très gai mais je t'en prie fais un effort : ouvres tes yeux !"

ELLE entendait parler mais se posait des tas de questions : c'était la voix de qui ? Où suis je ? Qui sont ces gens en blouses blanches ? Mais qu'est ce que j'ai ? Ou sont les vieux ? Je ne comprends plus ? Pourquoi je suis ici ? Je suis morte ? Où sont mes grands frères ? Je vais mourir sans les revoir.

Nicolas avait dû appeler les pompiers car il se sentait impuissant a essayé de faire revenir la jeune fille auprès de lui elle était pâle et paraissait ne plus rien voir ses yeux étaient devenus vitreux et elle ne le reconnaissait pas. Nicolas la coucha doucement sur sa couchette mais elle ne bougeait pas elle était tellement légère il n'arrêtait pas de lui parler en attendant les pompiers et comme il avait appelé son patron celui ci lui demanda ce qu'il voulait faire Nicolas lui dit vouloir accompagner le jeune femme aussitôt son patron lui dit de fermer le camion et de remettre les clefs à la station essence avec son nom celui de la société afin qu'Henri récupère le camion.

Que Minette fasse cette sorte d'absence cela l'inquiétait....
Lorsque les secours arrivèrent enfin Nicolas expliqua au médecin des pompiers ce qui s'était passé depuis qu'il l'avait rencontrée et son histoire durant le temps de la route qui semblait longue.
La jeune femme se posait tellement de questions et avait tellement pleuré que lorsqu'elle était arrivée elle ne pouvait plus parler. Le jeune homme l'accompagnait hagard, quand les pompiers étaient venus, à sa demande, il n'avait pu expliquer au départ ce qui était arrivé à cette jeune fille. Le médecin lui avait dit de se calmer et de respirer doucement. Il avait dit le peu de choses que lui avait raconté Minette. Le médecin des pompiers, après avoir consulté vite fait ELLE, avait décidé de l'hospitaliser et avait promis d'en informer Nicolas.
La jeune femme quant à elle était dans un état second, elle semblait détachée de tout. N'avait rien demandé même pas à boire, ni où elle se trouvait. Le médecin de garde eut l'impression que la jeune fille s'était fermée à tout ce qui l'entourait, ses yeux étaient vides de toute expression, sa pâleur était anormale tout comme sa tension qui n'était que de : neuf, trois son coeur battait irrégulièrement, ses bras étaient posés le long de son corps, sur sa main droite il y avait un cathéter et les perfusions se succédaient depuis deux jours sans pouvoir la sortir de cet état léthargique dans lequel elle était ! Seul un jeune homme était dans la chambre assis sur un fauteuil, lui parlant doucement, pâle lui aussi, tenant sa main gauche et lui caressant la tête de temps en temps. Depuis le vendredi soir il était là et n'avait pas quitté la chambre même quand la jeune femme avait été emmenée pour faire un scanner de la tête. Lui était resté prostré , il avait appelé ses parents et sa mère lui avait amené son nécessaire de toilette et de quoi se changer. Elle n'avait pas posé de questions mais au vu de l'état dans lequel son fils était, l'inquiétait, elle se demandait pourquoi la jeune fille s'était réfugiée dans un monde d'où personne n'arrivait à la tirer. La vieille femme se mit à avoir peur pour cette jeune femme exsangue qui avait l'air de représenter beaucoup pour son fils. Malgré qu'il ait rompu avec Isabelle, il était devenu plus dur, un peu méchant même avec les femmes. Sans plus d'explications, il avait juste prévenu ses parents qu'entre Isabelle et lui tout était terminé ! Son coeur de mère lui disait que son fils n'avait pas conscience de l'attitude qu'il avait envers cette jeune fille : il agissait comme si cette enfant était sa raison de vivre, d'un côté elle se disait que son fils avait enfin oublié cette Isabelle qui venait de se marier avec son amie, et avait enfin compris le pourquoi du désespoir de Nicolas, son mutisme et surtout l'attitude de son fils envers les femmes. Mais quelque part cela la rassurait de voir son "petit dernier" s'intéresser enfin à quelqu'un même si cette jeune fille était un peu jeune mais après tout pourquoi pas !

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